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Du Krug, un repas indien et une présidente énergique

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vin,champagne,indienMargaret Henriquez préside Krug, qu’elle veut mieux faire connaître. Elle voulait confronter ses vins à la cuisine indienne du Razoi by Vineet, à Genève. Une réussite

Rencontrer Margaret Henriquez, la patronne des champagnes de luxe Krug, est une leçon de savoir-vivre. La Vénézuélienne de 56 ans, qui a repris la marque appartenant au groupe LVMH en 2009, est chaleureuse, positive et énergique. «Appelez-moi Maggy», lance-t-elle tout de go. Fille d’un importateur de vins et de spiritueux, elle a elle-même suivi cette filière, dirigeant Seagram dans son pays, puis Nabisco au Mexique, avant de développer avec beaucoup de succès les vins LVMH en Amérique du Sud (Terrazas de los Andes, Cheval des Andes, Chandon).

De passage à Genève il y a une année, elle avait adoré la superbe cuisine du Razoi, le restaurant du Mandarin Oriental, qui combine les techniques indiennes à des produits européens. Persuadée que ses champagnes se marieraient parfaitement aux plats aériens de Vineet Bhatia et de sa brigade genevoise, la présidente avait convié son équipe, quelques clients et un seul journaliste à un repas unique, où elle explique Krug avec passion.

Tout commence par la Grande Cuvée, l’entrée de gamme (env. 150 francs quand même…), «notre ADN». Le vin est un assemblage d’environ 120 crus, certains remontant à 1992, et a passé au moins six ans en cave. Face à lui, une émiettée de crabe, une saint-jacques snackée aux épices et une écume de noix de coco se marient bien à l’extraordinaire complexité du champagne, avec un nez de fruits mûrs, d’épices, une bouche élégante et une finale très agrume. «Nous avons redécouvert le carnet du fondateur, Joseph Krug, et il voulait faire une cuvée qui symbolise tout le champagne en un seul vin, explique Margaret Henriquez. Vous savez, quand je suis arrivée, la maison avait oublié son histoire. Mon travail est de rappeler à chaque collaborateur d’où nous venons.»

Place ensuite aux millésimes (la maison en a toujours deux sur le marché). Le Vintage 1998 est composé de davantage de chardonnay provenant d’une année très chaude. Au final, un vin très fin, très long en bouche, qui résiste très bien à un turbot en croûte d’épices et sa panna cotta de topinambour. Le Vintage 2000 est, lui, plus gras, avec un côté œuf en neige, plus gourmand, comme un mille-feuille, et enveloppe bien une volaille parfumée aux champignons, un kichdi de sous-bois et truffe, et un paniyaram à la tomate et noix de cajou. «C’est un vin facile à boire», affirme la présidente. Pour le chevreuil aux herbes et son jus à la cannelle, Margaret Henriquez propose son Rosé, un vin sensuel et puissant qui tient tête à la chasse sans l’assommer. Et on revient à la Grande Cuvée pour le dessert, conquis et heureux.

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