A Anières, le Floris d'Audonnet déçoit malgré la vue ()

L'ancienne adresse que Claude Legras avait mené aux sommets de la gastronomie vit une deuxième reprise difficile. Après la comète Jean-Edern Hurstel, reparti avec plus de discrétion qu'il n'est arrivé, Philippe Audonnet a été appelé à la rescousse. Il y a encore du travail.

Il est de ces moments dont on se réjouit. La route qui mène à Anières peut être longue mais elle en vaut la peine tant la vue sur le lac depuis ce Floris légèrement perché est superbe. Dans le temps, Claude Legras avait porté l'adresse à 18 au Gault&Millau pendant des années. A son départ, il y a une année, Lionel Roques avait repris l'affaire, modernisé le décor, pour proposer un concept multitâches, de l'événement au lounge bar, du café au gastro, le tout sous la houlette de Jean-Edern Hurstel, passé par de grandes maisons et par Top Chef. Mais le Français, plus habitué aux réceptions people qu'à son piano, est reparti du côté de Saint-Trop'.

Pour le remplacer, voici donc Philippe Audonnet, le gentil chef qui a tenu longtemps le Window de l'Hôtel d'Angleterre avant de prendre les rênes du Café des Banques. Arrivé à Anières en sauveur, il tente de préserver l'esprit du lieu, une atmosphère chico-décontractée pour une clientèle un peu urf. Au menu, des plats qui mixent les cuisines du monde à tout crin, des spécialités italiennes, des tapas à partager. 

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Volaille sauce mangue-coco et saté, chips de carotte

Le service agréable apporte donc des entrées aux noms prometteurs et aux influences asiatiques, mais qui manquent terriblement de pep et de goût. Pourquoi choisir un pain bao chinois pour un agneau soi-disant indien, où le curry est vraiment discret? On hésite à parler, par charité, de ce rouget à l'oeil mort qui arrive entier sur la table, beaucoup trop cuit, le dos ouvert pour accueillir une sauce vierge peu ragoûtante, des lamelles de fenouil aussi surcuites que le poisson et des gnocchis passion. 

Bref, faisons confiance à l'expérience du chef pour redresser le tir et trouver ses marques. Parce que l'endroit en vaut la peine.

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