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La Galmac, nouvelle pomme suisse précoce

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Pomme_Galmac_5872.jpgLa galmac est la dernière née de l’Agroscope de Changins-Wädenswil. Si le bébé se porte bien, c’est que la gestation a mis plus de vingt ans.

Josy Bessard et son frère Yvan cultivent plus de 50 hectares d’arbres fruitiers à Riddes (VS). Et ils ont été parmi les premiers à planter de la galmac, la nouvelle pomme précoce développée au Centre de recherche de Conthey de l’Agroscope de Changins-Wädenswil (AGW). «C’est une excellente pomme et c’est ce qui nous a convaincus», explique le producteur, qui en a déjà 1 hectare. «Surtout, cela nous permet d’arriver tôt sur le marché et de mieux lutter contre les fruits importés.» La galmac a effectivement des atouts à faire valoir: au goût, elle possède à la fois l’acidité de la jerseymac, sa maman, et la douceur de la gala, son papa. Bien croquante sous sa robe rouge et jaune, elle semble assez résistante aux maladies comme l’oïdium, un peu moins sur la tavelure.

Sur les jeunes arbres (3 ans) de Josy Bessard, les fruits ont été abondants cette année. Récoltée entre fin juillet et début août, la galmac a encore une production limitée, de l’ordre de 500 tonnes cette année (12 hectares ont été plantés). «On espère atteindre les 1000 tonnes en Suisse d’ici à quelques années», estime Danilo Christen, chef du groupe de recherche arboriculture à Conthey. «Mais c’est un maximum. C’est une pomme précoce, avec les défauts des pommes précoces: on ne peut pas les conserver plus d’un mois en chambre froide. Ce n’est pas comme la mairac, une autre variété que nous avons développée, qui peut rester parfaite sous atmosphère d’azote pendant huit mois.»

Si les arboriculteurs cherchent également des pommes précoces, «c’est pour pouvoir échelonner nos récoltes, explique Josy Bessard. Nous pouvons mieux programmer les tâches de nos équipes et nous sommes ainsi présents plus longtemps sur les étals.» L’autre avantage des précoces est la pression moindre sur l’environnement. «On fait forcément moins de traitements, analyse le producteur de Riddes, les derniers début juin au maximum.» Une limitation du nombre de traitements qui, outre ses avantages pour la nature, permet de faire baisser les coûts de production.

Pour les chercheurs de l’AGW, des pionniers comme les frères Bessard sont essentiels. «Après vingt ans de mise au point d’une variété, raconte Danilo Christen, il faut passer en phase de production. On le fait en calculant les risques. Et on ne part jamais dans de grandes productions au départ. Mais on le fait en partenariat, parce que nous travaillons pour eux, pour le développement de l’agriculture suisse.»

Dans le cas de la galmac, l’expérience est concluante. Vendue plus chère, elle rapporte quelque 60 centimes supplémentaires au kilo. Et l’accueil du public est bon. «Nous avons fait un peu de promotion, et sorti des pommes avec une croix suisse sur la peau que nous avons pu distribuer dans une demi-douzaine de brunches du 1er-Août. Ça a bien marché», poursuit le chercheur.

Il faudra attendre quelques années pour voir la galmac davantage présente dans les magasins romands. La Suisse alémanique a été privilégiée dans la première phase de production et c’est là-bas qu’ont lieu les premières campagnes.

Sélection, mode d’emploi

A Conthey, on va désormais développer moins de pommes, mais toujours beaucoup d’abricots, rapprochement avec Wädenswil oblige.

La galmac, elle, est née des efforts de Charly Rapillard en 1986. Elle a ensuite été protégée en 1996, avant d’entrer en production dès 2006. Un rythme normal lorsqu’il s’agit de sélectionner une nouvelle variété.

«On a toujours un but à atteindre avant de commencer», explique Danilo Christen, chef du groupe de recherche arboriculture au Centre de recherche de Conthey de l’Agroscope de Changins-Wädenswil. Ici, il s’agissait de créer une variété précoce moins acide que les espèces existantes. Les chercheurs sélectionnent donc les parents. Sur le papa, on va récolter le pollen. Sur la maman, on va protéger les branches en les enveloppant dans un sac plastique pour éviter toute pollinisation «naturelle». On inséminera ensuite les fleurs de la maman avec le pollen du papa.

Ne reste ensuite qu’à attendre les fruits ainsi créés et à leur prélever les pépins qui seront semés au printemps suivant, donnant ainsi naissance à une nouvelle plante. Mais ce n’est pas si simple… En fait, au début, on fera environ 10 000 croisements pour une seule nouvelle variété. Tous ces croisements vont être étudiés pour voir leur résistance aux maladies, et sélectionnés. Après huit à dix ans, il restera encore 600 plantes, qu’on continuera à sélectionner en se basant aussi sur des critères gustatifs, et cela au niveau européen, pour étudier comment la plante se comporte dans différents climats.

Enfin, au bout de quinze à vingt ans, la variété finale sera mise en production chez des «pionniers» qui seront les testeurs finaux.

La galmac en quelques chiffres

12 hectares: c’est la surface de ses cultures actuellement en Suisse.

500 tonnes devraient être produites en 2009. Ses parents espèrent atteindre 1000 tonnes prochainement.

65 mm, sa largeur minimale (jusqu’à 80 mm). Le fruit fait entre 55 et 65 mm de hauteur.<

11,9 degrés Brix, c’est son taux de sucre, comparable à celui de la gala. Le taux d’acidité est de 6,6, contre 4,6 pour la gala ou 10,7 pour la flamboyante en moyenne.

0 francs pour sa promotion. Contrairement à la mairac, par exemple, qui est devenue une marque protégée, la galmac est «seulement» une variété, sans budget marketing.

 

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