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En septante ans de ressats, la Confrérie du Guillon est allée jusqu'au bout du monde

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En sept décennies, le Guillon a tenté pas mal d’endroits pour ses ressats avant de se fixer définitivement dans la forteresse savoyarde de Chillon. (article paru dans la Revue No 65 du Guillon, photo archive d'un ressat au château d'Oron)
 
 

L’histoire de la Confrérie du Guillon et du château de Chillon semble gravée dans la pierre multiséculaire de l’édifice savoyard. Pourtant, les ressats ne s’y sont pas toujours tenus pendant les septante ans d’existence que la noble congrégation fête cette année. A fin novembre, le 977e épisode de la saga s’est bien tenu dans le décor majestueux de Chillon, comme 881 autres dans l’histoire. Mais les premières années ont vu ces odes au vin vaudois voyager à travers le canton, la Suisse, et même l’étranger. Récapitulons

 

En fait, depuis 600 ressats, donc depuis celui des Palanches, le 17 octobre 1986, tout s’est définitivement passé dans ce château aux pieds dans l’eau (à une exception près, Oron en 1991 pour le 700e anniversaire de la Confédération). Mais on sait que la Confrérie est née dans un autre château lacustre, celui de Glérolles, où a eu lieu l’assemblée constitutive le 29 avril 1954, grâce au syndic de Saint-Saphorin Maurice Cossy, devenu maître de cave du Guillon. Et c’est aussi à Glérolles que se tiendra le premier ressat, dit «du Provinage», le 9 juillet de la même année, en fait le chapitre des Investitures qui consacrera le premier des sept gouverneurs et son petit conseil. Depuis, le rituel a à peine bougé, de l’accueil à la formule sacrée «Bois ce vin et sois bon comme lui».

 

La confrérie naissante n’avait encore que peu de public sinon les conseillers eux-mêmes. Pour la faire connaître, il faut développer ces soirées où le vin vaudois est glorifié par le verbe et par la bonne chère. On les fera donc voyager pour porter la bonne parole aux quatre coins du canton, du caveau de Saint-Saphorin au château de Chillon, déjà et souvent.

 

La vie de château

Mais on les voit aussi à l’historique Prieuré de Perroy, au très fribourgeois Domaine des Faverges de Saint-Saphorin, au très chic château de Prangins, au château d’Aigle où la Confrérie fera bientôt déménager le Musée de la vigne et du vin qu’elle a contribué à créer. Une brève histoire d’amour naît avec le château d’Oron. On remarque déjà cette propension à visiter des vieilles pierres distinguées et porteuses d’histoire, la grande, avec un «H» majuscule, à même de porter les petites histoires des chantres et clavendiers.

 

Le succès est au rendez-vous, l’affluence grandit, il faut des salles à même de recevoir tous ces afficionados du vin vaudois. Chillon est donc souvent sollicité pour recevoir ces drôles de chevaliers dans leur longue robe. Mais ces derniers sont facétieux. Ils veulent conquérir la Suisse alémanique, rien que ça!

 

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Le 3 juin 1961, direction Lucerne pour le Ressat du Waadtländer, qui sera suivi de deux passages au schaffhousois château de Laufen (au-dessus des chutes du Rhin, que d’eau, que d’eau!); d’un détour au château de Lenzbourg, musée historique argovien; mais aussi à la Muba bâloise, au Landhaus soleurois, au Palace de Gstaad, au Zunfthaus zur Meise zurichois, au château d’Arbon, à Zurich, au Schweizerhof bernois, à Weinfelden, au château de Gruyère, etc. Tout cela préfigure la création dès 1970 des cotterds, nos ambassades en terres étrangères, qui organisent désormais leur guillonneur chaque année.

 

Cette autre propension voyageuse, on la rencontre au printemps ou en été, qui transforment ressats en «cours d’amour», «frairies», «printanières», quand ce ne sont pas des «franquettes» qui se tiennent à Aigle, à Oron, mais aussi au château de Coppet, aux Salines de Bex ou sur les pâturages de Plan-Francey, sur les pentes du Moléson. Tout cela deviendra en 1985 les Quatre Heures des châteaux de La Côte, soit Sarraux-Dessous, Châtagneréaz, Allaman et Vufflens, puis les Quatre Heures du Vigneron qui voyagent à travers les communes viticoles du canton.

 

Au plus fort, on a compté jusqu’à 18 ressats par année en 1984 et 1985. Mais les conseillers, tous bénévoles, s’essoufflaient et on est revenu au rythme qu’on connaît toujours aujourd’hui, quatre au printemps et dix en automne dans le château de Chillon où l’atmosphère est toujours aussi… enflammée, n’en déplaise à l’ECA.

 

Virées étrangères

Le 49e ressat, dit «du Liban», se tiendra à Beyrouth le 5 novembre 1961, par la grâce de quelques conseillers agissant à titre privé. Ces joyeux drilles réitéreront leur coup à Athènes le 20 octobre 1965, au Kings Palace, puis au Caire le 30 octobre de la même année, à l’hôtel Semiramis. Une photo historique montre ainsi une dizaine de conseillers en robe, chevauchant (le terme est-il correct?) des chameaux devant les Pyramides.

 

 

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