Il fait des vins en Espagne, en France et en Suisse comme il a été DJ au MAD: avec minutie et légèreté.
(Portrait paru dans 24 heures du 25 avril 2023, photo Patrick Martin)
Il arrive tout de noir vêtu au rendez-vous du Café de Grancy, sous gare, avec sa valise. Depuis Sitges, à côté de Barcelone, où il a ses affaires, il fait un arrêt à Lausanne avant de filer en Valais, où il a redéposé ses papiers. Fredi Torres est un voyageur infatigable. «Je passe plus de vingt jours par mois loin de la maison mais je ne peux pas faire autrement, entre mes différents projets en Espagne, en France et en Suisse… Je vends mes vins dans le monde entier, il faut que j’aille les présenter. J’ai compté: j’en suis à trente-quatre déménagements.»
L’ancien gamin de Romanel-sur-Lausanne a eu un parcours de vie peu ordinaire. Et l’œnologue volant qu’il est devenu a une réputation qui a séduit jusqu’aux dégustateurs du prestigieux Robert Parker. Qui aurait cru ça du petit Espagnol arrivé en Suisse avec sa mère, «cancre à l’école, rebelle, indépendant, insolent», tel qu’il se décrit lui-même? «J’ai toujours cru que je ferais mieux que tout le monde, et je continue à me battre pour être parfait.»
Presque philosophe, apaisé, le quadragénaire revient sur son parcours, qui a commencé par la musique. «Ma mère n’arrivait pas à me tenir, mes frères aînés m’avaient ouvert la voie et je vivais seul à 14 ans une vie d’adulte.» Adoubé par des DJ comme Mandrax, Dany LeRouge, Just One ou Mr Mike, le gamin a le droit de rentrer en boîte pour mixer. Il fait les beaux soirs du MAD ou du Kaufleuten zurichois, gère ses platines à la Lake Parade, a son propre studio. À côté, il travaille à Pompes funèbres. «Toto Morand a été très important, il m’a donné le goût du partage.»
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