Les poulets heureux du Promeneur ()

POULETS_1.jpgA Reverolle, Jean-Luc et Sylvia Decollogny ont fait du poulet leur fer de lance. Un poulet fermier, élevé en plein air et bien nourri. Du temps de son père, ce n’était qu’un petit à-côté. Deux cents poulets par année, vendus aux amis et à quelques connaissances. Quand il est revenu au domaine familial, à Reverolle, Jean-Luc Decollogny a d’abord hérité de ce secteur. Puis, lorsqu’il a repris la ferme de ses ancêtres, il en a fait son fer de lance, rebaptisé Le Promeneur, à côté des 30 hectares de grandes céréales et des 2 hectares de vignes.

 

Des poussins par milliers

Aujourd’hui, ce sont pas moins de 26 000 poussins qui passent chaque année au Promeneur. Cinq mille seront vendus comme poulets fermiers, le reste sera acheté vivant par des amateurs. Devant la croissance de leur production, les Decollogny ont construit un parc avicole à l’extérieur du village. Et leurs poussins, qui viennent de Belp (BE), passent leurs quatre premières semaines de vie à Bournens avant de venir goûter chez eux aux joies du plein air.

Attention: plein air ne veut pas dire grandes prairies et bêtes gambadant dans l’herbe. «D’abord, nous élevons principalement de la blanche, qui ne mange pas d’herbe. Et le mythe de la Bresse, avec sa volaille en liberté, c’est bien joli. Mais chez nous, les renards mangeraient tout.»

Quand on leur parle des Campylobacters, ces bactéries trouvées dans deux tiers de volailles en Suisse et responsables de troubles intestinaux, Sylvia s’insurge: «Les gens ne sont pas assez prudents. Répétez-leur les précautions de base (lire ci-après).» Pour elle, la sélection a créé des animaux trop résistants aux bactéries. «Avant, les poules en mouraient, affirme-t-elle. Aujourd’hui, elles résistent à la maladie.»

De belles pattes

«Je vous promets qu’on travaille le plus naturellement possible, poursuit Jean-Luc. Les premières semaines, on les nourrit sans pousser, histoire qu’ils développent de bonnes pattes.» Grâce à cela, Le Promeneur fournit sur commande des poulets jusqu’à 5 kilos.

Les Decollogny cultivent leurs céréales «presque bio, juste une question d’herbicide», qu’ils livrent au Moulin de Lavaux, dans le vallon de l’Aubonne tout proche. «On a essayé d’en faire de la nourriture 100% suisse pour les poules, mais il manquait toujours le tourteau de soja, et on en a très peu dans le pays.» Le remplacement par du tourteau de colza, par exemple, n’a pas convenu aux volailles. Ils vendent beaucoup de poussins de 1 jour ou de 4 semaines. «Ce sont souvent des gens qui veulent les élever eux-mêmes. Ils reviennent souvent chez nous pour l’abattage dans notre laboratoire. Cela leur coûte plus cher, mais ils se sentent rassurés de l’avoir nourri eux-mêmes.»

www.lepromeneur.ch

 


Un self en or

«Notre self-service ne cesse de se développer. C’est une vraie mine d’or», explique l’éleveur. A côté de la ferme des Decollogny, un petit local propose en effet des œufs, des poulets fermiers ou des morceaux découpés dans un frigo et un congélateur. Le client choisit, puis paie le prix indiqué dans une petite crousille. Ouvert en 2005, le magasin est désormais connu des amateurs ou de ceux qui ont oublié de faire leurs courses aux heures d’ouverture des commerces.

«On a quand même installé une caméra, par sécurité, avertit Sylvia Decollogny. Mais on a très peu de vols. Et les deux ou trois poulets qu’on oublie de nous payer nous coûtent beaucoup moins cher que s’il avait fallu installer un automate.»

Autrement, les Decollogny vendent en direct, fournissent quelques restaurants de la région, trois marchés paysans et deux boucheries (Sévery et Cossonay). Ils offrent aussi des pintades, des dindes et des volailles d’ornement.


Précautions de base contre les bactéries

Sortez la volaille du frigo au dernier moment. Si vous l’avez décongelée, éliminez le jus de décongélation et rincez la volaille à l’eau chaude.

La viande crue ou son jus ne doit entrer en contact avec aucun autre aliment.

Lavez soigneusement les planches et les couteaux utilisés pour la viande crue avant de les utiliser pour d’autres aliments.

Faites cuire la volaille à point, elle ne doit présenter aucune zone rouge.

Lavez-vous soigneusement les mains après avoir manipulé de la volaille crue et séchez-les avec un torchon séparé. Lavez ces torchons à haute température (min. 60o).

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