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La cuisine familiale considérée comme une vraie œuvre d’art

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Rodach.jpgL’artiste genevoise Nathalie Rodach est aussi une cuisinière de talent. Elle publie un recueil de ses recettes passion

Son nom ne vous dit peut-être rien, parce qu’elle a été pendant de nombreuses années «artiste non pratiquante» et que, aujourd’hui, ses toiles et ses sculptures sont achetées par des collectionneurs avant qu’elle ne fasse une exposition. Nathalie Rodach n’aime pas trop les projecteurs de la renommée, et elle se montre toute timide à l’heure de parler de son livre, dans son atelier de Chêne-Bougeries (GE), ouvert sur le beau jardin où trône l’une de ses sculptures, La foule.

Son livre, justement, est «une partie plus accessible de mon œuvre». La Française vit depuis treize ans en Suisse, «un pays qui a une énergie particulière», après une enfance en France et un long séjour aux Etats-Unis. Si elle a pratiqué le dessin et la peinture depuis toute petite, elle a fait de même avec la cuisine. «Mes parents étaient souvent absents, et j’ai donc investi cette pièce qu’est la cuisine avec passion. Dès 12 ans, j’ai infligé à ma famille tout un tas de plats qu’ils ont été bien obligés d’ingurgiter.» Tout en suivant l’Uni en droit et en économie, elle continue à faire à manger. «Le moment le plus ludique, c’est quand mes trois enfants étaient petits. Je contournais leurs appréhensions en leur racontant des histoires avec mes plats. Parce que c’est ça, la cuisine: raconter des histoires.»

Batman et les aubergines

C’est ainsi, par exemple, qu’elle a inventé les «crêpes de Batman» pour faire manger à son fils, qui les détestait, des aubergines (ici alla parmigiana). Comme dans son art, Nathalie privilégie l’instinct quand elle est aux fourneaux. Et l’amusement. Et le plaisir. C’est bien pour cela qu’il a été difficile de figer ses recettes à un intant T, pour elle qui n’aime que les adapter, les modifier, les améliorer. «Vous verrez, mes plats sur les photos ne sont pas parfaits, parce que c’est une cuisine familiale. Et je veux que celui qui fait la recette chez lui puisse se dire: «Ouah, c’est encore plus beau que dans le livre.»

Assis dans sa grande cuisine moderne, on déguste avec elle un déjeuner frais composé de plusieurs recettes de son bouquin. La salade aux trois tomates (cerise, confites et séchées) est très parfumée, la fougasse moelleuse. Sur la table, une ricotta s’habille d’huile d’olive et de basilic à côté d’un chèvre frais qui aime le thym. Le tout avant une dorade au four vapeur. Tout cela semble si simple, si naturel. Tout cela sent l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord, l’huile d’olive et la coriandre. «Vous savez que toutes les recettes du bouquin sont kasher», révèle Nathalie en dégustant sa citronnade maison. Si elle n’est pas pratiquante, elle cuisine ainsi pour son mari, né dans une famille de juifs tunisiens. «C’est comme un cadre qui rend l’excercice de création plus passionnant.»

Les variantes et les restes

On n’assiste donc pas à une leçon de cuisine, mais à une envie de partage. Elle veut ouvrir un blog où les lecteurs pourront poster leur variante des recettes qu’elle a données. A chaque préparation, elle ajoute des variantes, et des propositions pour utiliser les restes du plat cuisiné le lendemain. On attaque le sorbet framboise et la salade de pêche à la coriandre alors qu’elle parle encore de la différence entre l’art et la cuisine. «C’est difficile de faire valider par le public ce qu’on crée dans l’atelier. Alors que, avec la cuisine, on s’autovalide déjà si on a soi-même du plaisir à déguster ce qu’on a préparé.» Exercice réussi.

Mon Happy Cooking Book, Nathalie Rodach, Photos Djamel Dine Zitout, Ed. Alternatives, 144 p. 32 fr. 40.

Une recette: crumble au cabillaud

Ingrédients pour six à huit
300 g de noisettes grillées
40 g de gingembre frais épluché
1 cs de baies roses
1 bouquet de coriandre fraîche
1 cs de coriandre en grains
sel et poivre
150 g de dos de cabillaud par personne.

Préparation

Le matin ou au moins trois heures avant le repas, préparez le crumble. Concassez grossièrement les noisettes avec le gingembre, les baies roses, la coriandre fraîche et en grains, le sel et le poivre. Si vous trouvez le mélange un peu sec, rajoutez un filet d’huile d’olive.

Dans un plat allant au four, versez un filet d’huile d’olive. Posez le cabillaud salé et poivré. Recouvrez-le du crumble et réservez au frais.

Avant le repas, préchauffez le four à 170 °C. Quand vous passez à table pour l’entrée, enfournez le poisson pour vingt à vingt-cinq minutes env.

Servez avec une bonne salade d’herbes ou des haricots verts et frais cuits huit minutes dans de l’eau bouillante avec un peu de bicarbonate.

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