Fabio Bongulielmi, l’italophone qui aime la musique des vins ()

Le nouveau président de la Communauté de la vigne et des vins de Lavaux dirige aussi le prestigieux Domaine Bovard, à Cully.
(article paru dans 24 heures du 17 novembre 2023, photo Florian Cella)

Les fermentations battent leur plein dans les caves du Domaine Bovard, à Cully, et son directeur s’en excuse. Comme il demande gentiment aux cavistes de faire un peu moins de bruit pendant l’entretien. Une humilité, une attention aux autres, c’est ce qui frappe d’emblée dans le comportement prévenant de Fabio Bongulielmi. Oui, celui qui dirige le domaine après Louis-Philippe Bovard reste aussi réservé que son prédécesseur était bavard, mais il a le même entregent et une pareille élégance.

«Nous cherchions quelqu’un qui soit parfaitement bilingue, explique Louis-Philippe Bovard, et c’est ma défunte épouse qui a eu voulu lui donner sa chance. C’est un garçon intelligent, qui apprend vite et qui s’est parfaitement intégré ici.» Il reste une bonne pointe d’accent chantant dans le discours français du nouveau. Issu d’une minorité de minorité, l’italophone des Grisons a fait toutes ses études en allemand, de Coire à Berne, en passant par Zurich. Et il maîtrise parfaitement l’anglais après cinq ans à New York.

Ses études, justement, ne sont pas vraiment celles qu’on attendait d’un patron de domaine viticole. Fabio Bongulielmi est titulaire d’un bachelor et d’un master en musicologie et ethnomusicologie. Il en sourit, lui qui a longtemps frappé le rythme de sa batterie dans des groupes de musique. Une passion qui le démange encore pendant les concerts, même si celui qui a passé par l’École de Jazz de Berne ne joue plus. Il écoute tous les styles, du classique au hard-rock, avec également un amour pour toutes les musiques extra-européennes qu’il a étudiées pendant ses cours à l’Université. «Il n’y a pas de genres supérieurs à d’autres, il n'y a que de la mauvaise musique et de la bonne musique.»

Héritage paternel

«Le vin, c’était déjà une passion, que m’a transmise mon père en me faisant découvrir de beaux crus quand j’avais 18 ou 20 ans. Il m’a fait comprendre le produit, mais aussi ce qu’il y a derrière, les gens, le terroir, et ça m’a vraiment parlé.» Pour lui, chaque vin, chaque vignoble a son histoire humaine, et Lavaux, forcément, ne pouvait que le séduire. Au point de reprendre la présidence de la Communauté de la vigne et des vins de la région cet été. «Fabio s’est beaucoup cherché mais je crois que là, il a vraiment trouvé sa voie», affirme Nadia, sa compagne.

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