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La châtaigne chablaisienne entame sa reconquête

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châtaigne.jpg«Vous savez, on fait d’abord ça par passion. Si c’était pour gagner notre vie, on n’y arriverait pas.» Albin Masson est employé communal à Veytaux. Mais il possède également une petite forêt de châtaigniers au-dessus de Bex. Et, surtout, il est président de la Coopérative castanéicole du Chablais (vaudois et valaisan), qui regroupe des producteurs et commercialise leur récolte.

Au départ, il y a eu, en 1995, la création du Groupement chablaisien des propriétaires de châtaigneraies (115 membres). Puis la création de la Fondation Castanea, qui met en commun les idées et les expériences, et gère les propriétés communes, à savoir la Maison de la châtaigne, à Bex, et les Clarines, une forêt de châtaigniers plusieurs fois centenaires qui leur a été léguée.

Le légume du pauvre

Si la châtaigne a été un peu oubliée au XXe siècle, elle avait été auparavant un aliment de choix, gratuit, qui remplaçait avantageusement les pommes de terre dans les foyers campagnards. Aujourd’hui encore, certains immigrés ont l’habitude de ramasser dans les forêts, même si c’est interdit.

Si Fully se proclame «capitale de la châtaigne», ce n’est qu’un coup marketing: la commune valaisanne ne possède que 3 ou 4 hectares de forêts de châtaigniers. Dans le Chablais, entre Lavey, Bex et Aigle, ce ne sont pas moins de 90 hectares de forêts au pourcentage de châtaigniers importants, dont 20 hectares qui ne contiennent que cette espèce. Et c’est sans compter Saint-Triphon ou Ollon.

«Mais on reste insignifiant par rapport au marché», explique Albin Masson, qui commercialise pourtant les fruits de la coopérative chez Coop, Migros ou Manor. «Par rapport aux importations, on est des nains.» Cette année, ce sont trois tonnes et demie de leurs fruits qui vont être vendus. Les années records, cinq tonnes, l’an dernier moins d’une tonne.

«Si vous comptez le travail pour entretenir les forêts, débroussailler, replanter, et celui nécessaire au ramassage manuel des fruits, nous ne sommes pas rentables.» Avec un prix au kilo élevé cette année (de 7 fr. 50 à 10 fr. en magasin), 2009 est pourtant réjouissante. «Mais attention, début octobre, il y en avait déjà qui cassaient les prix.»

Si l’Etat subventionne les replantations en payant 70% de la facture, les 30% restants sont toujours importants pour les propriétaires. Reste le plaisir d’avoir «sa» forêt, d’aller récolter en famille puis d’amener les fruits à la coopérative. A moins qu’on préfère la jouer à l’ancienne, en construisant une pillonière, soit un tas de châtaignes qu’on laisse fermenter dans sa bogue piquante (pillon) deux ou trois semaines avant de la déguster au cours d’une fête. Albin Masson en a une pour amuser sa famille.

 


QUELQUES FÊTES

A Fully, aujourd’hui et demain, Fête de la châtaigne, entre gastronomie et balades accompagnées. La forêt appartenant à la commune, la commercialisation des fruits est interdite et la récolte est ouverte à tous. www.fetedelachataigne.ch.

A Saint-Gingolph, aujourd’hui encore, Fête de la châtaigne avec plantation de 20 châtaigniers, châtaignes, brisolée et sanglier à la broche. www.st-gingolph.ch.

A Bex, Fête de la châtaigne dimanche prochain 25 octobre, dès 10 h, avec balades dans les vignes et les forêts, dégustations et brisolées, organisée par la Société vinicole, qui annonce aussi demander une AOC… www.vinicole-bex.ch.

 


CHÂTAIGNES OU MARRONS


Les variétés comestibles sont toutes des châtaignes, qu’on retrouve groupées par trois dans la bogue épineuse. Quand la châtaigne est séparée dans la coque, elle reste une châtaigne. Si elle est homogène, elle devient un marron. Ce qu’on appelle aussi marron d’ornement est en fait un marron d’Inde, une autre espèce, qui ne sert qu’à nourrir les animaux.

IMPORTATIONS  Les Français ont hybridé des arbres chinois pour obtenir des châtaignes très grosses, qu’on trouve dans les commerces en début de saison. Plus gros, certes, mais moins goûteux.

CALIBRE 25 mm: c’est la taille minimale du 1er choix. Pour la brisolée, on préférera des fruits de 22-24 mm.

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