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Une croisade contre les vins au goût uniforme

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908826141.jpg571177998.jpgIntéressante, la croisade que lance aujourd'hui Christophe von Ritter et son club de vins DIVO (Défense et Illustration des Vins d'origine). Même si elle n'est pas dénuée d'arrière-pensées commerciales, elle vient du coeur de ce club de 22 000 membres, fondé en 1936 par une bande d'esprits éclairés. A l'époque, ils se battaient contre les Bourgogne coupés, auxquels on ajoutait de la grenache venue de Côtes-du-Rhône. Dans les années 1960, ils voulaient créer des AOC pour les vins suisses ou revendiquaient des Champagne brut zéro, à savoir sans liqueur d'expédition qui lime les aspérités du vin pétillant.

Aujourd'hui, donc, DIVO lance une campagne d'annonces et de cartes postales, qui imitent des étiquettes de vin pour mieux les détourner. Sur l'une, on lit "Château Malchoisi" et en sous-titre "0% personnalité - Conformisme 750 ml". Pour Christophe von Ritter et ses acolytes, l'utilisation internationale de cépages standard, les travaux d'élevage qui gomme toute spécificité régionale sont à proscrire. "Halte à l'uniformisation du goût", titrent-ils. Il est vrai que l'on trouve aujourd'hui des Chardonnay ou des Cabernet Sauvignon élevés dans le monde entier, plutôt plaisants et flatteurs en bouche, mais qui se ressemblent tous pour plaire au consommateur. Les vins de caractère, différents, ont de plus en plus de mal à percer d'abord dans les grands concours, puis dans les caves des consommateurs, bluffés par le marketing.

Le marketing, justement, gorillé dans la deuxième "étiquette" de DIVO, sous le titre: "Domaine de l'Illusoire". La forme de la bouteille, le design de l'étiquette, le texte de l'étiquette sont faits pour faire croire au consommateur que le flacon contient un grand vin. Des méthodes classiques dans tous les domaines, mais que les industriels du vin maîtrisent avec aisance. Les industriels, attaqués par la troisième "étiquette": "Côte de l'Industrie, 20% trucage, Artificiel 750 ml". Les techniques d'aujourd'hui, souvent importées des Etats-Unis, font appel aux copeaux de bois pour donner un arôme boisé au vin, afin d'en camoufler les défauts, au sucre, qui sert lui aussi à gommer les imperfections. Raymond Paccot s'insurge de trouver autant de sucre dans les crus d'aujourd'hui, de 2 à 5 g, même dans les rouges. Ne parlons pas de la désalcoolisation ou de l'extraction d'eau.

Pour von Ritter, il faut apprendre à aimer des vins "de caractère, qui ne répondent pas aux critères standard de la beauté d'aujourd'hui". Des vins de terroir, vinifiés le plus simplement possible, sans trucage. On ne peut que l'encourager dans sa démarche, même si elle semble parfois tenir du combat de Don Quichotte.

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