Le blog de Dave

«Je ne veux pas faire des soirées saucisses de veau!» Cyril Musy est formel sur ce point, et il a un CV suffisant pour qu’on le croie. Car l’homme qui veut faire descendre la gastronomie moderne sur la place lausannoise n’est pas un inconnu. Fondateur du magazine spécialisé le M.I.A.M., ce Français n’en est pas à son coup d’essai dans l’organisation d’événements culinaires dans l’air du temps, accompagnant une gastronomie jeune et décomplexée, et la mariant à d’autres disciplines, de la musique jusqu’à l’art contemporain ou la mode.

C’est en s’inspirant de modèles étrangers qu’il a eu envie de monter son projet. A New York, le Brooklyn Night Bazaar ou le Smorgasburg ont réveillé leurs quartiers respectifs, en proposant des stands de cuisine attractive alliée à de la musique et à des espaces lounge. A Londres, le chef Nuno Mendes propose, lui, son Long Table dans le quartier de Hackney. Mais la référence ultime, c’est la place Jamaâ-el-Fna, à Marrakech, avec ses stands où l’on déguste les petits plats dans une ambiance foisonnante.

Un intérêt au Flon

Cyril Musy monte donc son projet, qu’il propose à plusieurs villes. Mais c’est bien le Flon, à Lausanne, un espace privé, qui répond le premier en manifestant son intérêt. La Commune, elle, voulait prolonger l’expérience de Ville du goût de l’an dernier, et intègre volontiers ce Night Market dans son programme 2013 qui sera dévoilé prochainement.

«La difficulté, c’était de trouver un lieu qui nous accueille de façon récurrente», explique Cyril Musy. Le Flon lui a mis à disposition toutes les dates encore disponibles, quasi toutes des jeudis (voir ci-dessous). Et la Ville a apporté un soutien logistique essentiel à la réussite du projet.

«Nous voulons créer un rapport différent entre le chef et son client, casser les repères du restaurant où l’on est assis, faire sortir les cuisiniers de leur univers habituel. Il y aura de la street food de qualité, un peu de cantine bio, quelques chefs renommés qui proposent un plat surprenant.» L’organisateur veut également soutenir des jeunes entrepreneurs: «Ils pourront ainsi bénéficier de visibilité et tester leur idée sur une large échelle.» Et si toutes les cuisines du monde sont les bienvenues, leurs ingrédients devront être majoritairement locaux et produits de manière éthique. Les tenanciers de la vingtaine de stands ont tous dû séduire un comité de dégustation, qui a validé la qualité de leurs propositions.

On pourra donc grignoter, déguster, manger de petites portions à des prix raisonnables tout en écoutant de la musique electro proposée par le label genevois Poor Records et ses DJ. Des tables et des espaces conviviaux accueilleront les gourmands, qui auront également à disposition toute une sélection de boissons, alcoolisées ou non.

«J’ai choisi d’appeler ça les Tables Longues en pensant au côté chaise longue, farniente, chill out, où l’on prend le temps d’apprécier le moment présent.»

QUOI, OÙ, COMMENT?

• La vingtaine de stands proposera de petites assiettes, entre 4 et 16 fr. Boissons sans alcool dès 2 fr., bière et vin dès 4 fr.
• Il y aura quelques chefs (Le Cinq, Le GuillaumeTell, Café de Grancy, Tartares.ch, Passe-moi le Sel sont annoncés).
• D’autres projets originaux seront sur place. Petite sélection: Giovanni Barbieri proposera dans sa Boîte à sardines des fish’n’chips gastronomiques, avec des poissons qu’on n’a pas l’habitude de voir dans ce type de préparation. La viande Luma Beef, développée par deux Alémaniques, qui font rassir leur viande avec de la moisissure noble, proposera des assiettes de dégustation. Soo Tarte offre toute une série de belles tartes et un petit marché de légumes et de fruits bio. Enfin, Pie Company et Peter Schaefer revisitent l’english pie avec des garnitures suisses, genre papet vaudois.
• Les Tables Longues, esplanade du Flon, Lausanne, je 16 et je 30 mai; je 6, me 19, et je 27 juin; je 4, je 11, je 18 et je 25 juillet; je 15, je 22 et je 29 août; je 5 et je 12 septembre. De 17 à 23 h.