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En BD, le dessin se fait gourmand

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De la recette en BD aux aventures de Guillaume Long, la cuisine se porte bien sur plancheslong.jpg

La cuisine inspire toujours les dessinateurs. Il y avait eu, par exemple, le fabuleux travail de Christophe Blain, qui avait suivi le triple étoilé Alain Passard en 2011. A l’opposé, il y a des albums un peu naïfs, comme celui que le peintre breton Darfeuille publie dans quelques jours, avec ses recettes qui sentent bon la tradition et son dessin premier degré. Il y a encore les initiatives citoyennes, comme cette petite quinzaine de dessinateurs du collectif Café Salé qui sort un album par saison, Ma cuisine illustrée, avec des plats mettant en vedette des produits locaux, l’agriculture de proximité.

Et puis, il y a le phénomène Guillaume Long. Ce Genevois installé à Lyon aime faire à manger «C’est ma mère qui m’a transmis sa passion», explique-t-il. S’il avait depuis l’idée de faire un travail sur la cuisine, il s’y lance en 2009 en publiant les planches sur les blogs du Monde. «L’avantage, c’est que mes posts sont rétribués selon le nombre de visiteurs.»

Beau succès

Rapidement, ses recettes, ses histoires ou ses récits de voyage sont vus par 10 000 personnes chaque jour, et les revenus sont agréables pour un jeune illustrateur bédéiste (34 ans). A boire et à manger est également paru en deux albums, pour le moment, qui rencontre le succès (11 000 ventes pour le 1er tome).

Cet ancien étudiant des Beaux-Arts de Saint-Etienne a connu son premier succès avec les sardines. Poussé par Roland Margueron, le créateur de la galerie librairie Papiers Gras, à Genève, Long ose se mettre à la BD, racontant ses années d’études aux Beaux-Arts, d’abord dans Comme un poisson dans l’huile. Au deuxième essai, il obtient en 2003 le Prix Töpffer pour Les sardines sont cuites. Eh oui, le garçon est un grand amateur de sardines, dont il collectionne les boîtes. «Je n’en ai plus que quelques centaines parce que je viens de déménager, mais je vais m’y remettre.» En connaisseur, il sait combien la sardine s’affine avec le temps, combien l’huile confit le poisson. «Mon record est une boîte que j’ai ouverte huit ans après la date de péremption. Elle était magnifique…»

Le héros de A boire et à manger est lui aussi puxisardinophile (du nom de cette étrange manie). Ce héros est d’ailleurs récurrent dans l’œuvre de Long. Autobiographique? «Non. Et oui. Ce n’est pas moi, mais je m’inspire des aventures que je vis ou d’histoires qui sont arrivées à des gens que je connais. Donc il me ressemble un peu. Mais il ne faut pas chercher ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas dans mes histoires. Parlons d’une autobiographie fantasmée. L’important, c’est que toutes les recettes sont faisables.» Petite certitude: non, Long ne conduit pas vraiment cette longue voiture américaine décapotable qui lui vaut des mails de collectionneurs. Oui, il a vraiment ce «nouvel ami», mais dans la vraie vie il est beaucoup plus sympa. Et, en plus, il est cuisinier professionnel: «C’est avec lui que je valide mes recettes.»

Retour immédiat

Et qu’apporte le fait de publier sur un blog? «D’abord de la motivation, parce que les retours affectifs sont immédiats, parce que je vois que c’est lu et qu’il faudrait que je m’y remette pour sortir une nouvelle planche.» Et beaucoup de corrections? «Non, juste une fois, au début, j’ai oublié le bouillon dashi dans ma recette de soupe miso. J’ai dû faire croire à mes lecteurs que j’étais parti faire un stage au Japon. Ils m’ont cru.» Il faut dire que le garçon émaille ses recettes de carnets de voyage, plutôt réels, eux. «Mais je n’y parle que de la nourriture. Certains lecteurs m’ont dit que c’était dommage que j’aie raté les musées à Venise en passant tout mon temps au restaurant…»

long.blog.lemonde.fr

A boire et à manger, 2 tomes déjà parus, Guillaume Long, Gallimard, 144 p., 32 fr. 60

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