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Sylvia Gabet écrit son vingtième livre dans sa cuisine lausannoise

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PMA3761.jpgCette Périgourdine installée dans la capitale vaudoise n’a qu’une obsession: faciliter la vie de ses lecteurs

Dans la cuisine toute simple de Sylvia Gabet, il y a un canapé, une chaise longue, un robot ménager, la vieille balance à poids de sa grand-mère et un four de ménagère. C’est pourtant là que cette Périgourdine d’origine concocte les recettes qu’elle a distillées dans ses vingt livres. «J’ai le même équipement que ceux qui achètent mes livres et c’est bien, cela m’évite de proposer des choses trop compliquées ou techniques.» Car cette toute jeune quinqua en a fait son credo: résoudre les problèmes quotidiens de ses lecteurs et lectrices depuis qu’elle s’est lancée dans la rédaction de livres de cuisine il y a vingt ans. Et ça marche: un de ses livres a fait les meilleures ventes suisses du secteur. «Ma grande concurrente s’appelle Betty… Betty Bossi.»

Fille de com

Ça marche aussi parce Sylvia Gabet vient du monde de la publicité. C’était son métier, lorsqu’elle est montée à Paris depuis son Périgord natal, pays gourmand s’il en est. Elle a «vendu» des grandes causes humanitaires ou le premier thé vert de Lipton. Jusqu’au jour où ses enfants sont arrivés (un garçon et une fille) et qu’elle a décidé de leur donner du temps, comme le faisait sa grand-mère. Elle garde encore en tête les plats que cette dernière lui mijotait, et qui ont formé son goût. Et elle a voulu donner cette culture du goût à ses propres enfants.

Dans le même temps, cette femme dynamique a cherché un métier compatible avec celui de «gestionnaire de foyer». Et la fabrication de livres lui a semblé une évidence. Jusqu’à ce qu’un éditeur lui propose de réaliser son propre bouquin, de cuisine évidemment.

«Sur mes vingts livres, j’ai imaginé le concept de dix-neuf d’entre eux. Je réfléchis au problème du consommateur, je crée un concept que je vais proposer aux éditeurs, jusqu’à ce qu’un d’entre eux accepte. Puis j’écris les recettes ici, entre ma cuisine et mon bureau. Et les photos sont ensuite faites à Paris, désormais sans moi, depuis la dizaine d’années que je vis en Suisse avec mon mari.»

Simple, simple, simple

Une des spécialités de Sylvia, c’est de simplifier, de «gabétiser» les recettes. «Elles ne doivent pas être longues pour ne pas décourager les amateurs.» Elle les décortique aussi pour que les ingrédients soient un multiple des emballages qu’on trouve dans le commerce. «Si un sachet de parmesan râpé fait 80 g, je vais m’arranger pour que ce soit cette quantité qu’on utilise.» Elle est très sensible aussi à ce que les photos semblent réalistes: «Ces photos d’artistes et d’œuvres culinaires découragent les gens.»
Dernier point, enfin, elle veut des couvertures qui se remarquent dans les librairies: «Il y a tellement de livres de cuisine qu’il faut se démarquer. D’autant que beaucoup d’entre eux ne sont que des remix de recettes existantes sous un nouveau packaging.»

"Les grandes tablées", Ed. de la Martinière, 224 p.

Dompteuse de chefs

Sylvia Gabet a travaillé avec pas mal de chefs, en particulier avec Yves Camdeborde – dont elle a fait les deux premiers livres avant qu’il soit connu à la TV –, ou avec Eric Frechon et Georges Blanc. «Ce sont des gens qui ont un talent fou, mais ils ont parfois de la peine à se mettre dans la peau des non-professionnels. Il faut adapter leur propos, leur faire comprendre que tout le monde n’a pas une brigade sous la main ni des heures devant soi.» Elle reste très fière d’être allée proposer au triplement étoilé Georges Blanc son concept «le plus simple du meilleur», ou comment magnifier facilement des produits de luxe. «J’avais un peu la frousse mais je crois que je l’ai convaincu assez facilement.» Elle reste fidèle à son créneau: «Je ne veux pas publier des livres artistiques destinés à rester sur la table du salon, mais je veux faire des livres qui auront plein de taches parce qu’on les aura utilisés.»

Lien permanent Catégories : Livre, Portrait 0 commentaire

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