Le blog de Dave

Le tiramisu fait partie de ces recettes qui déclenchent les passions régionales, quand il ne s’agit pas de guerres de tranchées. Les bisbilles autour du dessert italien n’atteignent pas la violence de celles du kimchi, du bortsch ou du houmous, mais elles empoisonnent les relations entre la Vénétie et le Frioul-Vénétie Julienne. La première région a très vite réagi à la mort d’Ado Campeol, ce restaurateur de Trévise où le tiramisu aurait été inventé suite à une erreur de sa femme Alba et son chef cuisinier Roberto Linguanotto à la fin des années 50. Mais la seconde rétorque, photos à l’appui, qu’il serait né en 1952 dans un restaurant de Tolle Mezzo.

La Vénétie l’a fait inscrire dans la liste officielle de ses produits traditionnels, inscription attaquée en justice par sa voisine. Le problème est insoluble, d’autant que l’Italie a très peu codifié sa cuisine au fil des siècles, contrairement à la France. Il se pourrait même que la douceur ait été inventée au XVI^e siècle à Sienne, en Toscane, pour la visite du grand-duc Côme III de Médicis. Ou par des lavandières qui l’utilisaient pour se donner de la force. On lui prête également des vertus aphrodisiaques, qui auraient amené les prostituées vénitiennes à en commander pour leurs clients. Qui croire, mon bon monsieur?

Toujours est-il que la recette est si simple qu’elle a inspiré des milliers de pâtissiers à en faire des déclinaisons. Rappelons la recette de base, ou presque, puisque là aussi, comme dans tout plat traditionnel, chaque famille a sa version. Mélanger 3 jaunes d’œuf avec 100 g de sucre et 250 g de mascarpone. Monter 3 blancs d’œuf en neige, avant de les incorporer délicatement au mélange précédent jusqu’à l’obtention d’une crème légère et onctueuse. Mélanger un café et 5 cl d’Amaretto. Tremper 20 biscuits boudoir dans ce mélange. Monter le dessert en alternant les couches de crème et de biscuit. Saupoudrer de cacao en poudre. Conserver au frigo au moins deux à trois heures avant de le servir. Facile, non?