A Vullierens, Charles Rolaz produit le meilleur vin bio vaudois ()
Le château de Vuillerens, célèbre pour ses jardins, possède 7 hectares de vignes gérés avec talent par Hammel. (article paru sur Gault&Millau)
VIGNES HISTORIQUES. «Il y a toujours eu des vignes, explique la directrice du château de Vullierens, Sophie Bertorelli. En tout cas au XVIe siècle, si on en croit les gravures que nous possédons, avant même que le château actuel soit construit sur les ruines du château-fort. Et les caves sont énormes, signe de l’importance des vignes pour la famille qui le possède depuis 700 ans.» Lorsqu’il reçoit le château, l’héritier actuel, Robert Bovet, ragrandit le vignoble jusqu’à près de sept hectares, à côté des soixante hectares agricoles qui existent toujours. Il l’a désormais placé dans une fondation pour assurer sa pérennité.
PARTENARIAT FRUCTUEUX. Depuis 1975, c’est la maison Hammel, à Rolle, qui loue et cultive les vignes, dans un partenariat où le château est très impliqué. «Notre collaboration est très étroite, affirme Sophie Bertorelli. Nous discutons du choix des cépages, des vins produits, des étiquettes qui avaient été dessinées par une cousine du propriétaire. Nous ajoutons aussi une collerette avec le plus bel iris de l’année.» Il faut dire aussi que le château rachète plus de la moitié des bouteilles produites pour les vendre dans sa boutique ou pendant les événements du Jardin des Iris, célèbre pour ses mariages.
COLLABORATION FIDÈLE. Avec Hammel, l’histoire dure donc depuis un demi-siècle. Jusqu’à cette année, un vigneron était dévolu au château. Longtemps, les vinifications ont eu lieu dans les caves du château, avant d’être rapatriées à Rolle en 2012. Charles Rolaz, le directeur et œnologue d’Hammel, et Robert Bovet sont aussi tombés d’accord pour passer le domaine en bio, certifié en 2023, et ils visent désormais le label Demeter pour la biodynamie.
CÉPAGES ORIGINAUX. Bien sûr, à l’origine, il y avait du chasselas, du pinot noir et du gamay. Mais Charles Rolaz a diversifié l’encépagement, avec des «enfants» de l’Agroscope de Changins, gamaret, garanoir et galotta. Mais aussi avec des champenois, chardonnay et pinot meunier, et encore de l’arbane et du petit meslier, cépages historiques et oubliés de la Champagne. Ces derniers dans un but précis: faire un brut en méthode traditionnelle dès 2026. Qui viendra enrichir une gamme où figurent le chasselas, quatre rouges purs et un rosé de saignée. Le cépage vaudois, d’ailleurs, a remporté le prix de meilleur vin bio à la Sélection des vins vaudois pour son premier millésime, le 2023.
ŒNOTOURISME DÉVELOPPÉ. Le château a également sorti une bière brassée avec le marc de raisin, la Grape Ale, qui séduit les amateurs. Vullierens joue bien la carte de l’œnotourisme. En 2021, il était récompensé au Prix suisse de l’œnotourisme pour son Garden Wine & Slow Food, un after work dans les jardins. Mais il organise aussi une dizaine d’événements annuels, Vin et Terroir, Humour et Vin, Music & Vin, etc. Des balades dans les vignes, des visites de ses caves, un Wine Club, etc. sont au programme.
ENTRETIEN COÛTEUX. Les coûts d’un tel domaine sont élevés. C’est ce qui avait poussé la mère de Robert Bovet à ouvrir sa collection d’iris pour en tirer un revenu. Puis son fils à réaliser le Jardin des Iris dans la ferme du château où se tiennent plus de 50 mariages par année. Comme à développer les vins qui représentent un tiers des ventes de la boutique. «Et c’est une belle carte de visite pour le château, conclut Sophie Bertorelli. Nos bouteilles rappellent les jardins et nous amènent des visiteurs. Et nous sommes enfin présents dans des ambassades suisses à l’étranger.»
CE QU’IL Y A EN CAVE. Un chasselas, un rosé de gamaret-garanoir, un pinot noir, un gamaret, un garanoir et un galotta. Une bière.
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