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Les vins vaudois ont amélioré leur notoriété à Saint-Pétersbourg

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vin,vaud,export,russiePour sa troisième tournée, l’Office des vins vaudois a profité des 200 ans des relations diplomatiques entre la Suisse et la Russie. Plus que des ventes, il y cherchait de l'image de marque.

La ravissante trentenaire russe est de retour à la table de Denis Hermanjat, un des frères de la Cave de la Charrue, à Commugny: «Je reviens chez vous parce que vos confrères ont tous du blanc du même cépage chasselas, alors que vous avez amené autre chose.» Convaincre les Russes que le canton de Vaud produit d’excellents vins est un progrès, les amener à comprendre les fines subtilités du chasselas sera une révolution.

Mais l’Office des vins vaudois (OVV) y travaille. Son président Pierre Keller a sauté sur la proposition d’aller à Saint-Pétersbourg célébrer les deux cents ans de relations diplomatiques entre la deuxième ville russe et le canton de Vaud. C’est en 1814 que Frédéric-César de La Harpe convainquit le tsar Alexandre et ses alliés anti-Napoléon de reconnaître l’indépendance vaudoise. A l’invitation du consul général suisse, Michel Faillettaz, et avec l’aide de l’horloger Hublot, de l’Office du tourisme cantonal et de deux mécènes anonymes, l’OVV a donc convié sept vignerons à faire le voyage pour présenter leurs vins (et nous a invité à y participer). La suite des premières prospections à Tokyo l’an dernier, à Shanghaï et à Hongkong il y a trois semaines.

Expliquer le chasselas

A l’inverse de Denis Hermenjat, venu avec son rieslingXsylvaner et son pinot meunier, les six autres producteurs ont amené le cépage phare du canton, souvent en deux exemplaires. Jean-Luc Kursner, de Féchy, veut explorer le marché, où il a déjà une piste d’importation, avec un chasselas classique et son Barik élevé en… barriques, qui a plutôt convaincu la quarantaine de visiteurs venus à la dégustation professionnelle de l’après-midi. «Les gens ont plutôt apprécié nos chasselas», avance Kurt Eggli, le directeur de Badoux, à Aigle.

Les visiteurs font les choses avec beaucoup de sérieux et d’attention. Comme ce groupe de jeunes femmes qui appartiennent à un cercle privé de dégustateurs. Elles vont de l’un à l’autre avec leur carnet, y notent les caractéristiques des crus, les commentent en russe entre elles, un premier tour des tables pour les blancs et un deuxième pour les rouges. «Nous avons été surprises, dit l’une d’elles en anglais approximatif. Nous avons l’habitude de vins blancs plus fruités, plus riches. Mais les vôtres sont intéressants, plus frais, plus simples. Et quelques-uns de vos rouges sont vraiment très bien.»

Manque d’audace

Mais attention, prévient Marco Fien, le directeur de l’hôtel Marriott venu avec son responsable Food and beverages et son sommelier: «Comme les vins ici sont chers, nous devons vendre le verre à près de 10 € minimum. A ce prix-là, nos clients ne prennent aucun risque et s’orientent vers des noms de régions prestigieux, même si le producteur n’est pas connu.» Pour lui, le marché russe est en plein essor. «Et les Russes viennent souvent en vacances en Suisse, ils savent donc que vous avez des vignes. Comme ils ont confiance dans la qualité de vos produits, vous pourriez développer ici un marché de niche.»

Eric Bovy, de Chexbres, est ouvert à tenter l’aventure ici, d’autant que son cousin Maxime y vit depuis vingt ans. «Vous savez, les vignerons suisses qui exportent, c’est souvent parce qu’ils ont eu une opportunité, un coup de chance.» Au dîner de gala de l’ambassadeur suisse, où Philippe Leuba est venu soutenir «ses» vignerons, quelques chaises demeureront vides. «Les Russes promettent beaucoup de choses mais il faut les suivre pour qu’elles s’accomplissent», explique Natalia Vart, la directrice de Suisse Tourisme dans le pays.

Il faudra donc attendre pour voir si les premiers contacts débouchent sur quelque chose de plus concret. Cela n’inquiète pas Pierre Keller: «L’essentiel, c’est de montrer que nos vins sont appréciés à l’étranger, leur redonner une image de prestige. C’est aussi à ça que servent ces voyages.» Son directeur, Nicolas Joss, renchérit: «C’est important de nous frotter à des marchés étrangers pour challenger nos vins et mieux apprécier leur haute tenue.»

«Combien ça coûte?»

«A combien vendez-vous vos vins?» s’inquiète une commerçante russe devant le stand d’Alain Rolaz, du Domaine de Chantegrive, à Gilly, venu avec un blanc, un rosé et un très beau Crescendo, assemblage de merlot et de cabernet franc vendu 28 fr. départ cave. «Ah, cela va faire cher si je les amène ici mais c’est vraiment bon», poursuit l’importatrice. Le pays taxe en effet les vins d’un droit de douane de 20%, auquel il faut ajouter un droit de timbre (accises) qui se monte à environ 50 centimes par bouteille (2 fr. 50 pour les champagnes). Enfin, une TVA de 18% est appliquée au total de la valeur de la bouteille et des taxes précédentes.

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