
Le chef de l’Hôtel Valrose, à Rougemont, défendra les couleurs suisses au plus ancien concours gastronomique français. (Photo: Stéphane Décotterd, président du Taittinger suisse et Victor Moriez. ©Gildas Boclé)
Victor Moriez est un têtu. Alors qu’il avait déjà participé à la finale du Prix culinaire Taittinger en janvier 2020, à laquelle il avait terminé à la quatrième place, il s’est représenté au concours. Sélectionné par la députation suisse, menée par Stéphane Décotterd, il retourne au charbon le 11 janvier 2022, à Paris, pour tenter d’emporter cette 54e édition. Le grand cuisinier (en taille aussi) présentait son plat libre autour du bœuf l’autre soir à une tablée de spécialistes, à la belle Maison Décotterd de Glion, pour le tester.
Nous y étions, bluffé par la qualité de la préparation et de ses superbes garnitures. Le candidat a de bonnes chances sur ce plat libre, mais il devrait également composer avec le plat imposé qu’il découvrira la veille du concours. L’occasion également de faire mieux connaissance avec ce cuisinier souriant, positif et attachant.
Victor Moriez est tombé dans la cuisine presque par hasard. Le natif de Versailles s’intéressait encore davantage au rock metal qu’aux fourneaux. Et il a tenté d’en faire une carrière en partant avec son groupe au Québec pour y percer. Malheureusement pour lui, le plan n’a pas fonctionné et il s’est replié sur la cuisine, se formant dans la Belle Province dans de jolies adresses avant de bifurquer vers la Norvège, la gastronomie nordique le fascinant toujours.
Quatre ans à Crissier
Début 2017, il se glisse dans la prestigieuse cuisine de l’Hôtel de Ville de Crissier où il grimpera les échelons jusqu’à être sous-chef. Il y concourt également au Cuisinier d’or et au Taittinger deux fois. Cet été, il grimpe toujours, mais au Pays-d’Enhaut, cette fois, pour y devenir chef de cuisine de Benoît Carcenat, autre ancien de Crissier, au Valrose de Rougemont.
«Ma vision a totalement changé là-haut, et j’ai donc totalement recréé le plat que j’avais présenté en 2020 depuis Crissier. Il y a un tel terroir au Pays-d’Enhaut, j’avais envie de le mettre en valeur dans une assiette plus engagée.» Nous n’en dirons pas plus, le candidat ne voulant pas donner d’autres indications à ses futurs adversaires.
La soirée de gala qui s’est ensuivi a permis à Stéphane Décotterd de régaler les invités de la maison de Champagne, représentée en Suisse par Vogel Vins, d’un très beau menu dans son nouvel écrin de Glion à la vue époustouflante.