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Le blog de Dave - Page 83

  • Chasselas, ce gène de l’ADN des Vaudois

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    Le canton produit plus de la moitié de ce vin en Suisse… donc dans le monde également. Etrange ironie de l’histoire. Alors que jeudi soir, tout le gratin vitivinicole du canton était présent à Aigle pour célébrer la sortie d’un livre sur le chasselas vaudois, ce cépage cantonal se voyait devancé vendredi à Zurich par un chasselas valaisan au Grand Prix du vin suisse.

    chasselas.jpgC’est tout le paradoxe auquel sont confrontés les vignerons du canton, intrinsèquement attachés à ce cépage particulier, dont on ne cesse de répéter qu’il ne se développe nulle part ailleurs mieux que sur nos coteaux mais dont certains avaient prédit le déclin imminent. Preuve de ce lien particulier entre Vaud et «son» raisin, cet album présenté à Aigle, dont l’histoire est révélatrice. Pour leur centenaire, les Retraites Populaires avaient décidé de consacrer cinq projets au patrimoine cantonal. Et le premier d’entre eux présente – forcément, serait-on tenté de dire – le cépage roi. Mais, dans le même temps, la législation cantonale et fédérale tente de pousser les vignerons à se reconvertir dans d’autres cultures, à l’aide de subsides, évidemment.

    Le particularisme devient un atout

    L’avenir de la viticulture vaudoise est-elle dans des vins «internationaux», vinifiés à partir de cépages que l’on trouve partout ailleurs? Louis-Philippe Bovard, à l’origine de la Baronnie du Dézaley et grand défenseur du terroir, s’y oppose. «Je suis attaché à cette région de façon atavique et je reste persuadé que le chasselas y est souvent le meilleur cépage. D’ailleurs, il y est né!»

    L’homme est un méticuleux: c’est lui qui a lancé l’étude des terroirs viticoles et il n’a pas hésité à tenter d’autres plants sur certaines des parcelles de son domaine de Cully qui, selon lui, n’étaient pas faites pour le chasselas. «Beaucoup de producteurs le vinifient toujours comme vin d’apéro, et ils ont sans doute raison. Avec quelques autres, à Arte Vitis, nous essayons de trouver une autre voie, un vin de gastronomie et de garde. Nous nous sommes donnés quelques années pour réussir.» Lui vend déjà ses bouteilles dans des restaurants gastronomiques parisiens, par exemple.

    Une finesse incroyable

    «Le chasselas fait partie de l’ADN des Vaudois, renchérit Gilles Cornut, président de la Communauté interprofessionnelle des vins vaudois. «Je n’en étais pas un fervent défenseur, à l’époque où on se contentait de 62 degrés Oechslé. Maintenant qu’on sait mieux le cultiver et mieux le vinifier, je suis persuadé qu’il fait partie de notre avenir.» Pour lui, ce cépage est celui qui permet le mieux de défendre l’excellence des terroirs. A l’inverse d’un chardonnay, par exemple, à la typicité dominatrice, le chasselas laisse en effet s’exprimer la terre sur laquelle il a poussé. «Il y a une finesse incroyable, poursuit Gilles Cornut. Sur une terre lourde, sa croissance sera plus lente et on aura un vin mieux charpenté, plus lourd. Sur une terre légère, le fruité, le floral prédomineront.»

    Son positionnement en vin d’apéro est un bon coup marketing, puisqu’on peut boire davantage de vin à l’apéro qu’à table, expliquent certains. Comme le disait le poète Gilles, «le chasselas est formidable, il ne passe pas la soif.»

    «Et les Alémaniques le redécouvrent, après avoir été saturés de vins internationaux uniformes», explique Françoise Zimmerli, de l’OVV, de retour d’une foire à Zurich. Heureusement! Avec 41 millions de bouteilles produites chaque année pour 1,9 million de Romands, il faut trouver tous les débouchés possibles, qu’ils soient à Zurich ou sur les grandes tables parisiennes

    Le chasselas, collection Patrimoine vaudois, textes de Claude Quartier. Ed. Favre.

    Un cépage, des variétés

    Divers noms: il est difficile de retrouver la trace du chasselas dans les textes historiques, d’autant qu’il a porté une multitude de noms: giclet, grosse et petite rougeasse, fendant vert, gros et petit fendant roux, fendant gris, blanchette, fendant rose et violet, etc. Cinq variétés dominent pourtant: fendant roux, vert de La Côte, giclet, blanchette et bois rouges. L’essentiel de la production suisse vient de clones nés en station fédérale, aux noms «poétiques», comme le 14/33-4.

    Majoritaire: le canton de vaud cultive 3838 hectares de vigne (contre 6685 il y a un siècle), dont 2260 hectares sont encore plantés en chasselas.

    Dominant: la région entre Bex et Mies produit plus de la moitié du chasselas suisse (54%) sur une bande de 85 kilomètres de long.

    Aide fédérale: la législation aide financièrement les vignerons qui arrachent du chasselas. En Suisse alémanique, cette aide a eu un effet très rapide. Neuchâtel, Valais ou Genève ont suivi. Dans le canton de Vaud, la révolution ne se fait pas, même si le chasselas a perdu 11% de surface entre 1993 et 2007.

    Un conservatoire mondial à Rivaz

    Les Retraites Populaires ont également lancé un concours pour soutenir un projet «novateur, pérenne et accessible au grand public». La création d’un Conservatoire mondial du chasselas à Rivaz, défendue par Louis-Philippe Bovard , a remporté la palme.

    Les différents clones de chasselas seront d’abord répertoriés, puis plantés dans une collection qui devrait comporter une vingtaine de catégories. On y retrouvera bien sûr le «cinq de base» – fendant roux, vert de La Côte, giclet, blanchette et bois rouges – mais aussi les six clones homologués en Suisse et diverses variétés développées à l’étranger. Les cinq majeurs seront plantés à raison de 300 ceps chacun et vinifiés séparément. Les autres sortes ne seront présentes qu’à raison d’une vingtaine de pieds chacune et assemblées ensuite dans une «Cuvée du conservatoire».

    Article paru dans 24 heures du samedi 8 novembre 2008.

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  • Des grands chefs à petits prix

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    FleurdeSel.jpg
    Manger du Denis Martin pas cher à Champéry? Un menu Carlo Crisci à 55 francs? Une gratinée de crabe sauce homardière d’Edgar Bovier à 34 fr.? Un steak tartare de Martial Braendle à 30 fr. 90? Pas cher pour des chefs étiquetés 16, 17 ou 18 au GaultMillau. C’est le miracle des annexes ou secondes tables.

    Dans son fief de Cossonay, la Fleur de Sel de Carlo Crisci jouxte son gastro. «Mon annexe, c’est ultra-important, explique-t-il. C’est le contact avec la réalité, cela permet le tournus des produits, de montrer aux apprentis comment cuisiner des produits moins nobles et de donner l’accès à ma cuisine à des jeunes qui ont envie de venir chez moi.» Le chef y utilise aussi les «chutes» de produits nobles, comme un tartare de féra avec les parures du poisson servi au restaurant, ou un tartare de bœuf avec les pointes des filets d’à-côté. «Qui pourrait offrir un tartare de filet de bœuf à ce prix dans un restaurant autonome?» Et le surcoût en personnel est minime, deux employés. Il admet que cela met du beurre dans les épinards, en réalisant environ un cinquième de son chiffre d’affaires à la brasserie.

    Au Palace, à Lausanne, Edgar Bovier gère une gamme de quatre restaurants, du gastro de sa Table d’Edgar jusqu’à la Brasserie. «C’est la plus belle chose qui puisse arriver à un chef. C’est comme les couturiers qui font des collections, mais qui créent à côté des jeans ou du prêt-à-porter. A la Brasserie, par exemple, on peut se laisser aller un peu plus, proposer des plats de terroir sans la barrière du gastro qui impose certains produits. Et pour le client, c’est génial: il peut choisir selon son envie et son budget du moment. L’important, c’est de garder un style.»

    Un atout et un risque

    Synergie de personnel, synergie d’achats, les économies sont nombreuses pour pouvoir offrir de la belle qualité à prix d’ami. Mais attention, il faut que la qualité suive. «Le client qui serait déçu à la Pinte, explique Christophe Rod, chef de la Roseraie, à Yvorne, ne viendra pas au gastro.» Mais s’il est content, c’est aussi une manière de pousser le timide à passer la porte du restaurant voisin. «Certains n’osent pas venir dans un restaurant haut de gamme, raconte Martial Braendle, de l’Auberge de Vouvry. En venant dans notre Brasserie, ils apprennent à nous connaître et à voir qu’on est sympas et sans chichi. Souvent, ils réservent au gastro en partant…»

    Christophe Rod partage ce sentiment: «La maison fait un peu peur. Les gens qui viennent à la Pinte jettent un coup d’œil à côté ou demandent à voir la carte.» A Vevey, Denis Martin avait tenté l’expérience: «Ma deuxième table à Vevey, où je servais des tapas, était comme une concurrence. J’ai arrêté. En ouvrant bientôt une annexe à Champéry, la distance annulera cette rivalité. Et je suis content d’avoir ce laboratoire à idées.» Alors, compétition interne ou émulation? A Bogis-Bossey, Olivier Martin utilise son Café à midi pour des plats du jour, et comme salle fumeurs du gastro le soir. «Honnêtement, je ne gagne pas d’argent avec mes plats du jour à 19 fr., mais je gagne de la clientèle. C’est une porte d’entrée pour le restaurant.»

    Parmi les chefs interrogés, la seconde table amène entre 20 et 45% du chiffre d’affaires de leur établissement. Même s’ils affirment tous ne pas subir la crise pour l’instant, c’est aussi une diversification intéressante «à la période qu’on vit», comme dit Carlo Crisci.

    Et c’est aussi une façon de sortir du carcan, histoire de s’amuser un peu. «Une petite échappatoire» pour Christophe Rod, un «conservatoire des plats à succès» pour Olivier Martin, «un plaisir de faire des plats plus trendy» pour Edgar Bovier… et une bonne affaire pour les gourmands.

    Petite sélection de secondes tables

    Palette de tables: Edgar Bovier, du Lausanne-Palace, dirige aussi le Côté Jardin, <br></br>la Brasserie et le Château d’Ouchy.
    A  Satigny (GE), Philippe Chevrier supervise aussi le Café de Peney, le Relais de Chambésy  et le Vallon, à Conches.
    En s’appuyant sur des seconds sur place.

    Annexes chics: A Cossonay, Carlo Crisci propose sa Fleur de Sel.
    A Ouchy, David Sauvignet décline son talent au Café Beau-Rivage.
    A Yvorne, Christophe Rod s’amuse à la Pinte de la Roseraie.
    A Vouvry, Martial Braendle se fait terroir à la brasserie de son Auberge.
    A Sierre, Didier de Courten s’encanaille dans sa brasserie du Terminus.
    A Saint-Légier, Jean-Sébastien Ribette simplie au Café de son Auberge de la Veveyse.
    Une première table entre 15 et 19 GaultMillau et une seconde table qui en profite.

    Cafés sympas: A Bogis-Bossey, Olivier Martin propose son menu du jour à 19 fr.
    A Echallens, l’Ambroisie fait simple au Challensois.
    A Granges (Veveyse), Eric Madenspacher se fait plaisir à la Brasserie de sa Croix-Blanche.
    A Yverdon-les Bains, Philippe Guignard et Eric Hamart jouent canaille aux Quatre- Saisons de la Prairie.
    Des ambiances terroir ou plats du jour.

    Article paru dans 24 heures du samedi 8 novembre 2008.

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  • Un poulet fourré au Boursin

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    Même les grands chefs ne font pas les mêmes recettes à la maison qu’au travail. J’apprends ainsi que Jean-François Piège, du Crillon à Paris, aime le poulet rôti farci au Boursin, vous savez, ce fromage industriel. Voici la recette qu’il a donnée à Saveurs.

    1.  Préchauffez le four à 220 degrés. Prenez un poulet vidé. Incisez-le à la base du cou, entre la chair et la carcasse de façon à ménager un espace pour la farce.
    2.  Remplissez une poche à douille de Boursin et farcissez le poulet dans les incisions, entre la chair et la carcasse. S’il reste de la farce, placez-la à l’intérieur du poulet. Bridez la bête avec une ficelle.
    3. Chauffez une cocotte avec de l’huile, sur le feu. Précuisez le poulet en faisant dorer les cuisses 5 minutes chacune à feu doux et le reste rapidement pour faire colorer. Glissez ensuite la cocotte au four, baissez la température à 200 degrés et laissez cuire 30 minutes en retournant en cours de cuisson. Inutile d’arroser. Laissez reposer 20 minutes avant de déguster.

    Article paru dans 24 heures du samedi8 novembre 2008.

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  • Judith Baumann retraitée

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    Après vingt et un ans d’une cuisine basée sur les plantes, la Pinte des Mossettes a fermé. De son côté, Gérard Cavuscens quittera l'Auberge de l'Onde à la fin de l'année.

    Elle a bien sûr terminé par une Bénichon, ce menu pour lequel il fallait réserver longtemps à l’avance si on voulait le déguster chez Judith Baumann et son complice Jean-Bernard Fasel, dans leur Pinte des Mossettes, ce grand chalet planté au-dessus du couvent de la Valsainte, près de Charmey. Ces dix jours de Bénichon ont conclu une aventure de vingt et un ans pour le duo fou de plantes sauvages, de nature et de poésie.

    La Pinte des Mossettes, c’était un endroit hors du temps, au milieu des pâturages gruériens dans lesquels Judith Baumann avait solidement implanté sa cuisine. Ces pâturages qui lui fournissaient les plantes sauvages dont elles parfumaient ses plats ou dont elle faisait des sirops offerts aux promeneurs de passage. Parce que la Pinte, c’était aussi une halte obligée pour les randonneurs qui venaient y déguster simplement un en-cas gruérien.

    Un livre, Un monde de saveurs, et 200 000 clients accueillis se souviendront de l’aventure attachante de ce duo hors norme.

    Départ à l'Onde

    Depuis la réouverture fin 2005, Gérard Cavuscens aura fait des miracles à l’Auberge de l’Onde, à Saint-Saphorin (Lavaux): 1 étoile au Michelin,  15 au GaultMillau. Mais il quittera quand même la belle auberge plantée au milieu du bourg à la fin de cette année, «pour des raisons personnelles. J’ai envie de faire autre chose, j’adorerais ouvrir un ou deux bistrots au bord du lac pour servir d’excellents filets de perche», explique-t-il. L’auberge continuera évidemment ses activités en 2009.

    Articles parus dans 24 heures du vendredi 7 novembre 2008

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  • Merci, M. Rabaey

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    Bon, vous allez me dire que je suis fan mais... c'est vrai, je suis fan. Le deuxième livre de Gérard Rabaey, le chef trois-étoiles du Pont-de-Brent, au-dessus de Montreux, est un vrai bonheur. Il est beau, certes, mais en plus ses recettes sont raffinées et faisables. J'ai testé l'autre jour le carpaccio de bolets, et c'était un régal. Là, test des poires rôties à la vanille et, sans mentir, j'ai rarement mangé des poires aussi bonnes. J'admets que la présentation n'était pas aussi magnifique que sur la photo, d'accord. Mais c'était bien quand même. Vous voulez la recette, bande de petits gourmands? OK.

    poire_rabaey.jpgIngrédients pour quatre:

    Pour les poires rôties:

    • 4 poires Conférence (de même calibre)

    Pour les finitions:

    • 50 g de beurre
    • 30 g de sucre

    Pour le sirop:

    • 250 g d’eau
    • 50 g de sucre
    • 50 g de miel acacia
    • 1 gousse de vanille Bourbon
    • 1 bâton de cannelle

    Préparation:

    Cuisson des poires (peut être faite à l’avance):

    • Porter à ébullition l’eau, le sucre, le miel, la gousse de vanille préalablement coupée en deux et grattée de ses grains et le bâton de cannelle.
    • Ajouter les poires épluchées.
    • Pocher pendant 3-5 minutes selon la tendreté, elles ne doivent pas être trop cuites.
    • Laisser refroidir hors du feu.

    Poires rôties:

    • Égoutter les poires (10 minutes), les faire légèrement rôtir au beurre dans une poêle en les saupoudrant d’un peu de sucre.
    • Mettre dans un plat creux.
    • Réserver.
    • Filtrer le sirop des poires.
    • Faire réduire de moitié.
    • Verser ce sirop réduit dans le plat des poires.
    • Terminer la cuisson dans un four préchauffé à 200°C en les arrosant de temps à autre pendant 30-45 minutes environ.

    Finitions:

    • Sur chaque assiette, disposer une poire accompagnée d’une glace vanille ou de pain d’épice.

    Bon appétit.

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  • Le sauveur des patates suisses

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    PATATES_CHANGINS_2.jpgLa sauvegarde de la patate suisse tient à peine sur 2 m2! C’est la surface nécessaire pour poser les microplantes qu’a créées le Dr Công-Linh Lê, responsable du Service de biotechnologie végétale de Changins. Et c’est ici que sont conservées les 150 espèces de pommes de terre cultivées en Suisse. C’est bien peu comparé aux 7500 variétés recensées au Pérou, son pays de naissance. Mais c’est déjà beaucoup plus que les sortes que l’on trouve dans les grands magasins.


    Qui vend encore la peau lilas d’Uetendorf à la forme tarabiscotée, la pfavi, toute longue et mince, la rouge canchan ou la violette russe?
    Elles sont peu à peu tombées dans l’oubli, parce que leur forme les rendait compliquées à peler ou parce qu’une maladie les menaçait de disparition. Le marché suisse s’est donc concentré sur des variétés plus faciles à cultiver et à conditionner, aboutissant aujourd’hui à ces sachets sur lesquels le nom n’apparaît qu’en petit, au détriment d’un code couleur: vert pour les patates fermes destinées à la raclette ou à la salade, rouge pour les röstis, bleu pour les purées…

    Une micromémoire

    Heureusement, le Dr Lê est là pour sauver la diversité. C’est lui qui veille sur notre mémoire en récoltant les specimens rares ou malades. Il va d’abord les assainir: il prélève des germes, en fait des microplantes élevées in vitro, à 38 degrés pour que le virus progresse moins vite que le végétal. Il extrait ensuite la partie sommitale du tubercule, non touché par la maladie, qu’il régénère ensuite de manière naturelle.
    Ces microplantes sont ensuite testées pour voir s’il reste des traces de virus et, si oui, on recommence l’opération. Puis ces espèces sont conservées, soit sous forme de microplantes – d’une dizaine de centimètres – qu’il faudra renouveler tous les mois, soit sous forme de microtubercules (une toute petite patate de moins d’un centimètre) ou sous forme de microbille, un bourgeon minuscule enrobé dans de l’alginate de calcium, qui tiendront un an au frigo.

    Car la conservation n’a pas qu’un but muséographique. Au contraire: les espèces cultivées souffrent souvent de maladie à force d’être replantées. Quand une variété est trop touchée, on fait appel au Conservatoire qui, grâce à ses cultivars, va pouvoir rapidement refournir le pays. Car dame Patate, sous ses airs de petite dure, est en fait une grande fragile, sensible aux maladies et à la météo.

    C’est pour cela qu’elle demande beaucoup de travail aux producteurs (comptez deux cents heures par hectare). Et, logiquement, ces derniers se font rares: ils sont passés en un demi-siècle de 160 000 à 7000 aujourd’hui et la production indigène a chuté de deux tiers. Les consommateurs boudent en effet un légume faussement réputé calorique. C’est bien injuste envers celle qui nous a si souvent sauvés de la famine…

    Bonne à tout faire…

    Internationale: née dans les Andes, la pomme de terre s’implante maintenant partout. Quatrième culture vivrière du monde, après le maïs, le blé et le riz. Le premier producteur est aujourd’hui… la Chine, devant l’Inde.
    La surface cultivée dans le monde représente cinq fois le territoire suisse.

    ONU: la FAO et l’ONU plaident pour l’intensification de la culture de la patate pour lutter contre la faim. Le tubercule a, en effet, le meilleur rapport calories/surface cultivée.

    Solidaire: la DDC coopère avec les pays andins pour préserver leurs variétés

    Gastronomique: de nombreux chefs tentent de défendre les variétés négligées, qui offrent une palette de goûts très large.

    Article paru dans 24 heures du samedi 1er novembre.

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  • Purée de tomates marocaine

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    Ah! la cuisine marocaine, ses épices, ses cuissons confites, sa légère âcreté. J’adore. Alors, quand je découvre Irrésistibles saveurs du Maroc (Ed. Larousse, 2008), je craque (voir mon précédent billet sur le sujet). Et pour respecter la règle de maximum 5 ingrédients, voici le matisha mhassela.

    Tomates_marocaines.jpgPréchauffez le four à 200 degrés avant de poser six à huit belles tomates dans un plat à gratin, de les arroser d’huile d’olive (3 cuillères à soupe) et de les faire cuire quinze à vingt minutes. Vous laissez refroidir avant de peler, de couper en quatre, de retirer les graines et de tailler la chair en dés.

    Récupérez une cuillerée à soupe de l’huile de cuisson et mettez-la dans une casserole à fond épais avec vos dés de tomates. Ajoutez 2 c. à s. de miel liquide, 1 cuillère à café de cannelle moulue et 1 c. à c. de gingembre en poudre. Faites cuire vingt minutes à feu très doux pour obtenir une consistance épaisse. Salez, poivrez et parsemez de 1 c. à s. de graines de sésame grillées dans la poêle.

    A déguster sur du pain.

    Article paru dans 24 heures du samedi 1er novembre.

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  • Un vin suisse à l'assaut du Japon

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    legendedaley.jpgCyril Séverin n’est pas un vigneron comme les autres. En reprenant le domaine que son père, propriétaire des pharmacies Sun Store, avait acheté au Daley, il a dû se faire reconnaître par une profession curieuse. Ensuite, parce qu’il est persuadé que les vins suisses ont un avenir à l’exportation et qu’il s’en donne les moyens. Russie ou Asie, il se fait ambassadeur de ses vins, n’hésitant pas à sauter dans l’avion pour convaincre ceux qui n’y connaissent pas grand-chose.


    Il avait imaginé le Swiss Sushi Wine il y a quelques années, avant que les Japonais lui disent qu’ils n’aimaient pas ce nom. Le voici rebaptisé La Légende, avec une étiquette où quelques caractères japonais apparaissent. Cet assemblage (85% de chasselas, le reste en chardonnay, plus 3% d’autre chose) est fait pour accompagner poissons, fruits de mer et… sushis, évidemment. Il s’ouvre par des arômes de fruits exotiques, démontre un caractère vif et complexe, avec une acidité bien maîtrisée et une jolie longueur.

    La Légende, Domaine du Daley, ch. des Moines, 1095 Lutry. 16 fr. 90. www.daley.ch.
    Portes ouvertes le week-end des 7, 8 et 9 novembre 2008.

    Article paru dans 24 heures du samedi 1er novembre.

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  • Les adresses du chef: Eric Godot, à La Source

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    GODOT.jpgLa Clinique La Source, à Lausanne, ne cesse de mettre en avant la qualité de sa cuisine. Il faut dire que celle-ci est dirigée par Eric Godot, qui prépare avec son équipe 550 repas par jour. Il se fait aussi plaisir en ouvrant une table d’hôtes deux fois par semaine à midi (mardi et jeudi), et il vient de sortir un beau livre de recettes saines. Pour lui, la qualité de la relation avec ses fournisseurs est primordiale: «Je suis un vieux de la vieille, j’aime le contact humain.»


    Pour la viande, il se sert à la Boucherie Mérat, à Vucherens, qui vient en personne prendre les commandes à la clinique. «Il fait de la très belle viande, bien rassise sur l’os, et aussi du charolais.

    Pour les fruits et légumes, le chef travaille avec Légufruits, à Villars-Sainte-Croix, mais aussi avec Brasier, à Lausanne et à Villars-Sainte-Croix, qui lui livre des oranges de Limette, «qui ont toute l’année du fruité et de la qualité pour mes jus frais», des pêches myosotis des Bouches-du-Rhône, et d’autres spécialités.

    Pour les volailles, Eric Godot vient de découvrir la Carcailleuse, qui lui livre cailles, magrets, foie gras… «Non seulement il est très gentil, mais il fait de très beaux produits et il faut défendre de petits producteurs courageux comme lui.»

    Cuisine bien-être, source des saveurs, d’Eric Godot, Ed. Favre. Prix: 89 fr.
    Boucherie Mérat & Cie, 1509 Vucherens. Tél. 026 684 94 04.
    Légufruits, 1029 Villars-Sainte-Croix. Tél. 021 634 73 33.
    Brasier François, 1029 Villars-Sainte-Croix. Tél. 021 637 66 30.
    La Carcailleuse, 1673 Promasens. Présent sur plusieurs marchés. Tél. 021 909 56 19.

    Article paru dans 24 heures du samedi 1er novembre.

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  • Manger Rochat en un clic

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    Caviar, foie gras, sel rare ou thé d’exception: Luxfood offre à manger chic… et cher.

    Non, Luxfood.ch ne va pas chercher à concurrencer LeShop.ch. D’ailleurs, cette épicerie en ligne n’offre «que» deux cents produits, mais quels produits! Foies gras, truffes, caviars, saumons fumés, champagnes, etc. Bref, que du produit haut de gamme.

    Ce concept chic est né dans l’esprit de Marc Biver, l’ancien manager sportif. Pour lui, ces produits sont toujours difficiles à trouver dans les magasins. Comme la famille Biver est très proche de Philippe Rochat, l’influence de celui-ci est décisive. On trouvera donc sur Luxfood les produits élaborés dans les cuisines du chef de Crissier et d’autres qui portent sa griffe, qui constituent presque les deux tiers de l’assortiment.

    Les prix, forcément, ne sont pas à la portée de la première bourse. De 6 fr. 70 les 500 g de semoule de couscous à 950 fr. les 50 g de caviar iranien en passant par le champagne Moët & Chandon Midnight Gold à 580 fr.

    Le site a également un partenariat avec RSH, le traiteur d’exception créé par le même Philippe Rochat et deux partenaires, qui se consacre principalement aux grands banquets et aux dîners de gala.

    Pour le reste, Luxfood a une toute petite structure basée à Saint-Blaise (NE) et applique la même logistique que LeShop, avec des commandes entièrement en ligne, qui seront livrées le lendemain par la Poste, si elles ont été reçues avant 15 heures.

    Article paru dans 24heures du vendredi 31 octobre.

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  • Une envie de fondue à Fribourg

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    fribourg_Gotthard.jpgNous étions en goguette l'autre jour à Fribourg quand une soudaine envie de fondue nous a pris. Ca ne se commande pas. Renseignements pris auprès d'un autochtone sur la route des Alpes où nous nous trouvions, et direction le Gothard. Un bistro comme il n'en existe bientôt plus à Lausanne. Et, dans un rayon de 300 mètres, on avait le choix. Le Tilleul, rue du Tilleul, le Chasseur, rue de Lausanne, le RDV, rue Aeby, pour n'en citer que quelques-uns.

    La fondue, donc, était excellente au Gothard. Le service comme à la maison, avec une serveuse attentive, chaleureuse, presque maternelle. Le public d'habitués, qu'on appelle par son prénom, et qui vient là pour boire un verre ou pour sortir toute la famille. Jeunes et vieux, étudiants et bourgeois se mélangent sans heurts pour un moment convivial. Bref, une ambiance qui fait se sentir bien, qui donne presque envie de décrocher le tapis toujours accroché au mur pour entamer une partie de chibre avec les voisins de table.

    Il n'en reste plus beaucoup des comme ça sur les bords du Léman, de Nyon à Montreux. Soit les bistrots ont viré un peu crade, soit ils sont devenus tendance. Une bouffée de nostalgie nous a saisis, l'autre jour au Gothard...

    Le Gothard, rue du Pont-Muré16, 1700 Fribourg. Tél. 026 322 32 85.

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  • La Saint-Martin, repas sans fin, est victime de son succès

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    saintmartin.jpgLa fête du cochon est devenue une bonne affaire. La Haute-Ajoie revendique sa paternité.

    «Ils en font même à Delémont, maintenant. » La voix de cet édile du village de Réclère est outrée. «Et en plus, là-bas, ils la servent avec des pâtes», renchérit un autre élu de Haute-Ajoie, cette région comprise entre Porrentruy et la frontière française, qui vient de se proclamer «Berceau de la Saint-Martin».

    Il faut dire que la fête du cochon est devenue une affaire qui marche, générant près de huit millions de francs chaque année dans la région, estime Jérôme Œuvray, le coordinateur du projet. Cette année, tous les acteurs se sont entendus pour sauver «leur» Saint-Martin. Des abris PCi proposés pour dormir, des transports publics à disposition pour éviter de prendre le volant après la fête. Il vaut mieux…

    Une tradition discrète

    Cette fête a toujours lieu le 2e week-end après la Toussaint, cette année, les 7, 8 et 9 novembre. Trouver une place pour partager ce moment est quasi mission impossible, les tables étant presque réservées d’année en année. Heureusement, il vous reste le Revira, le week-end suivant, qui offre une deuxième représentation de cette fête populaire, et là, vous avez encore une petite chance.

    En fait, la Saint-Martin était la tradition millénaire de la fin des travaux des champs. Les cochons ayant mangé tous les glands de l’été étaient abattus fin octobre pour être salés, fumés, bref, pour faire les provisions d’hiver, et les Jurassiens fêtaient dans leur giron familial. Puis est arrivé un reportage de la TSR en 1983 qui a fait connaître la fête au pays tout entier. Le succès fut immédiat et ne cesse de croître.

    Aujourd’hui, on ne fait plus bouchoyade à la maison, règlement sanitaire oblige, même si quelques nostalgiques ne veulent pas déroger à la coutume, comme à Grandfontaine, à côté du Musée des vieilles traditions. C’est toléré, si la viande est destinée à la consommation familiale. De toute façon, explique le boucher Martin Lachat, «les gens de la ville ne savent pas comment c’est préparé, les gens de la campagne, si. »

    Neuf plats au menu

    Et le succès de la Saint-Martin oblige à quelques relâchements. Malgré les centaines de cochons qui passent à l’abattoir, il n’y a plus assez de sang pour fabriquer tout le boudin que réclament les convives. On en achète donc «à l’étranger», soit dans les cantons voisins.

    Mais le boudin n’est qu’un des ingrédients du menu à rallonge qui comprend, selon les versions et les villages, le bouillon, la gelée (sorte d’aspic), le pot-au-feu, les carottes et betteraves rouges, le boudin, les atriaux et saucisses à rôtir, le rôti, les rösti, la choucroute, le jambon, la crème brûlée, le totché, voire les striflates. Chacun se dispute gentiment sur l’ordre des plats, sur les accompagnements, mais l’essentiel est là, on fait la fête au cochon, on fait aussi la fête aux retrouvailles avec les membres de la famille exilés, les amis, avant que s’installe l’hiver plutôt rigoureux par ici.

    Et puis, on boit aussi un peu, beaucoup, passionnément parfois. La damassine est devenue à la mode, mais c’est assez récent. Par contre, dans les villages, aux bars installés par la Société de jeunesse ou le club de foot, la bière coule à flots. Et c’est ouvert quasi sans interruption du vendredi soir au dimanche.

    Pour ceux que cela effraie, plusieurs restaurants offrent un demi-menu en semaine. Et là, il reste de la place pour venir humer le parfum de la Saint-Martin sans (trop) de risques (lire ci-dessous).

    Les restaurants d'Ajoie signataires de la charte

    Le Cheval-Blanc,­Asuel; Le Lion d’Or, ­Boncourt; L’Eperon, ­Bure; Le Cheval-Blanc,­ Chevenez; Le Cerf,­ Coeuve; La Gare et Le Boeuf,­ Courgenay; Le Lion d’Or,­ Cornol; L’Etoile du Matin,­ Fontenais; La Cigogne,­ Miécourt; La Caquerelle,­ Montmelon; La Gare et Chez Steph,­ Porrentruy; Les Grottes,­ Réclère; La Cigogne et La Couronne,­ Saint-Ursanne. Plus d’infos sur www.lasaintmartin.ch

    Gastronomique

    Georges Wenger, au Noirmont, offre une Saint-Martin de luxe, du 13 au 16 novembre, midi et soir. Souvent complet. (220 fr.)

    Les villages en fête

    Réclère, Fahy, Chevenez (www.saintmartin.ch), les deux week-ends. Grandfontaine (www.vieilles-traditions.ch), Bure et Alle seulement le 8 novembre.

    Le marché à Porrentruy

    La 12e édition du Marché de la Saint-Martin aura lieu du vendredi 7 novembre­ à 15 h jusqu’au lundi 10­ à 17 h, avant un Revira le week-end des 15 et 16 novembre. Une cinquantaine de cabanes offrent des produits du terroir, tandis que fanfares, clowns et animations rythment la fête. Un demi-menu ­à 60 fr. est proposé les 7, 8 et 9 novembre (Tél. 032 465 92 92).

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  • Un couteau qui ne coupe pas

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    couteau.jpgLe couteau n’est pas forcément un objet tranchant. Comme ce coquillage tout en longueur, d’une belle forme, qu’il est facile de préparer pour une petite entrée facile. En fait, le plus dur, c’est de trouver le couteau.

    Imaginons que vous ayez trouvé, disons six couteaux par personne, soit vingt-quatre pour quatre convives. Vous les mettez tremper dans de l’eau fraîche pendant une heure, en changeant régulièrement l’eau. Pendant ce temps, vous allez presser un citron, ciseler une petite botte de persil, et peler et hacher trois gousses d’ail.

    Le moment venu, vous mettez un filet d’huile d’olive dans une poêle à feu vif et vous y jetez vos couteaux et votre ail que vous faites revenir rapidement. Dès qu’ils sont ouverts, vous retirez du feu, vous arrosez de citron et vous parsemez de persil. C’est prêt.

    Lien permanent Catégories : Entrées, Poisson et fruits de mer, Recettes 1 commentaire

  • L'or brille au Luins

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    vin sarraux 69.JPGLe Domaine de Sarraux-Dessous, à Luins, est composé d’une seule surface de 18 hectares, orientée sud, sud-est, au pied de la belle demeure qui abrite ses caves. C’est ici que Jean-François Crausaz y vinifie les vins du domaine, dans des foudres de chêne.

    Le pinot noir de Luins bénéficie d’une cuvaison prolongée afin d’extraire au mieux les tannins pelliculaires. Puis il séjourne en foudre de chêne jusqu’à sa mise en bouteille. Il faut croire que la formule est réussie puisque ce Domaine de Sarraux-Dessous est une bête à concours. Le 2005 était coup de cœur du Guide Hachette des vins 2008 avant de remporter une médaille d’argent à Bruxelles. Les millésimes 2006 et 2007 ont obtenu un Vinea d’or au Mondial du pinot noir 2007 et 2008.

    Au nez, le pinot est fidèle à sa réputation, avec des arômes de petits fruits et de raisins bien mûrs. En bouche, belle complexité, avec des tanins bien présents. Il bénéficie d’un beau potentiel de garde. Parfait sur une viande rouge.

    Domaine de Sarraux-Dessous, pinot noir 2007, 14 fr. 90. www.bolle.ch.

    Article paru dans 24heures du 25 octobre

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  • Les adresses du chef: Denis Velen, à Aran-Villette

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    Denis_Velen.jpgDenis Velen est un homme-orchestre inventif et talentueux. Seul dans sa cuisine, il réinvente les classiques, glisse un zeste de moléculaire parmi des produits parfaitement cuits et préparés. Histoire de proposer les meilleurs produits dans son restaurant intime au milieu des vignes d’Aran-Villette.

    Pour la cochonnaille, c’est chez son ami d’école Olivier Bühlmann, à Orbe, qu’il se rend. Celui-ci a un bassin de fournisseurs dans la plaine de l’Orbe et un vieux fumoir du XVIIIe siècle dans lequel il prépare des spécialités pour Velen, comme cette saucisse aux choux que le chef accompagne d’un papet déstructuré.

    Pour les fromages, le chef d’Aran se rend chez un grossiste de Renens, Nicolas Bourquin. Ce dernier, qui a un petit magasin ouvert le matin, lui affine en particulier de vieux gruyère de Pampigny, dont certains ont trois ans. «Ce sont les meilleurs que j’aie trouvés, même à Fribourg.»

    Côté vins, Denis Velen regrettait de ne pas avoir de rouges de la région à proposer à sa clientèle. C’est ainsi qu’il a commencé une collaboration avec Pierre Joly, à Aran, il y a quatorze ans, pour produire un assemblage pinot-gamaret-syrah, qui porte son nom. Un vin qu’il suit de la vendange à la bouteille.

    Guillaume Tell, Petite Corniche 5, 1091 Aran-Villette. Tél. 021 791 11 84. Fermé dimanche et lundi
    Boucherie Bühlmann, Grand-Rue 7, 1350 Orbe. Tél. 024 441 32 09.
    Laiterie Bourquin, chemin du Chêne 5, 1020 Renens. Tél. 021 646 26 55.
    Pierre Joly, rue du Village 6, 1091 Aran-Villette. Tél. 021 799 11 26.

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  • La crème des gourmands suisses

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    gourmand.jpgLe Guide des gourmands lance son édition suisse, avec 500 adresses pour trouver les meilleurs produits. Quatre Vaudois sont primés.
    Que découvrent des Parisiens quand ils arrivent en Suisse romande? Non, pas que des chocolats et des fromages! Elisabeth de Meurville, qui produit le Guide des gourmands français depuis deux décennies, l’avoue dans son éditorial: «Oui, la Suisse est un pays gourmand dont les bonnes adresses méritent d’être découvertes par les Suisses eux-mêmes mais aussi par tous les Européens et, même, pour certaines, par le monde entier.»


    Avec son équipe et le soutien de journalistes locaux, Elisabeth de Meurville a donc sillonné la Suisse romande, tâté, dégusté, essayé. Elle en est ressortie enchantée: «Il y a beaucoup de produits qu’on ne trouve qu’en Suisse et nulle part ailleurs. C’est vraiment le signe que la mondialisation n’a pas encore vaincu et que chaque pays garde ses particularismes.»

    Dans son hit-parade helvétique… les flûtes au beurre. «En France, on n’a plus rien pour l’apéro. Les flûtes bien faites, c’est divin.» Mais elle a également beaucoup aimé la crème double de Gruyères et les meringues, les différentes viandes séchées, toutes les variétés de saucisses, saucissons et lard: «On ne trouve plus de bon lard chez nous. Dans votre pays, il est bien fait, ce n’est pas juste du gras.» Et les fromages, bien sûr. Son seul regret durant ses voyages en Romandie? Le beurre. «On ne trouve pas de bon beurre en Suisse, c’est étonnant avec la qualité des laitages que vous avez.»

    La journaliste française a également découvert un autre particularisme: les marchés à la ferme. «C’est une excellente idée qui peine à percer en France. Il y a de beaux produits, l’accueil est vraiment agréable, et c’est un merveilleux moyen d’éduquer les enfants», explique-t-elle. «C’est vrai que, même en ville, vous êtes rapidement à la campagne…»

    Basque d’origine mais Parisienne bon teint, Elisabeth de Meurville a suscité la curiosité quand elle est arrivée dans les boutiques romandes, posant des questions, parlant de son guide. «Ils m’ont regardée comme si j’étais un drôle de truc. Certains se méfiaient et ne me croiront que quand ils auront vu le guide. D’autres ont été rassurés quand ils ont vu que j’achetais des produits.»

    Au final, donc, un recueil bien fait. Les 500 adresses couvrent la Suisse romande, mais proposent également des produits de France et d’Europe. Pour ces derniers, «99% peuvent être expédiés par la Poste», assure la journaliste, qui explique que ce principe, déjà présent dans le guide français depuis des années, est fort apprécié des lecteurs, qui vont soit commander ce qu’ils recherchent, soit profiter d’un voyage dans la région pour se rendre aux adresses recommandées.

    Et, comme dans le guide français, la petite équipe d’Elisabeth de Meurville a sélectionné quelques marchands ou producteurs pour leur décerner un Coq d’Or, sorte de coup de cœur de la rédaction. Surprise, sur les sept Coqs d’Or de cette première édition suisse, quatre sont Vaudois. Nous vous les présentons ci-dessous, ainsi qu'une sympathique initiative à Estavayer-le-Lac.

    Le guide des gourmands, édition suisse 2009. Ed. Glénat et Ringier. 224 pp. 29 fr. 90.

    delessert_Arnex.jpgLa mémoire des légumes oubliés
    Dans sa ferme d’Arnex-sur-Nyon, Bernard Delessert a de la mémoire. Surtout celle qui le pousse à cultiver des légumes qu’on avait oubliés. Une cinquantaine de variétés de tomates, 17 sortes de piments, 12 d’aubergines, des panais, des topinambours, du persil racine, du cerfeuil tubéreux ou de la vitelotte (pomme de terre violette), etc. Une débauche de légumes qui débouche également sur de belles conserves, sans oublier des volailles et des œufs pondus sur place.
    Ferme des Pralies, 1277 Arnex.  Tél. 022 367 15 51.

    christinat_Coppet.jpgIl est frais, mon poisson
    A Coppet, c’est une entreprise familiale, avec Fabrice, le fils, pêcheur professionnel, et Germaine, la mère, qui cuisine en compagnie de Bruno Legros, des merveilles du lac et de la mer. Le guide a apprécié ses quenelles de brochet, «fondantes et légères, parfumées et délicates». Mais il ne faut pas oublier les poissons frais, la terrine du lac, les salades de gambas ou de crevettes, les rillettes de féra fumée, les mousses, les gratins… Possibilité de prendre des cours.
    Poissonnerie de Coppet. Tél. 022 776 15 67.

    dufaux_morges.jpgFin affineur raffiné
    Même s’il est tombé dans le fromage étant petit, Jacques-Alain Dufaux continue à découvrir cet univers avec passion, constamment à la recherche de petits producteurs de Suisse et d’ailleurs. Emmental de grottes, tomme de l’Apprenti, Chaux d’Abel, Val-de-Bagnes ou Etivaz de dix-huit mois sont vendus au bon moment après l’affinage. Sans oublier les spécialités de chèvres et de brebis. Ses fromages à raclette sont un délice que ne renieraient pas les Valaisans. C’est sans doute pour cela que ce Compagnon de la Confrérie du Gruyère fournit également la table de grands chefs de la région. Il fait volontiers visiter sa cave sur demande.
    Fromagerie Dufaux, 1110 Morges. Tél. 021 801 12 93.

    Bocaux_Forel.jpgDe joyeux bocaux de conserve
    Cela a commencé comme une passion dans sa cuisine, puis Sonia Holm s’est mise à vendre aux amis, puis au public. Depuis le mois de mai, elle existe en tant qu’entreprise, même si le magasin est situé dans la ferme familiale. Elle a donc sillonné Vaud, Valais et même l’étranger pour trouver les produits qu’elle met en conserve, depuis les choux-fleurs aux cacahuètes jusqu’aux compotes de fruits et aux confitures. Une gamme de 80 produits disponibles selon les saisons.
    Happy Bocal, 1072 Forel Lavaux. Tél. 021 781 12 61.

    rosiere_Estavayer.jpgDes biscuits sans handicap
    La Fondation broyarde en faveur des personnes handicapées adultes fête ses 20 ans. Et la fabrique de biscuits qu’elle a reprise en 1994 fait des merveilles, comme le prouvent les produits qui sortent des ateliers où travaillent ces handicapés adultes. Meringues blanches, au chocolat ou aux pistaches, flûtes au beurre, pains d’anis, bricelets, croquets ou caramels ont séduit l’équipe du guide, émue de voir cette équipe produire de tels délices.
    La Rosière, 1470 Estavayer-le-Lac. Tél. 026 663 99 34. www.larosiere.ch.

    Article paru dans 24 heures du vendredi 24 octobre

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  • Vite faite, la salade d'olives marocaine?

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    salade_olive_marocaine.jpgJ'adore les olives, personnellement. Je les aime "nature", dans les tajines, j'aime la tapenade. Alors, quand je découvre une recette de "salade d'olives à l'écorce d'orange amère", autrement dit la zaytoun meslalla, comme ils disent au Maroc, dans ke très beau livre Irrésistibles Saveurs du Maroc (Ed. Larousse)...

    Ingrédients pour quatre

    • 350 g d'olives vertes charnues émincées
    • 1 ou 2 cuil. à café de graines de coriandre, grillées et écrasées
    • le zeste d'une demi-orange amère émincé
    • 3 c. à s. d'huile d'olive
    • pain plat ou levé pour accompagner

    Préparation

    1. Dans un bol, réunissez les olives, la coriandre et le zeste d'orange. Versez l'huile d'olive, mélangez, puis couvrez et laissez mariner au moins une heure. (Vous pouvez aussi préparer ces olives 2 ou 3 jours à l'avance et les conserver au réfrigérateur dans un récipient hermétique.)
    2. Servez avec du pain chaud, à tremper dans la sauce.

    Ben oui, c'est déjà fini...

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  • Beau et bon Château d'Ouchy, à Lausanne

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    ouchy_Chateau.jpgBienheureux Edgar Bovier: le chef du Lausanne-Palace a maintenant quatre tables reconnues dans le GaultMillau, puisqu’aux trois restaurants du Grand-Chêne s’ajoute maintenant son petit dernier, le Château d’Ouchy. Dans cette bâtisse au look de carton-pâte, refaite à grands frais par la Loterie Romande, le Valaisan a placé David Vuillemenot aux commandes, mais la carte porte clairement l’inspiration du patron, ses inspirations méditerranéennes, sa légèreté, sa faculté de trouver les meilleurs produits. Et le succès a suivi dès l’été, où il fallait être rapide pour réserver.

     

    La salle, toute en longueur, permet par ses larges vitres d’admirer Ouchy. La décoration est moderne, voire un poil clinquante. La carte, elle, propose entrées et plats à des prix corrects, compte tenu du luxe du lieu. Nous avons apprécié cette composition de féra mi-fumé aux poireaux, pour une terrine toute en finesse (24 fr.). Les crevettes sauvages démontraient la justesse des cuissons, et le céleri rémoulade, les pommes vertes et la vinaigrette au corail ajoutaient juste l’acidité nécessaire à cette belle entrée (26 fr.).

    Belle réussite aussi que cette féra grillée-pochée au vin blanc de Lavaux (36 fr.). Et nous avons craqué pour une pièce de veau d’une tendreté exceptionnelle, que parfumaient avec bonheur bolets, aubergines et parmesan (49 fr.). On poursuit avec des desserts raffinés, comme cette combinaison d’un moelleux au chocolat, de crumble et de glace (14 fr.). La carte des vins offre un beau choix de crus suisses et étrangers, dont quelques-uns au verre.

    Par contre, le service n’est pas encore à la hauteur d’un Relais & Châteaux. Quand le garçon vous propose un Saint-Saphorin du Valais, que le maître d’hôtel ne vous débarrasse pas de votre manteau en vous accompagnant à table ou que personne ne peut vous dire à quoi est parfumé votre poisson, on est en droit de se dire qu’il y a encore un peu de travail à ce niveau-là.

    Château d’Ouchy, place du Port 2, 1006 Lausanne. Tél. 021 331 32 32. www.chateaudouchy.ch. Ouvert tous les jours.

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  • Le Beaujolais en vedette à Arvinis

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    arvinis_vendange.jpgC'était aujourd'hui les vendanges de la "vigne" d'Arvinis, en l'occurrence les ceps que chaque hôte d'honneur remet au salon des vins morgien. On vendange donc une trentaine de cépages, donc des grecs qu'on ne connaissait pas, qui seront ensuite vinifiés par l'excellent Luc Tétaz, vigneron du Domaine de la Ville de Morges. En goûtant le résultat, on est convaincu de ce qu'on savait au départ: ce vin est plus pour le folklore que pour le palais... C'était aussi l'occasion pour Philippe Fehlmann, président d'Arvinis, de dévoiler l'hôte d'honneur de la prochaine édition (22 au 27 avril 2009):  "Expression d’origine", soit une association d'une quinzaine de domaines et châteaux de Beaujolais, qui veut prouver qu'il n'y a pas que le beaujolais nouveau dans leur région, et que le gamay peut faire des vins formidables.

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  • Carrés et bas de selle de chamois des Alpes poêlés à la sarriette, de Benoît Violier

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    Une recette du nouveau livre de Benoît Violier (voir note suivante).

    violier2.jpgIngrédients pour quatre personnes

    • 2 carrés de 220 g chacun, parés à vif
    • 2 bas de selle de 220 g chacun, parés à vif
    • 0,5 dl d’huile d’arachide
    • 80 g de beurre en petits dés
    • 80 g d’ail blanc en chemise
    • 40 brindilles de thym
    • 10 brins de sarriette
    • 100 g d’échalotes grises fendues en deux
    • 10 baies de genièvre concassées
    • 1 cc de poivre noir concassé
    • sel marin
    • mélange d’épices à gibier du commerce, de bonne qualité
    • 3 cs d’échalotes confites au thym

    Préparation

    1. Chauffer l’huile d’arachide dans une poêle.
    2. Déposer les carrés (côté face d’abord) et les bas de selle, marquer de chaque côté. Assaisonner en saupoudrant de sel, poivre et d’une pincée d’épices.
    3. Ajouter la garniture aromatique (ail, thym, sarriette, échalotes et genièvre) et le beurre.
    4. Cuire en tournant régulièrement la viande et en l’arrosant constamment. Temps de cuisson: de 9 à 11 minutes selon la grosseur, pour une viande rosée (40°C à coeur). Rectifier l’assaisonnement, retirer de la poêle et laisser reposer 7 à 9 minutes sur une lèchefrite couverte de papier alu.
    5. Ajouter les échalotes confites; réchauffer brièvement avant de découper. Servir de préférence avec un jus de gibier, le meilleur de la venaison!

    Article paru dans 24 heures du 18 octobre

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