Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

De beaux poulets en liberté surveillée

Imprimer

bochuz.jpgAux Etablissements de la plaine de l’Orbe, 4000 volatiles grandissent avant de porter le «label» Bochuz

Quand on demande à Jean-Daniel Crot, responsable de la basse-cour des Etablissements pénitentiaires de la plaine de l’Orbe (photo), pourquoi ses poulets sont si largement connus comme les «poulets de Bochuz» que recherchent les connaisseurs, il hausse les épaules, modestement. Cet ancien agriculteur est fier de ses volailles, mais il reconnaît que les poussins de la race ross sont livrés à l’âge de 2 jours par le couvoir Wütrich, à Belp, comme pas mal d’autres de ses concurrents. Il explique que la nourriture est tout ce qu’il y a de plus ordinaire dans la branche, même si une partie provient du domaine agricole lui-même, un gage de qualité.

«C’est peut-être parce que nous laissons certains de nos poulets grandir jusqu’à 2,5, voire 3 kg, ce que ne font pas d’autres basses-cours industrielles.» Ici, donc, il y a place pour 4000 bêtes dans les quatre compartiments. Tous les quinze jours, un nouveau millier de poussins arrivent pour prendre place dans ces grandes halles où la distribution de nourriture et d’eau est automatisée dans les mangeoires qui courent au milieu de l’espace. La température est, elle aussi, gérée électroniquement: «Quand ils sont tout petits, il leur faut 34 °C pour vivre, puis on descend gentiment au fil des semaines et de leur croissance jusqu’à 20 °C.»

Droit au sommeil

Si les poussins ont droit à la lumière du jour et à un complément électrique, ils bénéficient aussi d’un droit au sommeil. «Ils sont dans la nuit pendant huit heures au minimum, c’est la loi», explique Jean-Daniel Crot. Mais la loi autorise aussi un petit réveil entre 1 h et 2 h du matin, histoire qu’ils se nourrissent avant de repiquer un petit somme jusqu’à l’aurore.

Même si température et nourriture sont automatisées, des contrôles sont faits plusieurs fois par jour. «On a forcément des pertes, surtout au début, mais nous voulons limiter au maximum les risques», poursuit le responsable. A partir de l’âge de 4 semaines, les rangs du contingent s’éclaircissent: les premiers coquelets sont abattus, pour répondre à la demande et pour faire de la place aux autres: la loi, toujours elle, fixe un quota de 30 kg de poulets par mètre carré! Dès la sixième semaine, les bêtes sont transférées dans un tunnel en plein champ où les plus chanceuses vivront encore quelques semaines. Les gros poulets que l’on trouvera dans les commerces ont 2 mois.

Chaque semaine, Jean-Daniel Crot et ses détenus procèdent à l’abattage pendant un jour et demi. Plumage et nettoyage sont au menu de la petite équipe dans le laboratoire à l’hygiène strictement contrôlée par un vétérinaire. «Nous avons eu quelques fois des détenus volontaires pour travailler ici mais qui n’ont pas supporté ces tâches», explique Patrice Mutti, le responsable des animaux de Bochuz. «Ça reste particulier de travailler avec des détenus à qui on confie des couteaux, on est toujours très prudents.»

La moitié des poulets prendront le chemin des cuisines des EPO. 35 à 40% seront vendus à la Ferme, à Yverdon-les-Bains, à la Ferme vaudoise, à Lausanne, et dans des boucheries partenaires. Enfin, quelques privés peuvent s’en procurer sur commande dès que celle-ci dépasse les 50 francs.

LA 3E PLUS GRANDE FERME DU PAYS

Le domaine des Etablissements de la plaine de l’Orbe couvre 360 hectares, ce qui en fait le troisième plus grand du pays. A côté des 4000 poulets et des 500 poules pondeuses, 360 bœufs, vaches et veaux, et 360 porcs y sont élevés. Le domaine géré par Aurélien Jordan produit beaucoup de grandes cultures (céréales, pommes de terre, etc.), cultive des arbres et un peu de vigne. Mais il ne fait plus de cultures maraîchères. Les détenus qui travaillent dans les champs sont triés sur le volet afin d’être sûr qu’ils n’en profiteront pas pour s’éclipser. La vocation du domaine est bien de redonner une occupation et une formation aux détenus, comme dans la vingtaine d’ateliers du Pénitencier et de la Colonie qui vont du cartonnage à la forge, en passant par la peinture, la menuiserie, l’imprimerie, la mise sous pli, la boulangerie, la couture (prochainement) ou la buanderie entre autres.

Lien permanent Catégories : Produits, Viande 0 commentaire

Les commentaires sont fermés.