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Les 1ers Grands Crus sont trop peu connus

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Le sommet des AOC vaudoises a présenté le troisième millésime de ses vins. Mais producteurs et public ne se pressent pas encore. (photo: Charles Rolaz devant le Domaine du Crochet qu fait partie de la sélection, photographe Christian Brun)

Mardi, dans les couloirs du Palais de Rumine, les députés vaudois ont pu découvrir le millésime 2013 des 1ers Grands Crus vaudois. C’est la troisième fois que cette dégustation leur est proposée, depuis la création de cette mention, censée représenter le sommet de qualité de la pyramide des AOC du canton.

Pourtant, le nombre de vins reste encore faible, avec seulement 15 chasselas cette année (l’Es Cordelières et le Château La Bâtie ont été grêlés en 2013). Et on attend toujours les premiers rouges.

Mais plus pour longtemps, promet Charles Rolaz. Le patron de Hammel est également à la tête de la commission 1ers Grands Crus. Et trois des merlots de sa maison rolloise sortiront enfin cet été. Mais il ne voulait pas les mettre sur le marché avant qu’ils ne soient vraiment fin prêts. Les merlots du Clos de la George, à Yvorne, du Clos du Châtelard, à Villeneuve, et du Domaine de Crochet, à Mont-sur-Rolle, viendront donc enrichir cette liste officielle des meilleurs crus du canton (où il a déjà placé quatre blancs).

Et ce n’est pas fini, puisque sept autres vins ont passé les premiers examens (lire ci-dessous) pour obtenir bientôt la mention 1er Grand Cru. Avec vingt-sept noms, la liste commencera à avoir meilleure façon.

Candidature risquée
«Il faut comprendre que, pour le producteur, cette démarche peut faire peur, explique Charles Rolaz. Il y a d’abord les exigences culturales, qui vont faire réduire le nombre de bouteilles produites. Ensuite, il y a ce risque de devoir soumettre son vin chaque année au jury de dégustation.

Imaginez qu’il soit refusé une fois, c’est un coup porté à la notoriété du produit.» Dans un monde de vignerons souvent individualistes, le propriétaire d’une parcelle ou d’un clos renommé, qui vend déjà son vin reconnu sans trop de souci, n’a souvent pas envie de tenter le diable.

La qualité a un prix
On trouve dans la liste des parcelles dont seule une partie est en 1er Grand Cru, comme l’Ovaille des Deladoey, à Yvorne, ou la Gueniettaz de Christophe Chappuis, à Rivaz, qui existent en deux versions. «Tout mettre en 1er Grand Cru aurait découragé nos clients habituels, avec un saut de prix (26fr. contre 18fr.50) trop élevé. Mais cela nous a attiré une nouvelle clientèle qui recherchait l’excellence», explique Christophe Chappuis. Luc Dubouloz, du Domaine du Burignon, appartenant à la Ville de Lausanne, partage ce dernier constat.

Certains vignerons sont montés dans l’aventure presque par civisme. Comme le dit André Hotz, l’œnologue d’Obrist, dont deux vins sont sélectionnés, le Château de Chardonne et le Domaine de Autecour: «Il fallait en être, même si cela nous demande plus de travail. Et surtout, nous devons expliquer, expliquer et expliquer à nos clients ce que sont ces 1ers Grands Crus.» La plupart des producteurs doivent en effet éduquer pour convaincre leurs clients.

Du côté de l’Office des vins vaudois, on reconnaît que les budgets de promotion pour la crème des vins vaudois restent modestes. «Mais on va par exemple ne communiquer que sur eux à ProWein, à Düsseldorf», affirme Nicolas Joss, son directeur. Charles Rolaz rêve plus loin: «Dans quinze ou vingt ans, on pourra peut-être faire comme en Bourgogne et délimiter des terroirs d’exception qui méritent la mention. Parce que nous aurons alors du recul. Il fallait bien commencer par ce système.»

Et ces 2013? Un millésime très diversifié selon les régions, avec pas mal de maturité et des vins déjà bien prêts.

Les règles du jeu

Pour devenir 1er Grand Cru, il faut d’abord faire acte de candidature. Rien n’est automatique. Le candidat doit être un clos, un château, une abbaye, un domaine ou un nom cadastral. Il doit présenter un dossier technique et historique. La vigne doit être plantée à plus de 6000 pieds/hectare et vendangée à la main. Le rendement maximal est plus faible, le minimum de degrés Œchslé plus haut, et le coupage interdit. Un jury déguste ensuite cinq millésimes des dix dernières années avant d’accepter la candidature. Chaque année, ensuite, le vin du candidat doit être soumis à un jury de dégustation qui lui donnera ou non le droit de porter la mention.

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