On les voit dans les potagers ramperà côté du compost ou sur les étals des marchés. elles sont d'une belle couleur jaune orangé, bien dodues, presque maternelles dans leurs formes rebondies. Il paraît même que les fées peuvent en faire des carosses. C'est le retour des courges (citrouille, potiron, c'est selon) et, avec, celui des soupes à la...
Vous pouvez bien entendu vous contenter d'en préparer une avec quelques quartiers vendus par votre marchand, mais la vraie, l'unique soupe à la courge, c'est celle qu'on prépare directement dans la bête. Pour ça, je ne vous le cache pas, il faut une certaine dose de courage. C'est le genre de plat qu'on surveille, tremblant, à travers la porte du four, celui qui vous donne des poussées d'adrénaline, mais, primo, c'est merveilleusement bon et, deuxio, vous épaterez vos amis...
Restons calme: vous prenez une courge, pas plus grande que votre four (très important!). Vous la décalottez avec la tendresse d'un luthier pour son violon. Vous enlevez délicatement toutes les graines et tous les fils. Parallèlement, vous faites revenir au beurre huit bonnes carottes pelées et coupées en rondelles, deux poireaux émincés et 400 g de lardons. Puis vous les posez dans la courge. Vous mettez par-dessus 200 g de fromage râpé, puis vous arrosez de 2 dl de crème. Salez, poivrez, ajoutez un peu de thym, de romarin et 1 cc de sucre. Remettez le couvercle et enfournez à 200 degrés sur la plaque du four (pas la grille!).
Il ne vous reste plus qu'à l'y laisser deux bonnes heures, en priant de temps à autre pour que la peau de la courge de perce pas, attente que vous pourrez utiliser à faire griller quelques croûtons.
Une fois sur la table, servez en creusant la chair de la courge avec la louche, de façon à prendre un peu de chair en même temps que le liquide et les autres ingrédients. Parsemez de croûtons dans l'assiette.
Excusez-moi, il faut que j'aille surveiller mon four!