Les sommeliers français ont bien apprécié les terroirs vaudois ()

sommeliers_cavé.jpgInvités par l’Office des vins vaudois, quatre sommeliers de belles maisons ont passé deux jours dans les caves

Huitante-cinq vins en deux jours dans six caves: c’était le programme de dégustation qu’avait mis sur pied l’Office des vins vaudois (OVV) pour des sommeliers de grandes maisons et des journalistes spécialisés dimanche et lundi dernier. Thibault Panas, le chef sommelier du Beau-Rivage, à Lausanne, et Nicolas Joss, le directeur de l’OVV, jouaient les hôtes pour Mikaël Grou, du Georges V, à Paris, Nicolas Vialettes, de Lasserre, à Paris, Jean-Baptiste Klein, du Clos des Sens, à Annecy, et Bertrand Lutaud, du Georges Five, à Lyon. Côté presse, hélas, la star Andrea Petrini a été rattrapée par la grippe, mais Anne-Victoire Monrozier, alias Miss Vicky, blogueuse de L’Express, était là.

Dimanche à La Côte

Dimanche matin, première visite, à Founex, chez Julien et Christian Dutruy. Après quelques mises en bouche, les deux frères avaient décidé de montrer leurs rouges, et en particulier leurs gamarets, un cépage métissé à quelques kilomètres de là et qui se plaît si bien de ce côté de La Côte. Les millésimes se succèdent. Bertrand Lutau trouve au 2005 «un style un peu italien». Puis vient la cuvée confidentielle 2009, un vin sélectionné qui a passé trois ans en barrique: «Mais c’est très bon, ça. J’ai cru que c’était une syrah» s’exclame Jean-Baptiste Klein.

Après deux malakoffs pour le folklore, direction le château de Vinzel pour apprécier le potentiel de vieillissement d’un chasselas sur un beau terroir: Philippe Schenk et Jean-Daniel Monachon descendent les millésimes. Jean-Baptiste Klein commente: «C’est comme en Savoie, on boit ce blanc trop jeune, alors qu’il y a de belles choses sur le vieillissement. On découvre alors des subtilités, et c’est surtout le terroir qui ressort.» On boit 1997, et Nicolas Vialettes s’étonne: «Il faut vraiment aller loin dans les années avant de trouver des arômes tertiaires.» Au 1990, Thibault Panas ressent un «côté riesling». Conclusion avec le magnifique 1976: champignons, sous-bois, encaustique

Dernier tour à Féchy, chez Raymond Paccot, qui explique les différents terroirs de ses divers chasselas. Depuis le Bayel flatteur et floral jusqu’au Brez salin et iodé. De manière générale, nos sommeliers aiment les blancs les plus tendus, où l’acidité accompagne la minéralité. Ils s’emballent pour un Curzille 2011, assemblage blanc dont Mikaël Grou apprécie la «complexité du terroir dans une simplicité de jus».

Lundi, cap à l'Est

Le lundi, cap à l’Est. Chez Bernard Cavé, à Ollon, d’abord, on passe en revue ses vins et ceux de son ami Philippe Gex, malade. Leur Crosex Grillé 2011, à moitié élevé en amphore, suscite la curiosité puis l’intérêt. On part sur une verticale de gamarets de l’œnologue chablaisien: le 2005 très fruité, le 2003 «qui pinote un peu», selon Bertrand Lutaud, le 2000 qui mélange «le fruit et les épices».

Chez les frères Bovy, à Chexbres, on visite Lavaux et le Dézaley avant quelques rouges de grande classe «encore un peu trop marqués par le bois», ainsi que le regrette Nicolas Vialettes

Et dernière visite chez Louis-Philippe Bovard, à Cully, qui explique l’analyse des terroirs de Lavaux qu’il a dirigée, l’importance de choisir parmi les 19 sélections de chasselas celle qui convient le mieux à tel ou tel sol. Une démonstration qu’il accompagne de ses cinq chasselas élevés sur lie, dont celui passé en barrique. Les invités apprécient la Médinette 2011, «le plus fin, le plus complexe». Au millésime 2000, grande année, le Culliéran convainc définitivement des Français, heureux de leur séjour. «Je ne pensais pas qu’il y avait une telle diversité de vins en Suisse. Et je n’ai jamais imaginé que les chasselas vieillissaient aussi bien», conclut Nicolas Vialettes.

Les prochains invités seront espagnols, promet Pierre Keller, le président de l’OVV.

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