Le Nid'Abeilles de Forel (Lavaux), une première paysanne ()

nidAbeilles_17.jpgIl est 4 heures de l’après-midi, au centre du village de Forel (Lavaux), et les acheteurs patientent avant l’ouverture du Nid’abeilles, le magasin lancé par une cinquantaine de Paysannes vaudoises, ces «femmes rurales», comme les appelle Anne-Marie Chevalley, présidente de la coopérative.

Judith, une mère de famille du village, «passe devant tous les jours pour amener les enfants à l’école, et c’est bien pratique qu’elles aient ouvert cet endroit». Michèle et Line ne font que travailler ici, mais elles trouvent l’initiative «très bien», appréciant de trouver des produits du coin et de première nécessité. Les enfants quémandent les caramels maison ou des bricelets roulés.

L’histoire de ce magasin est celle d’une communauté villageoise. Au départ, la fusion des Sociétés de laiterie des Cornes-de-Cerf et du Pigeon, qui a quitté l’ancienne laiterie, au centre du village, où existait un petit magasin ouvert… une demi-heure par jour. La section Forel-Savigny des Paysannes vaudoises reprend la balle au bond et, forte de ses 170 dames, envisage d’ouvrir un lieu qui mette en valeur les paysans et leurs produits de terroir.

Cinquante dames se lancent dans l’aventure, avec leur enthousiasme et sans beaucoup d’expérience. Un don anonyme, le soutien de la Banque Raiffeisen, les parts sociales des membres constituent la petite mise de départ. La Société de laiterie joue aussi le jeu en rénovant les locaux. Un ébéniste du coin fabrique les présentoirs et la grande vache qui orne le magasin. «Il y a eu beaucoup de petits coups de main qui ont fait un grand tout, se réjouit la présidente de la nouvelle coopérative. C’est aussi pour eux l’occasion de se dire que cet endroit est un peu le leur.»

Répondre à la demande

Ouvert depuis une dizaine de jours, le Nid’abeilles «répond à une demande», estime Michèle Richard, l’ancienne vendeuse de la laiterie qui a rejoint le groupe de six vendeuses à temps partiel. «J’apprends un nouveau métier», s’amuse Anne-Marie Chevalley, semi-retraitée depuis que son mari et elle ont remis l’exploitation agricole à leur fils. «C’est l’occasion de faire découvrir ou redécouvrir aux gens les produits du terroir», affirme la présidente.

Les fournisseurs sont choisis en cercles concentriques. D’abord le village, ensuite la région, puis la Suisse si on ne trouve pas. Les légumes viennent d’un paysan de la région, parfois de l’étranger, hors saison, la boucherie de Mézières, les produits laitiers de Peney-le-Jorat, les conserves de la région et les pâtes du Tessin. Et, tradition artisanale des Paysannes vaudoises oblige, un coin bricolage accueille de la laine d’alpaga ou de mohair du coin. Enfin, un petit rayon de première nécessité permet de dépanner.

Au fait, pourquoi Nid’abeilles? Les «abeilles», c’est le surnom des Paysannes vaudoises…


Longue histoire

L’histoire des Paysannes vaudoises remonte à 1929 et à la crise. Les prix des produits agricoles chutent et un petit groupe de femmes décide d’aider les paysannes en montant une fabrique de confitures pour écouler leurs fruits. Une aventure chaotique qui se termine en 1945 pour l’usine.

Mais l’association poursuit son œuvre envers les femmes rurales, à qui elle propose de l’information et des cours pour qu’elles prennent en main leur destin. Dès 1953, l’Association agricole des femmes vaudoises reçoit des subsides. Cours ménagers, de cuisine, de marketing ou d’artisanat sont proposés dans les 83 groupes du canton, qui regroupent 7500 membres, pas toujours paysannes…

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