Le Clos de la Dame 2011 de Raymond Metzener reçoit les Lauriers de platine Terravin face à de prestigieux domaines
L’homme est discret, timide, ému d’être accueilli en vedette dans le restaurant où Benoît Violier vient juste de recevoir ses trois étoiles Michelin. Raymond Metzener n’est pas un de ces vignerons vedettes qu’on voit souvent. Comme les trois générations précédentes, il était vigneron et chef de culture au Domaine Chatelanat à Perroy (8,5 ha). Jusqu’à ce jour de 2001 où il s’est associé au propriétaire, Jean-Robert Bugnon. Membre fondateur de Clos, Domaines & Châteaux, il s’est appuyé sur cette association pour progresser, demandant par exemple à Thierry Ciampi, œnologue de Schenk, d’aider son caviste Claude Jaccard, qui vinifie à façon ses crus. Le négociant de Rolle représente d’ailleurs aussi ses vins.
Hier, son Clos de la Dame 2011 de Féchy (11 fr.) était un des deux La Côte en finale face à 14 chasselas de Lavaux, les seize meilleurs vins sélectionnés par la commission de Terravin qui attribue les Lauriers d’or. Pas un seul Chablais, aucun Côtes de l’Orbe, Bonvillars ou Vully en finale!
Le jury de Terravin, une trentaine de vignerons, d’œnologues, de sommeliers ou de journalistes, a dégusté à l’aveugle les crus en trois tours, éliminant à chaque tour la moitié des vins présentés. En finale, il restait donc ce Féchy, un Calamin et un Lutry du Domaine d’Aucrêt, à Cully (qui avait réussi à placer trois vins parmi les seize!), et un Dézaley de Jean-François Chevalley, à Treytorrens. Le résultat a été serré, Féchy devançant dans l’ordre Lutry, Dézaley et Calamin. Comme l’explique Pierre Monachon, président de Terravin, «la finale est plus une dégustation plaisir où chaque juré exprime ses goûts personnels qu’un concours technique».
Tout au long de l’année, les experts effectuent plusieurs dégustations dans les cuves des vignerons candidats (1028 en 2012). 207 producteurs ont obtenu le label pour un ou plusieurs de leurs vins, ce qui représente en volume 5% de la production du canton.
Dans son discours, le conseiller d’Etat Philippe Leuba a choisi de rendre hommage aux épouses de vignerons, «sans qui rien ne serait possible et qui consentent de gros sacrifices». Brigitte Violier, qui œuvre aux côtés de son mari à Crissier, l’a écouté avec attention, avant un repas de gala d’exception.