Des vins blancs de garde ()

92d99d5e3912c0e9e9e84994e08e1786.jpgIls sont treize à la douzaine, les mousquetaires vaudois d'Arte Vitis, cette association de vignerons "novateurs". Entre eux, se développent un réseau d'expertise, une confraternité de dégustations, une recherche de cépages et quelques grands crédos. "Unis par une rigoureuse éthique professionnelle, ils ont d’abord voulu s’associer pour partager leurs connaissances et leur passion afin de progresser dans leur métier. Convaincus que leur vignoble peut donner des vins d’envergure internationale, Ils se donnent les moyens d’en apporter la preuve par la dégustation de leurs produits et de conquérir ainsi un public toujours plus connaisseur et avide de nouveautés", explique leur brochure.

Ils organisent régulièrement des ateliers pour les professionnels de la gastronomie chez qui ils placent leurs plus grands vins. Et cette année, ils ont décidé de l'ouvrir également à un public choisi. Lundi 25 février, au Lausanne Palace, de 17 h à 20 h, les treize vignerons se présenteront avec chacun cinq vins. Et, dans une autre salle, deux ateliers permettront à 25 personnes de déguster ensemble une série de vins blancs âgés. Car une des certitudes de cette équipe de copains est que les vins blancs, correctement vinifiés, issus de millésimes de qualité, deviennent des vins de garde qui se bonifient avec l'âge.

Et ils en apportent une belle preuve avec les huit crus soumis à dégustation. Trois chasselas de 1998 pour commencer, une Réserve Blanche du Domaine de Marcelin, un Saint-Saphorin Les Blassinges, et un Dézaley Midinette. Les trois semblent étonnamment jeunes pour leur âge, avec une fraîcheur remarquable. Du premier, on a apprécié cette belle utilisation de barriques de 3e ou 4e vin qui magnifient le fruit sans aucunement le tuer. Les arômes sont fondus, coing, vanille. Du second, on a aimé une minéralité très présente, une touche de carbonique encore qui exhalait les arômes et une grande complexité. Du troisième, le style onctueux, la générosité et la fraîcheur. Chasselas toujours avec un Dézaley AOC Grand Cru de Blaise Duboux, ou plutôt de son père puisque l'étiquette indique le millésime 1983. Vingt-cinq ans! Il y a un reste de CO2, l'oxydation est parfaitement homogène, il ne fait pas son âge. Pour Blaise Duboux, le miracle tient au cépage, un Chasselas fendant roux de plus de 35 ans, et à la vinification en vase de bois. "Un vin qui a de l'oxygène depuis le début le supporte mieux avec le temps."

Changement de cépage avec un Chardonnay 1997 Cuvée gourmande de Raoul Cruchon, encore un peu friand, des arômes parvenus à maturité et un boisé discret. Rien à voir avec ces Chardonnay jeunes qu'on trouve partout. Un Pinot gris 1998 de La Colombe, Raymond Paccot, se montre très expressif dans une explosion de gelée de coing. Passage à un semi-doux ensuite, un Pinot gris de la Saint-Martin de Cidis, millésime 1998, qui révèle des notes de coing, de poire et de litchi dans un bel équilibre sucre-acidité. Et un vrai surmaturé enfin, avec ce Clos du Châtelard 2000, Gewurztraminer vendanges tardives Sainte-Catherine, qui se déguste comme un loukoum, avec un net très complexe de pétale de rose et de litchi.

Bref, comment mieux montrer le potentiel de garde des grands blancs vaudois? A tester ce lundi au Lausanne Palace (entrée 10 fr., places limitées)

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