Le rendez-vous bisannuel de Genève s’ouvre dimanche, avec une série de shows à rendre jaloux le salon lausannois, dont le Bocuse d'or suisse (photo: Rochat et Girardet au Bocuse d'or européen 2010).
L’un se tient tous les deux ans, désormais en février, à Genève, l’autre tous les deux ans en novembre, à Lausanne. L’un n’en est qu’à sa 2e édition et pète la santé. L’autre a failli disparaître avant que le repreneur de Beaulieu, MCH, ne le relance avec un nouveau concept. Bien que chacun des deux organisateurs s’en défende, la concurrence reste vive entre les deux salons professionnels romands de la restauration et de l’hôtellerie.
«Le salon se développe beaucoup mieux qu’en 2010, où Gourmet était en juin et où il y avait encore le salon de Montreux, affirme René Zürcher, directeur chez MCH Beaulieu, qui coiffe Gastronomia. Mais je continue à penser qu’il y a un salon de trop en Suisse romande…»
Il faut dire que les deux manifestations ont de puissants parrains. A Genève, Gourmet est porté par le Salon international de la restauration et de l’hôtellerie de Lyon (Sirha) et ses filiales dans le monde. A Lausanne, grâce à MCH, les synergies sont évidentes avec le bâlois Igeho qui a lieu, lui, les années impaires. Reste maintenant à séduire les professionnels à qui s’adressent ces salons.
Optimisme lausannois
Du côté de Lausanne, René Zürcher se veut optimiste: «La formule qui allie salon professionnel, forum et lounge pour faire du réseautage a été bien reçue. Si, en 2010, nous manquions un peu d’exposants à cause de la reprise difficile du salon, notre liste s’est considérablement étoffée et nous sommes en avance sur notre planning.» Beaulieu veut passer de 70 à 150 exposants, et de 6000 à 10 000 visiteurs cette année.
A Genève, le Sirha annonce 200 exposants (nous n’en avons trouvé que 162 sur la liste officielle) et parie sur 12 000 visiteurs.
Pour y arriver, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les attractions d’un salon placé sous le mot d’ordre de la créativité. Comme il y a deux ans, le concours de cuisine artistique du Bocuse d’Or aura lieu pendant le salon (lundi). Mais cette fois, c’est la sélection suisse et non plus européenne. Il n’empêche: voir les quatre équipes de cuisiniers rivaliser de talent dans un temps compté pour produire des plats d’exception attire toujours les amateurs. Gastronomia aurait aimé avoir ce concours, mais «cela ne joue pas question timing pour arriver au concours européen», explique René Zürcher.
Autre temps fort: l’étape suisse d’Omnivore World Tour (lire ci-dessous). Un autre concours devrait attirer les visiteurs, celui imaginé par les deux chefs pâtissiers Philippe Guignard et Philippe Rigollot: le Trophée Chef & Designer. Le dimanche, huit équipes devront réaliser en l’espace de quatre heures un dessert «à l’assiette» au chocolat et une assiette «café gourmand» aussi beaux que bons.
Les animations Autour du bar feront la part belle aux boissons, tandis que l’espace «Hôtels d’exception» accueillera une dizaine d’établissements de montagne et de luxe des deux côtés de la frontière. Car c’est un des leitmotivs du salon, qui veut conquérir aussi bien la région française que la romande, tant au niveau des exposants qu’à celui des visiteurs. Un pari qui a dû compter pas mal à Lyon, au moment de faire le business model du salon genevois.
Di 5-ma 7 février, Palexpo, Genève. www.sirha-geneve.com.
Omnivore, les chiens fous de la gastronomie
Le slogan d’Omnivore, c’est «100% jeune cuisine». Le collectif français est en effet depuis 2003 un fervent défenseur de jeunes chefs en devenir, promouvant une gastronomie moderne, parfois moléculaire. ce sont eux qui organisent l’Omnivore Food Festival à Deauville, où se retrouvent les plus allumés des chefs du continent. Et ils réalisent des F*** Dinners pour explorer le talent des chefs. Première cette année avec cette étape genevoise de leur World Tour, qui passera ensuite par Paris, Bruxelles, Moscou, Copenhague et Shanghai.
A Genève, cela se traduira par des masterclasses pendant le salon, avec des démos d’une vingtaine de chefs, dont les Suisses Philippe Rochat, Benoît Violier, Carlo Crisci, Serge Labrosse ou Philippe Durandeau, mais aussi de belles pointures françaises, belges et italiennes, de Jean Sulpice à William Ledeuil ou Laurent Petit. C’est en ville que vont se dérouler 4 F*** Dinners faisant se rencontrer un chef étranger et un local. Par exemple, Serge Labrosse recevra Patrice Gelbart. Enfin, une soirée privée, l’Omnivorious Party, est prévue.