L’œil-de-perdrix d’Yvorne a bonne vue ()
Les Artisans Vignerons d'Yvorne, la coopérative locale, quoi, lancent un nouvel oeil-de-perdrix.
C’est toujours difficile quand une appellation régionale devient générique. Les Suisses n’ont pas pu empêcher le gruyère français, devenu courant quand on a voulu le protéger. Et que dire de l’emmental et de ses gros trous? Les Neuchâtelois ont, eux, perdu la bataille de l’œil-de-perdrix, leur rosé de pinot noir, un nom né dans leur canton au milieu du XIXe siècle mais devenu depuis générique de Genève à Sierre, des Trois-Lacs à… Yvorne. (Heureusement, nos voisins du nord ont réussi à protéger une spécialité plus rare, la perdrix blanche, un blanc de pinot noir sans macération, le raisin rouge possédant un jus blanc.)
L’œil-de-perdrix, donc, est un rosé obligatoirement fait à base de pinot noir qui ne fait qu’une courte macération avec ses peaux pour donner cette belle couleur saumonée.
Les Artisans Vignerons d’Yvorne, la coopérative chablaisienne, viennent de sortir le leur, fait dans les règles de l’art. Disponible uniquement en 50 cl, ce rosé offre un nez élégant de fruits rouges, avec quelques touches de fruit confit. La bouche est agréablement souple, avec une acidité joliment maîtrisée pour garder la buvabilité du vin, qui conviendra autant à l’apéro qu’à un repas estival. La trame est bien présente, avec des touches de framboise et de cassis avant une finale dont la touche d’amertume est parfaite.
Les Artisans Vignerons, c’est une coopérative fondée en 1902. Dirigée aujourd’hui par Patrick Ansermoz, elle encave la récolte de ses 120 coopérateurs qui représentent, grosso modo, le tiers des vignes d’Yvorne. Majoritairement orientée sur le chasselas, l’AVY en propose trois déclinaisons, dont Le Chant des Resses, le best-seller de la cave.
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