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Constant Jomini, à Chexbres: un M. Propre à Lavaux

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Sophie et Constant Jomini partagent tout: un domaine, deux enfants, des idées, de l’énergie et un sens écologique

Avec sa grande taille, son sourire et son crâne rasé, il ressemble un peu au personnage de Monsieur Propre. Et, comme lui, il voudrait laisser un monde plus propre aux deux enfants qu’il élève avec sa femme, Sophie. Constant Jomini, 36 ans, partage avec cette dernière beaucoup de choses depuis le bal des vendanges où ils se sont rencontrés: deux garçons, d’abord, de 14 et 12 ans; un domaine qu’ils ont repris très tôt, en 2001, à 25 ans (lui s’occupe des vignes et des vins, elle de l’accueil et de l’administration); un perfectionnisme certain; de l’énergie à revendre; et un sens des responsabilités écologiques qui les pousse à innover dans le domaine. «Avec le morcellement des parcelles à Lavaux, il est illusoire de vouloir y être en bio ou en biodynamie. Mais cela ne nous empêche pas de tout faire pour être le plus écologique possible», explique Constant. Sophie enchaîne sur le même thème: «Dans vingt ans, la question ne se posera plus chez les vignerons, on sera tous bio.»

Un vin écologique

Les Jomini privilégient le local. Ils avaient lancé Eco-Lavaux, un chasselas à l’étiquette genre efficience énergétique, en papier non blanchi au chlore, à la bouteille provenant de Saint-Prex, au carton – recyclé – de Moudon, et au bouchon en aggloméré de liège. Le concept a attiré des amateurs, mais pas autant qu’espéré, peut-être à cause de l’étiquette austère qui ne mentionne même pas Saint-Saphorin. Ce qui n’empêchera pas les Jomini de reverser 10% du prix d’achat à une organisation de protection de la nature. Un autre exemple? Le domaine fonctionne à l’éco-énergie, produite proprement par Romande Energie. «Mais, vous savez, dans notre canton, 92% des vignes sont déjà cultivées en production intégrée (PI), avec des normes sévères. On est un des pays les plus progressistes du monde en la matière», affirme Constant.

Les deux trentenaires semblent toujours sur la même longueur d’onde: «Vous savez, même en vacances, on observe, on prend les bonnes idées», avance Sophie. Elle, qui vient du monde du tourisme, a compris l’importance de l’accueil. Le carnotzet est magnifique, ouvert tous les samedis matin, ou sur réservation pour les groupes. «Dans ces cas-là, les dégustations sont payantes, cela met tout le monde à l’aise. Nous avons plusieurs formules, avec ou sans balade. Mais c’est clair que le groupe qui repart après avoir commandé plusieurs cartons n’aura pas besoin de payer la dégustation!» Le couple organise également entre 12 et 15 journées portes ouvertes, sur inscription, pour une quarantaine de personnes, pas plus. C’est aussi comme cela qu’on écoule sans trop de souci sa production, avec une clientèle jeune (30-35 ans) et essentiellement romande (plus des deux tiers).

Un nom décliné

Ici, presque tous les vins s’appellent Jomini: Barrique, Passions, Chardonnay, Sweet ou Rose, sous une même déclinaison graphique. «Nos parents achetaient de l’Yvorne ou de l’Epesses pour être sûrs d’avoir un bon vin. Notre génération fait confiance aux vignerons», explique Constant, qui rigole de «voir son nom partout, comme les fous». Sophie la discrète tient, elle, à mettre la photo du couple sur toute la communication: «Nos clients nous connaissent, savent qu’ils vont nous rencontrer s’ils viennent. Alors quand ils reçoivent nos invitations, ils nous distinguent immédiatement en voyant les photos.» C’est aussi pour cela qu’ils n’envoient pas de listes de prix classiques, mais des cartes de format XXL sans enveloppe: «Il faut sortir du lot.» Ils proposent également toutes sortes de personnalisations des bouteilles. «On écoute le client.»

A côté du carnotzet, trois grandes amphores intriguent: ce ne sont pas les œufs en béton qu’on voit souvent. «Je cherchais un contenant qui respire bien pour élever mon merlot. Après beaucoup de recherches, j’ai trouvé ces amphores en terre cuite au sud de Florence. Le vin évolue de manière extraordinaire là-dedans. Je me réjouis de lancer bientôt les premières bouteilles.» Son nom? Jomini Merlot, évidemment!

TROIS VINS DONT ILS SONT FIERS

Mur Blanc 2011, 70 cl, 16 fr.
«Même si nous avons beaucoup de rouge, le chasselas reste pour moi le meilleur cépage du monde. Et ce Mur Blanc est mon préféré parmi mes quatre chasselas. C’est notre fierté.» Provenant d’une parcelle de 10 200 m2 au-dessus de Rivaz, d’un magnifique terroir, ce chasselas suit une vinification traditionnelle, en cuves en acier émaillé, «sur lie aussi longtemps que je peux». Nez floral avec une touche de tabac, beaucoup de minéralité, du gras.

Jomini Barrique 2010, 70 cl, 22 fr.
«Mon premier assemblage.Quand je lui avais parlé de barriques, en 1999, mon père a pensé que j’étais fou, mais il a laissé faire.» Assemblage de pinot noir du Nord vaudois, de gamaret, de garanoir et de merlot de Saint-Saphorin, élevé 12 mois en barrique (dont un quart de neuves). «Le bois ne doit pas prédominer.» Nez de fruits noirs, légères touches de vanille et de cuir, belle trame tannique et fraîcheur agréable. Vin d’équilibre.

Jomini Passions 2009, 70 cl, 32 fr.
«J’étais agacé d’entendre les gens parler de grands vins de garde étrangers. Je voulais leur prouver qu’on pouvait faire la même chose en Suisse. Et ça marche bien.» Assemblage de diolinoir, de gamaret, de garanoir, de merlot, de syrah et de dunkelfelder, tous produits à Saint-Saphorin, élevé deux ans en barriques neuves. Nez puissant de fruits noirs, de réglisse, d’épices et de poivre, une bouche ronde avec beaucoup de fraîcheur, un vin de garde, oui!

FICHE TECHNIQUE

Quoi?
4 hectares de vignes (3 ha entre Saint-Saphorin et le Dézaley, 1 ha dans le Nord vaudois). A peu près moitié-moitié entre cépages rouges et blancs. Pas d’employé, mais une délégation de la culture à Vivian Gaudin entre mai et juillet.

Combien?
5 vins rouges, 4 chasselas, 1 chardonnay, 1 rosé et 1 vin doux.

Comment?
L’entier de la vendange ou presque est encavée, et vendue pour 95% en vente directe (20% en restauration). Environ 40 000 bouteilles par année.

Où?
Constant et Sophie Jomini,
ch. de Baulet 3-6,
1071 Chexbres.
021 946 24 46. 
www.jomini-vins.ch
Cave ouverte le samedi de 10 h à 12 h ou sur réservation.

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