Il consacre tout son temps au mythique Pont de Brent qu’il a repris l’an dernier et à ses chiens de traîneau.
 (article paru sur 24 heures le 28 août 2023, photo Florian Cella)

Ceux qui sont revenus au Pont de Brent ont eu de la peine à reconnaître l’endroit rendu célèbre par le triple étoilé Gérard Rabaey et son successeur Stéphane Décotterd. Une nouvelle terrasse, des salles fraîches et colorées, un mobilier moderne. Sans parler de la cuisine résolument contemporaine d’Antoine Gonnet, mise en salle par sa compagne Amandine Pivault. Adoubé par le toujours propriétaire des lieux, Gérard Rabaey, le jeune chef tient bien son rang tout en proposant des assiettes qui surprennent dans ce haut lieu du classicisme.

«Je crois que la plupart des anciens clients m’aiment bien. Reprendre ici, c’était à la fois un avantage et un défi. Le nom est connu mais on m’a tout de suite comparé à mes deux prédécesseurs.» Le jeune homme n’a pas l’air de s’en émouvoir plus que ça, avec cette tranquille assurance de celui qui sait où il va, ou en tout cas qui sait où il a envie d’aller et qui veut se donner les moyens de tenter le voyage.

Pourtant, rien ne le prédestinait à devenir cuisinier étoilé, lui, l’aîné de cinq enfants nés dans ce gros village du Beaujolais où la famille est si dense qu’on y parle du «quartier Gonnet». Une enfance heureuse parmi la nature, le jardin, les grands-parents, les cousins, sa première chienne «Priska». Seul point noir: l’école ne le convainc guère. Il passe en MFR, ces écoles professionnelles qu’entrecoupent de nombreux stages.

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