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«Comment j’ai failli déguster le meilleur chasselas du monde»

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mondial_chasselas.jpgJ'ai été invité comme juré au premier Mondial du chasselas. Pas facile pour un amateur comme moi de se mesurer avec des pros.

C’est un peu angoissant, ce chiffre de 628 vins à déguster en deux matinées. C’est le nombre de chasselas candidats au Mondial, premier du nom, organisé par un groupe de passionnés d’Aigle, présidé par le syndic et député Frédéric Borloz. Mais, heureusement, le jury est large, une septantaine de dégustateurs aux papilles affûtées. Des vignerons, des sommeliers, des négociants, des Chapeaux noirs, quelques journalistes spécialisés, huit Français, autant d’Allemands et… moi, l’amateur de service.

En fait, chaque vin ne va être dégusté qu’à une seule des douze tables de cinq à six jurés. Restent donc au menu de nos quatre heures de travail 36 crus, en l’occurrence 25 blancs secs de moins de 4 g de sucre résiduel, et 11 spécialités (vin doux, vieux millésime ou vinification particulière).

Démarrage en douceur

Je suis à la table 4, dont le chef est Daniel Jotterand, un Valaisan chargé de gérer l’équipe et de recueillir nos votes à l’aide de la petite tablette que chacun a devant lui. Avec moi, un œnologue valaisan (Richard Riand), un vigneron de Lavaux (Luc Massy) et une sommelière allemande. Toute la salle commence par déguster deux vins «de calage», histoire de se familiariser avec la méthode de dégustation, de calibrer les notes et de se familiariser avec la tablette très pratique.

Le chef de table voit les notes de chacun quand il a rempli son formulaire. Une fois que chacun a terminé, il annonce la moyenne et vérifie qu’il n’y a pas un écart trop grand entre la note maximale et la minimale. Si c’est le cas, il demande parfois confirmation. Il faut dire que, dans notre groupe, les goûts peuvent être variés entre la sommelière allemande, friande de vins charmeurs et légèrement doux, et Luc Massy, à la recherche de minéralité.

Série mitigée

Malgré le côté scientifique du formulaire de dégustation, il reste cette petite part humaine chez le juré. Ce dernier vérifie donc son total des points, revient corriger deux ou trois notes pour arriver à un jugement final plus adéquat. Et cette inquiétude: notre tablée n’a attribué qu’une médaille d’or – et encore de justesse, juste au-dessus de 89 points – et quelques rares médailles d’argent: étions-nous trop sévères ou la série qu’on nous a donnée était-elle un peu quelconque? Mathématiquement, en tout cas, on n’a pas dégusté le champion. Les spécialistes autour de moi pensaient que nous avions des vins «du Nord» (entre le lac de Bienne et l’Allemagne). Nous ne le saurons jamais.




MONDIAL, MODE D'EMPLOI

Les 628 échantillons présentés au concours sont majoritairement vaudois (385), seule région à faire de ce cépage son porte-étendard. Cent treize  vins viennent du Valais. Et les autres régions romandes ont également joué le jeu, Genève (18), Neuchâtel (23), le Vully (17) et le lac de Bienne (18). Enfin, un douzième des crus inscrits étaient étrangers, venant d’Allemagne, de France (Alsace ou Savoie) et des Etats-Unis (1)! La finance d’inscription est de 160 fr. par vin.

Chaque vin est noté selon dix critères qui valent plus ou moins de points (100 maximum).

La vue d’abord, où l’on juge sa limpidité puis son aspect. Ensuite le nez, dont on vérifie la franchise, puis l’intensité positive et la qualité. Enfin, la bouche, avec là aussi la franchise, l’intensité positive, la persistance harmonieuse et la qualité (qui vaut le plus de points). Et un jugement global permet de mettre en avant ses coups de cœur.

Normalement, une note de 82 vaut une médaille de bronze, 85 l’argent et 89 l’or. Mais les critères veulent que seuls 30% des vins soient récompensés. Ces minima peuvent donc être rehaussés si trop de crus sont médaillés.

Les prix seront décernés le 6 juillet à Aigle, avant une fête populaire le 7 juillet au château.

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