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«Venir dans un bar doit être une expérience et une émotion»

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bargh.jpgRobbie Bargh et son Gorgeous Group créent des concepts de restaurants et de bars très tendance. Rencontre au bar du Beau-Rivage

Il arrive, pile à l’heure, dans son complet bleu et sa chemise saumon, avec cette amabilité so british et une belle élégance. Dans ce bar qu’il n’a pas créé, il commande un café au lait, le café «un peu long comme aux Etats-Unis et le lait à part». La commande est précise. Normal: Robbie Bargh dirige le Gorgeous Group, une entreprise londonienne spécialisée dans la création de bars et de restaurants tout autour du monde. Là, il arrive de Bangkok (un hôtel avec 2 restaurants et 2 bars), repart à Chicago (1 bar) puis à Accra (1 restaurant et 1 bar japonais). L’homme voyage 220 jours par année.

Entre-temps, il s’est a posé ses valises au Beau-Rivage de Lausanne, où il travaille depuis un pour créer un nouveau bar au niveau du lac, dont l’ouverture est prévue fin avril. Sur son compte Twitter, il parle des asperges fumées au caviar d’Anne-Sophie Pic comme un des dix plus beaux plats de sa vie, accompagné par des «great local Swiss Wines» puis avoue s’être endormi dans un «trance night-club». Renseignements pris, c’était le Zapoff et il subissait le décalage horaire.

Tous les domaines

A Lausanne comme ailleurs, son équipe et lui pensent global: la décoration, la carte des cocktails, la musique, l’entraînement du personnel, leur tenue, etc. Gorgeous Group compte une vingtaine de collaborateurs, de l’architecte d’intérieur au barman en passant par le directeur artistique ou le cuisinier.

«Il n’y a jamais de recette pour réussir», affirme-t-il avec un grand sourire. D’abord, il y a le passé. «Si vous ne vous intéressez pas à l’histoire de l’hôtel, du restaurant ou du bar, c’est perdu d’avance.» A Lausanne, il s’est plongé dans le passé de ce palace. Il s’est ensuite baladé autour, a discuté avec le personnel: «Dans une ville que je découvre, j’adore prendre le métro, c’est là que vous voyez le plus grand nombre d’habitants et que vous avez une chance de comprendre leur ville.» Pour lui, la capitale vaudoise est extraordinairement dynamique, «bien plus que Genève». Mais le marché suisse est difficile, avec une clientèle exigeante.

Raconter une histoire

«Chaque lieu doit raconter une histoire, ou mieux raconter différents chapitres d’une même histoire, qui a commencé mais qui va surtout continuer.» A Lausanne, par exemple, il s’agit de garder la clientèle d’habitués mais aussi de faire venir de nouveaux clients dans le bar, qui deviendront peut-être clients de l’hôtel par la suite. «Le bar doit être la première vitrine de l’hôtel.»

«Surtout, on doit donner de l’émotion au client, lui faire vivre une expérience.» Par exemple, en venant terminer un plat en salle, devant la table, qui permet au convive de «participer» à la création de son repas. Pour le Beau-Rivage, il imagine ainsi un chariot à martini, le barman venant réaliser le cocktail cher à James Bond devant le client. Et il sera fait avec «notre vermouth maison», servi dans une bouteille habillée de vert tilleul. Cette couleur est-elle un indice sur la décoration du futur bar? Ce qui est sûr, c’est que le personnel sera drillé pour jouer son rôle: «Le barman est d’abord un psychologue. Il doit savoir être l’ami, l’amant ou l’épouse du client pour l’écouter. Et savoir se taire aussi quand il le faut.»




Deux exemples réussis

Quand on demande à Robbie Bargh les lieux dont il est le plus fier, il réfléchit longuement. Puis il s’exclame: «Le Dishoom, à Londres, un Bombay Café populaire». Du thé du matin au repas du soir, tout y est possible à des prix sympathiques. «C’est totalement étonnant», sourit Bargh.

Il ne peut ensuite s’empêcher de citer aussi le Dorchester, aussi à Londres. «On vit là-bas une expérience vraiment particulière, qui rejoint celle de l’hôtel tout en la prolongeant.» La preuve? On y ressert le cocktail créé en 1930, Bacardi, gin et liqueur de fruit défendu…

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