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L'homme qui cultive 300 fruits dans son petit jardin

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danielthomas.jpg«Les fruits, c’est bon quand on les cueille sur l’arbre. Après quelques heures, ils ont déjà perdu de leur goût.» Dans le jardin extraordinaire de sa villa des hauts de Lausanne, Daniel Thomas sait de quoi il parle. Depuis bientôt quarante ans, il organise les 1200 m2 de sa propriété pour y assouvir sa passion.

Son idéal? Avoir des fruits toute l’année, en utilisant des espèces qu’on a tendance à oublier, comme les nèfles d’Allemagne, par exemple, des fruits qui supportent le gel et qu’on peut récolter en novembre ou en décembre, bien blets. «Les oiseaux les adorent aussi, donc je dois faire attention.»

Le virus l’a pris en 1972. Enfant, il aidait sa mère, elle-même amatrice de fruits. Et, depuis, il n’a jamais arrêté, dans la maison de ses parents devenue la sienne. Pourtant, l’homme est occupé: compositeur classique, titulaire des orgues de l’abbaye de Montheron, carillonneur de l’église de Chantemerle, à Pully, poète, peintre. «J’ai la chance de beaucoup travailler à la maison. Le temps que les autres passent en voiture pour aller travailler, je l’utilise pour mon jardin.» Il avoue y consacrer une à deux heures par jour à la belle saison.

Tropiques et altitude

«Les gens croient qu’on peut juste mettre quatre ou cinq fruitiers dans un jardin mais c’est faux. Il suffit de s’organiser et d’essayer. Ce que je fais ici ne marchera peut-être pas ailleurs.» Daniel Thomas cultive pourtant des oranges ou des goyaves à 730 m d’altitude. «J’ai deux serres froides où je peux mettre certains arbustes.»

Et, surtout, il fait des essais. «C’est comme dans la vie, il faut essayer dix choses pour espérer en voir deux ou trois réussir.» Il va donc diversifier les variétés d’une même espèce, tenter de les planter contre le mur de sa maison. «La fleur du néflier du Japon, par exemple, ne supporte pas l’humidité de la serre. Je le rentre dans la maison et, dès qu’il fait beau, je le sors. Cela lui permet aussi d’être fécondé. La fleur sent si bon et le fruit est goûteux.»

En disposant le même arbre dans deux biotopes différents de son terrain, Daniel Thomas pourra récolter à deux périodes différentes. Le jardinier amateur utilise aussi la verticalité pour densifier son jardin. «Regardez ici, j’ai des tomates, à l’espace au-dessus, des pêches sanguines. Puis une treille de raisins encore plus haut.»

Surtout, il cultive des fruits délaissés. «Les gens n’ont plus assez faim, alors ils méprisent des variétés un peu astringentes ou âpres. C’est souvent parce qu’on les cueille trop tôt.» Pour lui, c’est simple: si on tapote le fruit et qu’il se détache, c’est qu’il est mûr. Vers la barrière de son jardin, des mûriers ou des griottiers tendent leurs fruits vers la route toute proche. «Ça fait une douceur pour les promeneurs, je suis partageur.» D’ailleurs, tous les oiseaux de la région connaissent l’adresse.

Inventaire: des fruits oubliés

Daniel Thomas apprécie les fruits, tous les fruits. Pour satisfaire à sa passion, à sa curiosité et à son envie d’avoir toujours quelque chose de frais à disposition, il cultive des espèces qu’on a tendance à oublier ou des plantes qu’on trouve plutôt sur le pourtour méditerranéen.

Les agrumes sont nombreux: une dizaine de variétés de mandarines, six oranges, trois pomelos, trois clémentines, dix kumquats, treize citrons, deux cédrats et une poncire.

Dans les fruits méditerranéens, notre jardinier adore les figues, dont il cultive trente-neuf plantes de vingt-quatre variétés différentes, auxquelles il faut ajouter six variétés de figues de Barbarie. Mais il aime aussi les nèfles, arbousiers (arbres à fraise), nèfles, caroubiers, grenadiers, jujubiers, mûriers, oliviers, melons ou kakis.

Citons aussi les tropicaux qui supportent le frais: bananiers, paw paw, physalis, goyaves, sapotes, mangues ou fruits de la passion.

Et, même dans les fruits plus traditionnels sous notre climat, Daniel Thomas cherche à diversifier, comme ces pêches sanguines.

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