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Le réseau social des restaurants veut réserver votre table pour vous

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paul_de_la_rochefoucault_itaste_01 copie.jpgLe site iTaste de Paul de la Rochefoucauld, qui permet de partager ses goûts, annonce 150 000 membres et une version alémanique.

Vous aimez Facebook pour annoncer à vos amis où vous vous trouvez et ce que vous avez regardé à la télé? Vous devez aussi adorer iTaste, le réseau social lancé à Genève, qui permet de partager ses expériences dans les restaurants et de faire savoir à tous où vous allez manger ce midi. Le réseau, lancé en juin 2009 par Paul de la Rochefoucauld et quelques investisseurs, des anciens de LeShop.ch, annonce fièrement regrouper 150 000 membres aujourd’hui, alors que les développements techniques continuent à se faire.

«On a déjà dépensé 2 millions de francs pour la machinerie», affirme le directeur avec philosophie. Parce qu’iTaste est construit sur les liens sociaux, il faut une dynamique parfaite du réseau, des outils adaptés, et les petits trucs qui rendent les internautes accros. «On vient de lancer un nouveau gadget qui permet d’annoncer qu’on est libre pour déjeuner ou pour dîner, et donc prêt à partager son repas avec un ami.» Et, désormais, l’équipe forte d’une vingtaine de personnes assure également un service de réservation en ligne dans n’importe quel restaurant de sa base de données.

Ouverture alémanique

Dans le même temps, Paul de la Rochefoucauld ouvre un bureau à Zurich et prépare une version alémanique de son site. «Nous sommes toujours en mouvement, et nous avons la chance de pouvoir compter sur nos investisseurs, Mais nous devons être les meilleurs. C’est comme Facebook face à Google: chez nous, c’est la recommandation, et les recommandations de mes amis sont encore plus importantes.»

«Ami», le terme mis à la mode par les réseaux sociaux, prend un autre sens sur iTaste. D’ailleurs, le site vous en propose, qui ont des critères gastronomiques proches des vôtres. Et, surtout, tout un système flatte l’ego des membres, qui peuvent gagner des points de réputation et des points de contribution chaque fois qu’ils interviennent. Au point que certains sont presque frénétiques sur le site qu’ils inondent de leurs commentaires. Quand aux notes attribuées aux restaurants, elles sont pondérées selon la «qualité» du votant, entre 1 et 4.

«Si je cherche un restaurant à Nice sur un moteur de recherche, je vais en avoir des centaines. Sur le réseau, je vais en trouver une trentaine que me conseillent des vrais gens qui me sont proches», affirme le patron. Qui mise également sur une plate-forme où il se passe toujours quelque chose. Il a donc une équipe qui relit tous les commentaires publiés par des internautes (qui ne sont jamais anonymes), qui pose des questions quand les évaluations manquent de détail, ou qui organise des animations dans les restaurants partenaires.

Eh, oui, il y a des restaurants partenaires, parce que c’est sur eux que repose le business plan. «Je vends aux restaurateurs des contacts avec des gens qui sont intéressés par eux, qui ont signalé vouloir y aller ou qui l’ont évalué. A eux, ensuite, de nouer une relation avec eux, de leur proposer des nouveautés, d’afficher leur plat du jour, etc.» Trois formules d’abonnement, de 1000 à 4000 fr. par année, donnent différents accès. Avec le premier, le patron a accès aux contacts. A 2000 fr., l’équipe iTaste s’occupera de répondre à sa place sur le site. Et, avec la formule la plus chère, on va carrément organiser un événement chez lui. Ça marche?

«Nous avons de plus en plus de restaurants abonnés, avec un taux de renouvellement de plus de 70%, ce qui signifie qu’ils y trouvent leur compte», affirme Paul de la Rochefoucauld. Il espère atteindre l’équilibre financier l’an prochain. Et il rêve d’ouvrir d’autres déclinaisons, sur les hôtels, les épiceries: «Nous avons appris comment faire de l’argent avec un réseau social.»


Deux concurrents romands

Face à iTaste, Restorang propose, comme son nom l’indique, divers classements un peu opaques selon le budget ou le type de restaurant. Les commentaires sont anonymes, et la note moyenne attribuée aux établissements peut se baser sur des visites vieilles de… cinq ans. La liste des restaurants n’est guère à jour, mettant par exemple à Lausanne le Riche Lieu qui est, en fait, à Sion. Les restaurateurs peuvent s’inscrire à trois types de package (700, 900 ou 1400 fr.) qui leur donnent droit à ajouter des photos, les menus du jour, des promotions ou une visite virtuelle de leur salle.

En mains de Ringier, Bonresto permet de chercher des adresses selon 18 critères mais, attention, les restaurants abonnés (360 fr. par an) seront affichés en premier dans les résultats. Et les commentaires sur ces derniers sont généralement tous positifs. Il faut dire que les patrons qui ont payé l’abonnement peuvent également contrôler les commentaires, voire les effacer, comme ils peuvent annoncer leurs plats du jour, insérer des photos ou envoyer des newsletters. La moyenne des notes remonte à 2006 sans que les évaluations soient pondérées.

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