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Rabaey rend son tablier avec émotion

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Rabaey6913.jpgLe dernier service du cuisinier étoilé a attiré les passionnés qui tenaient à lui dire adieu et merci. J'ai eu le privilège d'y assister depuis sa cuisine.

Ils avaient rendez-vous à 19 h 30 mais beaucoup étaient déjà là plus tôt, reçus une dernière fois par Josette et Gérard Rabaey au Pont de Brent, pour clore une belle aventure d’amitié et de goûts. Beaucoup avaient amené des cadeaux ou des fleurs. Ces fidèles-là étaient les derniers de ceux qui se sont succédé depuis neuf mois sur les hauts de Montreux pour goûter encore une fois la cuisine du triple étoilé.

«Je mesure à peine le privilège d’être là», lâche Pascal Henry, le serial gastronome, en arrivant. «C’est comme ça, mon vieux, il ne faut pas être triste», lance Fredy Girardet à son collègue. Une autre dame a amené une grappe de ballons en forme de cœur: «Le vôtre, de cœur, il est aussi gros que celui-là», dit-elle en désignant le plus grand.

Une heure plus tôt, les Rabaey mangeaient seuls dans la grande salle. Le chef grignotait plutôt, souffrant des intestins. Sa femme en rigolait: «Tu ne vas pas me dire que c’est par hasard?» Gérard Rabaey avoue ne pas avoir encore réellement assimilé qu’hier soir ce serait le dernier soir: «Je le sais, bien sûr, mais je n’arrive pas à y croire. Ce sera dur cette nuit, quand je fermerai la porte.»

En attendant, il faut lancer les plats et, dans la cuisine, la même organisation millimétrée depuis trente ans démarre. «Martial, attention à la cuisson des Saint-Jacques!» «Oui, chef!» Ce dernier a l’œil sur tout, comme toujours, tout en réduisant lui-même les jus de clémentine qui serviront au soufflé avant d’attaquer la cuisson des cuisses de grenouille pour la charlotte aux truffes blanches.

Dans la salle, les 52  privilégiés peuvent goûter leurs plats en cadence. Cette dernière soirée rapportera près de 30 000 francs à la Fond’action contre le cancer, une maladie que le cuisinier a dû combattre l’an dernier. Pas étonnant donc que, parmi les dîneurs, se trouvent les professeurs Leyvraz et Ravussin, qui l’ont soigné.

Le 24 décembrei, les Rabaey fêteront Noël en famille. «Je ferai juste une volaille de Bresse, rien de compliqué. Vous savez, je suis quand même un peu fatigué.»

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