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Rechercher : restaurant CNM morges

  • A Vullierens, la bonne humeur des Delatour se marie à la bonne cuisine

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    restaurant,restaurantIl a suffi de presque rien, simplement du jeune retraité Philippe Rochat emmenant des journalistes alémaniques déguster les filets de perche à Vullierens.

    Les articles élogieux parus outre-Sarine ont poussé les Suisses alémaniques à se presser à l’Hôtel-de-Ville, rejoignant ainsi une clientèle locale depuis longtemps au courant: oui, les Delatour-Hermann conjuguent un accueil épatant à des assiettes divinement classiques. Le cadre du café, où trône toujours la cagnotte verdâtre, et de la salle à manger restent dans la même trame presque nostalgique.

    Au service, il y a Patrick, le papa et sa bonne humeur communicative, et Jérémy, le fils aîné qui marche sur ses pas. La cuisine, c’est l’affaire de la maman, Corinne, et du fils cadet, Julien, encore en apprentissage. Il est à bonne école.

    Le couple avait déjà fait le bonheur de la Croix-Blanche de Lavigny de 1990 à 2002. Depuis, c’est ici qu’ils ont posé leurs recettes et leur savoir-faire, qui a l’air tout simple. On pense à cette salade verte toute croquante, sauce française maison, quelques éclats de noix: le bonheur n’a pas besoin de plus. La cassolette de champignons est généreuse et variée dans sa petite casserole en fonte (16 fr.). A peine crémée, juste ce qu’il faut, des goûts bien présents, et une folle envie de saucer.

    Mais venons-en au fait, ces filets de perche que vante Philippe Rochat. Ils sont souvent allemands (Constance), préviennent les patrons, mais frais (16 fr. en entrée/33 fr. en plat). Joliment dorés, présentés dans une assiette en forme de poisson, ils sont effectivement très bien avec leurs pommes allumettes croquantes et moelleuses. Tendre, le boeuf vient de Vucherens et son filet fait 250 g. Il est servi sur ardoise dans les règles, cette dernière bien épaisse terminant la cuisson à table selon le désir du client, qui fond également devant la béarnaise maison (42 fr.). Sinon, on optera pour une très belle chasse.

    Desserts dans la même veine, comme dans ce café gourmand (9 fr.), et carte des vins sans rallonge, mais fort bien choisie.

    rue de l'Eglise, 1115 Vullierens, 021 869 95 53. Fermé dimanche et lundi.

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  • Plongée dans quelques grandes cuisines lémaniques

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    livreSébastien M. Ladermann a passé dans les coulisses de quelques restaurants lémaniques de renom

    Sébastien M. Ladermann a de la suite dans les idées: il y a vingt-cinq ans, l’ado qu’il était avait déjà demandé à un chef d’assister au service depuis la cuisine. Aujourd’hui, il en a tiré un livre autour de quelques chefs lémaniques prêts à jouer le jeu et aussi à acheter un certain nombre d’exemplaires du livre.

    Le résultat est de belle facture graphique, avec de longues interviews de Benoît Violier, Stéphane Décotterd, Edgard Bovier, Dominique Gauthier, Philippe Chevrier ou Bernard Livron. Mais également de leurs seconds, de leurs sommeliers ou d’un de leurs fournisseurs. On y apprend ainsi l’admiration du chef du Pont de Brent pour Santi Santamaria («Ça a été une claque»), celle du chef de Crissier pour la cuisine japonaise cuite, «très proche dans l’esprit d’épure de ce que nous mettons en œuvre». Restaurants favoris, liste de fournisseurs accessibles et une recette accompagnent chacun des portraits, forcément très positifs, des chefs, parmi lesquels figurent aussi Lazare Saguer et Michel Hug, les associés de Philippe Rochat dans le service traiteur haut de gamme RSH.

    Un coup de projecteur sur l’Ecole hôtelière de Genève pour la formation et un portrait de l’horloger Blancpain pour le côté marketing terminent ce livre bilingue français-anglais.

    "Portraits (intimistes)de chefs", de Sébastien M. Ladermann, photos Alain Grosclaude, Ed. Alpaga, 272 p.

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  • Crisci et Violier, deux maîtres

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    crisci_violier.jpgVotre serviteur a eu le bonheur et l'insigne chance de manger la même semaine au Cerf de Cossonay, où oeuvre Carlo Crisci depuis trente ans, et à l'Hôtel de Ville de Crissier, repris par Benoît Violier depuis quelques semaines. Deux menus sublimes, sans aucune esbroufe, deux styles différents, mais chaque fois le respect le plus noble du produit et la recherche de la meilleure manière de l'apprêter.

    Le premier oeuvre sans arrêt depuis trente ans pour essayer toutes les techniques possibles, pour connaître tous les goûts de la nature. Carlo Crisci n'a jamais été à la poursuite des modes, mais il a toujours attrapé ce qui lui permettait d'aller plus loin dans sa propre cuisine, sans jamais qu'elle soit dominée par la nouveauté. Adepte des épices et des légumes exotiques, grand amateur de plantes sauvages, chercheur de techniques moléculaires qui lui permettraient d'avancer, il reste cet incroyable curieux chez qui se bousculent les idées, les essais. En touillant la recette du canard laqué, puis en observant la salamandre qui trône dans son royaume, il a le génie de traiter la peau d'un canard presque "à la chinoise" avant de le cuire "sous infrarouge", en fait dix minutes sous la salamandre qui sert habituellement à maintenir les plats au chaud. Le résultat est incroyable, une peau de canard croquante et goûteuse, une chair qui a gagné en structure et en goût. Une merveille.

    Benoît Violier, lui, travaillait dans l'ombre de ses précurseurs à Crissier. Depuis avril et sa reprise du restaurant, il y déploie enfin son propre style au milieu d'une brigade rafraîchie, enthousiaste, décontractée et drôle. Pourtant, le chef ne lésine pas avec la précision ou la qualité, mais il le fait avec tant de bonheur et d'envie que son équipe le suit. Chez lui, c'est le retour des produits et des goûts classiques (pas plus de deux par plat, promet-il), mais d'une si belle élaboration, d'un assemblage de textures et de goûts si bien maîtrisé que c'en est génial. Les cèpes de Bordeaux sont donc proposés en ravioles, dans un jus où ils figurent également mais crus et croquant. Les langoustines sont d'une qualité incroyable, cuites à en être juste nacrées, d'une structure magnifique, dans un jus qui marie citron et gingembre avec audace et équilibre. La sole est toute simple, cuite vapeur et servie avec des dés de tomate. Le minicrabe batailleur marie sa chair délicate à du caviar osciètre dans un jus juste beurré comme il faut. Du grand art, une intelligence du produit.

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  • A la Bavaria montreusienne, on va de Vienne (et son escalope) à Paris (et son Café)

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    bavaria1.jpgDepuis cent trente ans, brasserie rimait avec Bavaria, à Montreux. Et, durant les deux dernières décennies, cela rimait aussi avec Salzmann, comme Rudi, en cuisine, et Angèle, en salle.

    En 2008, pourtant, le bâtiment fut démoli, et les Salzmann se trouvèrent orphelins de leur établissement jusqu’en 2010, où ils ont rouvert à la même adresse mais dans des murs tout neufs, sur lesquels on avait repeint les fresques de Heussler.

    L’ambiance n’y a pas changé, ni la cuisine délicieusement classique de Rudi. Depuis quelques semaines, il a concocté un menu Café de Paris (58 fr.), avec le concours de l’ancien chef du Royal Plaza, Georges Dufresne, qui prépare une sauce riche en goût mais un peu plus légère en gras. A la Bavaria, cela donne une entrée de crevettes décortiquées, saisies comme il faut dans une émulsion champagne et ladite sauce, le tout sur un lit de poireaux. (On peut la commander seule pour 36 fr.). La suite est un cœur de filet de bœuf de 200 g, d’une tendreté irréprochable, avec sa sauce et de délicates pommes allumettes (46 fr.). Et cela se termine par un sorbet au grapefruit rose arrosé de Campari.

    Mais la maison est surtout connue pour ses spécialités, au premier rang desquelles l’escalope de veau viennoise façon Rudi (35 fr.), si grande qu’elle recouvre toute l’assiette. «J’ai des clients qui disent que c’est la meilleure du monde, hors de Vienne», affirme avec plaisir le patron. Et à l’entendre frapper en cuisine après la commande, on sait qu’elle est fraîchement préparée.

    La choucroute est richement garnie (27 fr. sur assiette, 38 fr. sur plat), les pieds de porc sont au madère (22 fr.) et l’émincé de bœuf Stroganoff (38 fr.). Rien que du classique, on vous l’a dit! Et Rudi décline ses assiettes de rösti en douze recettes différentes.

    Côté vins, c’est le domaine d’Angèle. Elle choisit avec passion des crus de la région et d’un peu plus loin. Enfin, le service reste dans l’ambiance brasserie, avec des serveurs forcément un peu occupés mais agréables.

    Brasserie Bavaria, avenue Nestlé 17, 1820 Montreux. 021 963 25 45. Fermé le lundi. www.brasserie-bavaria.ch.

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  • Manger thaïlandais sous les arbres de la place du Village de Grandvaux

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    grandv2.jpgEn plein centre du village de Lavaux, le Café de la Place a connu sa période apéro vaudois, dont seuls les anciens se souviennent, puis une longue période chinoise, qui avait bonne réputation. Depuis le début de l’année, il est désormais thaïlandais, par la grâce de Samart Wasugree, qui a passé par le Jardin thaï de l’hôtel Alpha-Palmiers, à Lausanne.

    La décoration du restaurant est assez simple, entre un côté plutôt café et une salle plus apprêtée. Mais la plus belle pièce est cette terrasse, posée de l’autre côté de la place, sous les arbres, et offrant une vue panoramique sur le Léman. De quoi se laisser distraire au moment de choisir dans la carte épaisse comme un bottin téléphonique, reprenant l’essentiel des spécialités du Siam importées dans nos contrées.

    La salade de papaye (15 fr.) mélange ce fruit vert en longues lanières avec des spaghettis de carotte et une sauce agréablement relevée où l’on sent le parfum du citron vert. L’assortiment d’entrées (15 fr.) est proposé avec trois sauces pour agrémenter les ravioli frit, brochette satay ou poulet en feuille de pandanus. Là aussi, la qualité des épices et leur juste mesure montrent la qualité du chef cuisinier.

    Les plats récitent leur apprêt selon le type de viande ou de poisson. Au chapitre porc, celui sauté au gingembre (22 fr.) associait le piquant de la racine à la tendreté de la chair bien juteuse. Seule spécialité que nous ne connaissions pas, les crevettes sautées à l’œuf, sauce curry jaune (25 fr.) ont été la seule erreur de la soirée de la part d’un personnel jeune et plutôt dévoué: à l’arrivée, ce n’étaient pas des crevettes mais des calamars apprêtés de la même manière, dans une sauce où l’œuf brouillé dans la sauce y apportait une touche granuleuse amusante.

    La carte des vins est moins épaisse que celle des plats, mais elle offre quelques jolies bouteilles de la région et d’ailleurs, parmi lesquelles un œil-de-perdrix du Château d’Auvernier (49 fr.) offrait sa fraîcheur presque pétillante pour épouser les épices.

    Tham Nak Thaï, place du Village, 1091 Grandvaux. 021 799 12 07. Fermé le lundi.

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  • Un récital à quatre mains qui lance la transition à Crissier

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    rochat_dp.jpgPhilippe Rochat et son successeur, Benoît Violier, ont offert un repas au champagne aux amateurs éclairés

    La cinquantaine de convives était triée sur le volet: des grands chefs, comme Dominique Gauthier, Edgard Bovier ou André Jaeger, des sommeliers, des directeurs d’hôtels et quelques rares journalistes. A leur menu, ce mercredi, deux vins d’exception et un déjeuner qui lançait inofficiellement la succession entre Philippe Rochat et Benoît Violier, tout en célébrant la sortie du millésime 2003 de Dom Pérignon. Le futur chef de Crissier (dès le 1er avril) avait concocté un superbe menu mettant en valeur les différentes facettes du vin.

    L’incroyable précision Pour commencer et montrer la minéralité du vin, ce yin et yang de pommes vertes et de caviar Osciètre impérial, dessinant le symbole en vert et noir. L’incroyable précision de la pomme verte présentée en billes rondes de la même taille que les œufs d’esturgeon, sans que le fruit ne s’oxyde, montre la qualité de la brigade de Crissier autour de son futur chef, un fou de technique, Meilleur Ouvrier de France. «Nous ne devons aller que vers l’excellence et l’exclusif», explique-t-il.

    Le respect de la tradition Richard Geoffroy trouve à son 2003 un côté sombre. Voici donc un classique de Crissier, les cardons aux truffes noires de Richerenches, comme un hommage à la statue du Commandeur, Fredy Girardet lui-même. Philippe Rochat l’honore d’un «Il m’a appris ce qu’était le vrai métier de cuisinier». Benoît Violier intégrera certains de ses plats à sa première carte, comme quelques incontournables de Philippe Rochat. La réalisation est parfaite, avec cette rosace de lamelles noires qui recouvre un cardon tendre à souhait et son jus crémeux, légèrement poivré.

    La pureté absolue Après le noir vient le blanc. Celui du côté floral du champagne. Celui aussi de ce tronçon de sole de la Cotinière cuit impeccablement à la vapeur et son émulsion au champagne. C’est virginal, délicat, et il y a ici une des clés des trois chefs de Crissier: aller à l’essentiel, ne jamais surcharger.

    Les influences épicées «Ce champagne demanderait du gras et des épices», souffle Paolo Basso, le sommelier vice-champion du monde. Il est servi avec cette grosse langoustine arrivée de Douarnenez, presque nacrée, et son jus au curry Madras. Violier, comme ses prédécesseurs, ne suit aucune mode, mais sait ouvrir sa cuisine aux influences du monde tout en gardant sa base de grande cuisine française. Pour le plus grand bonheur de Philippe Rochat, qui affirme: «Ma réussite, c’est ce que Benoît fera de cette maison.»

    Le moment canaille «Quand des chefs se rencontrent, ils adorent se faire des abats», explique Dominique Gauthier, le chef du Chat-Botté. «Ce sont ces plats qu’on adore et qui sont le révélateur de notre technique.» Il est entendu avec cette noix de ris de veau magnifique, dorée et caramélisée au beurre, juste piquée de truffes noires. «Quand on avait ces noix de ris de veau en cuisine, elles étaient tellement belles qu’on avait envie de les photographier», rigole Benoît Violier. Fredy Girardet faisait pareil avec les rognons Bolo de son père.

    La légèreté en conclusion Pour le dessert, Richard Geoffroy a sorti de sa cave un Œnothèque 1976, autre année chaude. Le champagne a gardé sa fraîcheur, à laquelle s’ajoutent des notes de cire, de bois, presque de liège. En face, le soufflé aux oranges Tarocco est d’une légèreté incroyable, comme celle que ressent le convive qui quitte la table de Crissier sans surcharge, l’âme aussi légère que les bulles de champagne. Il n’y a pas d’excès ici.

    Philippe Rochat quittera sa cuisine le 31 mars. Il a déjà déménagé dans sa nouvelle maison et continue à gérer sa succession avec une intelligence et une élégance rares. «Je me réjouis d’avoir le temps d’aller manger chez mes amis.»


    Dégustation du Dom Pérignon 2003

    Richard Geoffroy, chef de cave de Dom Pérignon, est fier de son nouveau bébé, d’autant plus fier que la naissance fut houleuse. 2003 a connu un été caniculaire. Geoffroy n’a pas hésité à sacrifier ses vacances pour revenir en Champagne et commencer les vendanges le 16 août. D’autant que le chardonnay avait, lui, souffert du gel et n’avait donné que 20% de son rendement habituel. Faire un millésime de cette année-là était osé. «A posteriori, je me rends compte que c’était un risque, avoue l’œnologue. Mais c’était une évidence de le faire.» A le boire, on approuve.

     


    Editorial paru dans 24 heures du 9 mars

    Tout faire pour pérenniser l’entreprise

    L’Hôtel de Ville de Crissier n’est  pas seulement un restaurant trois étoiles, c’est aussi une société de 44 employés, une PME active dans le domaine du luxe. Par la grâce de Fredy Girardet d’abord, puis de Philippe Rochat, l’endroit a développé une renommée qui déborde aujourd’hui largement de nos frontières, un savoir-faire extraordinaire digne de nos plus grands horlogers, un réseau de fournisseurs de première qualité dont Crissier, entre autres clients, assure la viabilité économique.

    A la tête du restaurant depuis 1996, Philippe Rochat aurait pu se contenter – à l’heure de prendre sa retraite le 31 mars prochain – de vendre l’enseigne avec un coquet bénéfice sans se soucier de ce qu’il en serait advenu. Mais ce n’est pas le genre de cet homme foncièrement honnête, droit et conscient de l’âme particulière de l’adresse dont il a la charge. Il a donc construit sa succession avec Benoît Violier qui l’assiste au quotidien. Pendant cinq ans, les deux hommes ont construit l’avenir. En faisant rentrer dans le capital des actionnaires partageant leurs vues de pérennité plutôt qu’avides de bénéfices immédiats, en rénovant de fond en comble l’outil de travail avant de le transmettre, les deux hommes ont fait preuve d’une grande intelligence. Et la présence de Philippe Rochat au conseil d’administration du restaurant est un autre gage de cette succession assumée.

    Osons le dire: la passation de pouvoirs à Crissier est un modèle de transmission d’entreprise dont beaucoup pourraient s’inspirer. Parce qu’elle est le fait d’hommes qui ont mis en avant des valeurs morales, des visions à long terme plutôt que de la rentabilité et des ego. Au 1er avril, Benoît Violier pourra continuer l’œuvre avec toutes les chances de réussite et, donc, de rendre hommage aux prédécesseurs avisés dont il prolongera le travail.

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  • Le capuccino de champignons des bois d'Alain Chapel

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    Il y a comme ça des plats qui vous restent, que vous pouvez décrire avec émotion vingt ans après. Moi, par exemple, au mitan des années 80, j'ai passé une très belle soirée chez Alain Chapel, dans son restaurant de Mionnay.Si le souvenir d'une excellente soirée m'est resté, celui des plats dégustés s'est estompé. Sauf... sauf ce capuccino de champignons des bois, servi dans un gros bol, camouflant sous sa mousse qui annonçait les espumas d'aujourd'hui toutes les odeurs des sous-bois, transformant le moment en parcours émouvant, faisant scintiller les images d'arbres, les lumières d'automne, cette légère humidité de l'atmosphère qui rend chaque fumet particulier. Le capuccino de Chapel, c'est un peu ma Madeleine de Proust.Alain Chapel, celui qui avait repris le restaurant de ses parents en 1967, celui qui avait reçu sa troisième étoile en 1973 pour ne jamais la perdre, celui qui avait formé Alain Ducasse et tant d'autres, celui qui, malheuresement, est décédé trop tôt en 1990. Sa femme, puis ses deux fils ont tenté de poursuivre l'oeuvre avec l'aide de Philippe Jousse, conservant deux étoiles à Mionnay. Mais les temps sont durs. Le restaurant a fermé pour, sans doute, ne plus rouvrir.Il ne me reste plus que ce souvenir que ravive chaque visite dans un sous-bois d'automne.

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  • A Pully,le Bambou sait être souple et se dédoubler

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    bambou.jpgIl est tout discret, le long de l’interminable avenue Général-Guisan, qui relie Lausanne à Pully.

    Le Bambou, pourtant, ne cesse d’attirer une clientèle fournie, qu’elle vienne s’asseoir dans le décor boisé un peu quelconque ou qu’elle emporte quelques sushis à domicile. La formule a tellement de succès que les propriétaires ont ouvert un deuxième Bambou, à Neuchâtel.

    Chen Zi Ning était chef au Myo, à Lausanne, après être arrivé du Japon, où il vivait avec son épouse, Lin Mei Juan. Depuis six ans, ils tiennent ce restaurant japonais, au service impeccable et efficace et à la carte variée.

    Il y a les sushis, bien évidemment, préparés minute au comptoir dans une large diversité, après que le client a coché ses choix sur une longue bande de papier.

    Nous avons apprécié, par exemple, les nigiris de Saint-Jacques (12 fr. les deux) ou d’œufs de poisson volant (10 fr. les deux), où la chair est posée sur le riz. Les makis de saumon et avocat (9 fr. les six) ou de thon gras et poireau (12 fr. les six) étaient parfaitement roulés sous leur enveloppe d’algues. Les petits california rolls emballaient des tempuras de crevettes délicieuses (18 fr. les six). A noter qu’un assortiment de 6 sashimis (poisson cru seul), 6 nigiri et 6 makis, accompagné d’une soupe miso généreuse, est proposé pour 48 fr.

    Une série de menus avec ou sans sushis est également proposée à côté d’une large carte où d’autres gastronomies asiatiques tiennent leur rang. Mais on est resté côté nippon avec ce poulet terriyaki très juteux, bien cuit, où la sauce tenait sa place avec distinction (26 fr.). Le bœuf du menu, lui, est effiloché et tendre, généreusement assorti d’oignon et d’une sauce légèrement doucereuse.

    Si les Japonais ne mangent habituellement pas de dessert après les repas, la maison propose néanmoins un choix de glaces ou de beignets, et de jolis fruits frais. Quant aux boissons, la carte des vins est plus qu’honnête pour un restaurant asiatique.

    Le Bambou, av. Général-Guisan 16, 1009 Pully. 021 711 20 88. www.bambousushibar.ch.

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  • Les goûts de la Grèce moderne au Palace

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    yannisB.jpgSi vous cherchez un restaurant où aller d'ici au dimanche 26 février, précipitez-vous au Côté Jardin, le restaurant méditerranéen du Lausanne Palace. Sa carte est en effet entièrement grecque, mais attention, de la nouvelle cuisine grecque, en l'occurence celle de Yannis Baxevanis.

    Yannis B. est aujourd'hui le chef de son propre restaurant, à Athènes, tout en dirigeant l'été les cuisines du Galazia Akti, au Grand Resort Lagonissi. Après un parcours où il a quand même reçu douze fois la distinction de "Meilleure cuisine grecque de l'année", excusez du peu. Yannis B. est en personne à Lausanne pour diriger la brigade d'Edgard Bovier pour cette quinzaine, dont le Côté Jardin gardera quelques recettes pour sa carte habituelle. Surtout, le chef est un fou d'herbes sauvages traditionnellement utilisées dans la cuisine grecque mais oubliées aujourd'hui. Il va ramasser lui-même le sel de mer, et cueille sur les rochers les herbes qui seront servies à sa table.

    Et alors, comment c'est? Une vraie réussite, alliant des textures inhabituelles et des goûts chaleureux mais exotiques. Prenez son lapin longuement cuit et servi avec de l'écorce de bergamote séchée et râpée qu'accompagne une purée de patates douces. C'est goûteux, caramélisé et vif en même temps grâce à la bergamote (42 fr.). Essayez d'abord son tarama de poutargue où sont plongées des chips de petites crevettes à manger entières et du pain à la farine de caroube comme on le faisait en période de disette: le croquant un peu sec des crevettes se baigne dans le moelleux du tarama, les goûts hésitent entre la douceur et l'acidité (29 fr.). Ne ratez pas le buffet d'antipasti hellènes en entrée (26 fr.). Les feuilletés aux herbes sauvages des montagnes sont tout légers (21 fr.). Les tendres calamars sont farcis délicatement au fromage sans être bourratifs, étendus sur un lit de salicornes et de fenouils de la mer (38 fr.). Une vraie découverte que ces fenouils de la mer, mariant à eux seuls un zeste d'amertume, une pointe d'acidité et un parfum bien marin! Et que dire de ce marlin, un poisson assez puissant, qui se confronte à de l'aubergine et de la menthe? Une réussite (45 fr.).

    Un menu dégustation à 90 ou 110 fr. permet de se faire une belle idée. Le tout en sirotant quelques vins grecs judicieusement choisis.

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  • L’Epicurious offre aujourd’hui une cuisine à la hauteur de ses vins

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    epicurious.jpgEn été, c’est une des plus belles terrasses de Lausanne avec ses 300 m2 sur les toits du Flon.

    Autrement, c’est un immense espace postindustriel au décor un peu froid qui mélange hardiment le bleu et le violet.</p><p>Le lieu créé par l’équipe de l’Atelier volant est multiple: en sortant de l’ascenseur au 3e étage, il y a d’abord le bar à vins où, derrière un comptoir tout en longueur, une centaine de crus sont disponibles au verre, à des prix très urbains, accompagnés d’un petit choix de tapas. La carte est évidemment sur iPad. Un grand aquarium accueille également les fumeurs, en particulier ceux de cigares que soigne l’Epicurious.

    Plus loin, les immenses chaises bleues du restaurant ont un dossier surdimensionné qui protège des voisins.

    Après quelques hoquets, l’endroit a trouvé le chef qu’il lui fallait: Christophe Albiero, qu’on appréciait au restaurant Le 5e, à Lausanne, est aux commandes depuis un mois. A midi, 4 propositions (de 19 fr. 50 à 28 fr.) et un menu d’affaires à 48 fr. changent chaque jour. Le soir, la carte est un peu plus étoffée, dans un registre classique modernisé.

    On a apprécié ce gaspacho d’asperges vertes bien voluptueux, même si l’anis annoncé était discret. Au centre, un fagot d’asperges entourait une chantilly légèrement parfumée au foie gras (18 fr.). Jolie réussite que ces rillettes de crabe au wasabi, bien relevée, posée sur un carpaccio de Saint-Jacques à l’huile d’argan (22 fr.) subtilement dosée.

    La tartelette printanière aux légumes était, elle, un peu décevante, entourée de grosses crevettes parfaitement saisies et juste parfumées de vinaigrette (38 fr.). Mais la noix de ris de veau alliait le croustillant de la surface à la tendresse de la chair, sur son lit d’asperges vertes, de morilles généreusement servies et d’une sauce légèrement crémeuse (41 fr.).

    La carte des desserts est originale, comme ce palet moelleux de chocolat amer et sa glace morille et absinthe que nous n’avons pas goûté. Quant au service, il est efficace.

    Texte paru dans Le Coup de fourchette de 24 heures du 13 avril. Photo Samuel Fromhold

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  • The Frenchie livre 32 recettes de son bistrot parisien so trendy

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    frenchie1.jpgLe bistrot de Gregory Marchand, est complet deux mois à l’avance. L’ancien chef de Jamie Oliver sort un livre du Frenchie

    C’est un vrai phénomène, un bistrot dont les 24 places sont réservées deux mois à l’avance. Il faut dire que le Frenchie n’est ouvert que le soir et que les prix y restent terriblement abordables (menu dès 34 €!). Le Frenchie, c’est Gregory Marchand, jeune de la DDAS élevé en foyer qui entre en cuisine comme on entre en religion.

    Le gamin a la bougeotte et parcourt le monde. De ses trois ans comme chef au Fifteen de Jamie Oliver, il garde le goût de plats colorés et d’associations insolites (et son surnom, The Frenchie). De Hongkong, le goût des herbes et des graines aromatiques. De New York, la culture d’une cuisine bistrotière faite pour faire plaisir sans trop de complications. De l’Espagne, le culte de l’huile d’olive.

    En 2009, quand il ouvre le Frenchie rue du Nil, Paris 2e, il est seul en cuisine. La carte change toutes les semaines, au gré du marché et des inspirations du bonhomme, qui cuisine à l’instinct. Le succès est tel qu’il a désormais ouvert un bar à vins juste en face, pour promouvoir les crus choisis par ses deux sommeliers, Laura et Aurélien. Le voilà qui sort un bouquin, lui qui prétend ne pas connaître les quantités dans ses recettes et tout goûter. Un bouquin simple, branché, joliment looké, dont les 32 recettes permettent plein de déclinaisons. Et qui donnent envie d’aller à Paris… après avoir réservé.

    La cuisine du Frenchie at home, Greg Marchand, photos de Djamel Dine Zitout.Ed. Alternatives, 140 p. 46 fr. 30.




    Une recette: salade de carottes, à l’orange et avocat

    Ingrédients pour quatre:
    2 belles bottes de petites carottes primeur
    4 oranges
    2 avocats
    1 gousse d’ail
    1 citron vert
    1 pincée de graines de coriandre
    1 pincée de graines de fenouil
    1 branche de thym
    quelques feuilles de coriandre
    huile d’olive
    fleur de sel
    piment d’Espelette.

    Préparation

    Préchauffez votre four à 180 °C. Lavez bien les carottes, séchez-les dans un torchon puis déposez-les dans un saladier.

    Toastez à sec les graines de fenouil et de coriandre dans une poêle jusqu’à ce qu’une odeur agréable s’en dégage. Attention à ne pas faire brûler. Transférez-les dans un mortier et écrasez grossièrement au pilon.

    Ajoutez-les aux carottes, avec le thym, l’ail écrasé et un filet d’huile d’olive. Salez et mélangez bien avec vos mains. Versez le tout dans un plat et enfournez pendant 15 minutes environ. Réservez à température ambiante.

    Épluchez les oranges à vif puis découpez-les en rondelles.

    Tranchez les avocats en deux et dénoyautez-les. Détachez la chair de la peau à l’aide d’une cuillère. Taillez dans le sens de la longueur.

    Effeuillez la coriandre.

    Mettez le tout dans un saladier, ajouter les carottes rôties et assaisonnez avec l’huile d’olive, le jus de citron vert et une pincée de piment d’Espelette.

    Dressez harmonieusement sur assiettes.

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  • Testé pour vous: la belle alliance Perrier-Jouët et Vuillet

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    perrier-jouet.jpgPerrier-Jouët est un champagne discret, qui se positionne en gastronomie plutôt qu’en cabaret désormais. Et c’est pourquoi la marque d’Epernay propose régulièrement à des chefs de créer des menus qui conviennent à ses crus, menus proposés aux clients.

    Jacky Vuillet, de l’Auberge de Lavaux, à la Conversion, a ainsi suivi la proposition avec beaucoup de bonheur, articulant ses plats autour de trois champagnes de la marque à la fleur.

    Pour accompagner le Grand Brut, son côté épicé et fruité, le chef, après l’amuse-bouche, propose une escalope de foie gras parfaitement saisie, avec son grué de cacao et un coulis de piment d’Espelette. Bon choix. Même plaisir avec cette coquille Saint-Jacques au yusu, un citron asiatique, dont le côté agrume n’entame pas le fruité du champagne. Avec le Belle Epoque 2004, cuvée phare, un ravioli de homard s’accommode du côté fruits blancs et jaunes, alors qu’un suprême de volaille d’une tendreté parfaite et ses truffes noirs rentrent en résonance avec la soie du millésimé. Reste à apprécier les fromages et le moelleux au chocolat avec un Blason rosé, bel assemblage très floral, entre la violette et la rose.

    Menu complet, avec un verre de chaque champagne, 220 fr., jusqu’à mi-avril.

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  • Divorce à l’Onde

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    JEROME_AKE_02.jpgC'est bien dommage parce qu'on aimait beaucoup cette adresse mythique de Saint-Saphorin (Lavaux). Aux commandes, le propriétaire, l'avocat lausannois Georges Muller, et son directeur, le sommelier médiatique Jérôme Aké Béda, ont décidé de renoncer à la carte gastronomique du premier étage.

    zimmermann.jpgIls veulent miser sur la grande rôtissoire qui y trône, magnifique, et décliner une carte orientée brasserie et viandes grillées, tout en offrant "une atmosphère conviviale comme du temps de Gilles."

    Conséquence: l'excellent chef Patrick Zimmermann qui menait ce restaurant étoilé, a donné sa démission. Il ira officier à Uzwil. Ce qui le rapprochera de sa famille, toujours en Alsace. Et on ne sait pas encore ce que va devenir un des meilleurs pâtissiers de Suisse romande, l'excellent Philippe Blondiaux, prévenu hier seulement.

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  • Un David vaudois et trois Goliaths se disputent la réservation en ligne

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    proresto.jpgAlors que le géant LaFourchette.com arrive en Suisse, qu'existent déjà iTaste et MyTable, Michael Brulhart et Landry Pahud croient aux chances de leur ProResto

     

    Ils sont jeunes, sortent de HEC et aiment manger au restaurant. Michael Brulhart et Landry Pahud viennent de lancer ProResto, un site de réservation de tables en ligne. Un service qui prend son essor dans le monde et qui débarque en Suisse. Face aux deux jeunes d’Echallens, la concurrence est en effet rude. Le premier venu sur ce marché est le réseau social iTaste, qui a ajouté il y a plusieurs mois la réservation à la possibilité pour les internautes de commenter leur visite au restaurant.

    En novembre dernier, les Lucernois Peter Pfister et Robert Casagrande ont investi 4 millions de francs pour créer MyTable, un site et une application mobile de réservation. Forcément plus fort en Suisse alémanique, MyTable compte plusieurs centaines de restaurants partenaires et en vise 6000. Les utilisateurs peuvent rédiger des commentaires. Et les restaurateurs partenaires paieront 75 centimes par convive lors d’une réservation en ligne.

    Un sérieux concurrent

    LaFourchette est un véritable phénomène en France (7 millions de réservations effectuées). Elle appartient au groupe SmartBox, qui vient de racheter GaultMillau (tout un symbole). Elle peaufine son arrivée en Suisse et a déjà logé au quai du Mont-Blanc, à Genève, son équipe commerciale. Le directeur helvétique, Thomas Landais, prévoit une ouverture d’ici à mai-juin. «Nous avons déjà plus de 100 restaurants partenaires et les contrats se signent à un rythme soutenu.» Sur LaFourchette, le patron paiera 2 francs par convive à midi, et 3 francs le soir. Mais LaFourchette offre également un outil pour gérer à l’interne du restaurant son livre de réservation. Le patron peut l’utiliser gratuitement ou choisir une version «intégrale» pour 79 francs par mois. Et il peut également proposer des offres spéciales à ses clients par le biais du site.

    Revenons à Echallens. ProResto y compte sept collaborateurs. Les deux patrons misent sur leur approche du marché local. «Les internautes ne peuvent pas commenter les adresses, et cela plaît beaucoup aux restaurateurs, qui en ont souvent assez de ces critiques», expliquent-ils. La réservation peut être effectuée soit en ligne, soit par téléphone, directement par le visiteur. «C’est cette deuxième solution qui est privilégiée. La Suisse est encore rétive au online.»

    Lancé en octobre, ProResto compte déjà 130 partenaires (qui paient 740 francs par an), et en vise 1000. «Nous faisons déjà 450 réservations par semaine», proclament-ils. Dont 400 sont faites par téléphone. Le site propose également un espace membres, avec des offres et des concours.

    Il y a beaucoup de monde sur le marché. Et il est difficile de penser qu’ils vont tous résister.



    Bonresto se relance

    Lancé à l’époque par Romano Hasenauer, le patron du Chalet des Enfants et de l’Abbaye de Montheron, Bonresto.ch a été le premier site romand d’échanges de commentaires sur les restaurants avec RestoRang. Les restaurateurs abonnés pouvaient communiquer avec leur clientèle. Racheté par Ringier, Bonresto a souffert de l’arrivée sur le marché de iTaste, le «réseau gourmand» dont les commentaires sont signés d’un vrai nom, lancé par des fondateurs de LeShop.

    Olivier Di Natale, propriétaire du Passeport Gourmand, a racheté Bonresto il y a deux mois, ainsi que d’autres sites de l’éditeur.  «Nous avons beaucoup d’ambition pour Bonresto, même si nous allons encore y travailler six à huit mois. Au final, le site sera plus moderne, et les commentaires auront moins d’importance. Par contre, nous offrirons de nouveaux outils aux restaurateurs.» Lesquels? C’est encore secret...




    Passeport copié

    Le Passeport Gourmand est arrivé en Suisse il y a vingt-trois ans. Le principe est simple: en allant manger dans un des restaurants partenaires, l’addition d’un des convives (hors boisson) est offerte. Une manière de découvrir de nouvelles tables puisque l’action n’est valable qu’une fois par adresse. Le livre, décliné en cinq éditions régionales, s’arrache au moment de sa sortie, le tirage étant limité pour ne pas asphyxier les restaurateurs. «L’an dernier, nous avons dû envoyer 12 800 lettres d’excuses à des clients qui n’ont pas eu accès au guide», explique son éditeur, Olivier Di Natale.

    Le succès de la formule n’échappe à personne. Après la Clé lausannoise, qui propose le même concept en y incluant des musées, Tables ouvertes s’est lancé il y a un mois, à prix cassé (60 francs pour le lancement).

    Jean-Charles Buffat, un des associés de Tables ouvertes, reconnaît la copie du Passeport. «On n’a rien réinventé. Ce marché des réductions ne cesse de progresser, et on s’est glissé dans le trend.»

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  • François Glauser sort un joli livre avant de quitter son auberge de Vugelles

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    glauser_livre_03.jpgLe talentueux chef du Nord vaudois livre une ode aux produits du marché alors qu’il va quitter La Croix-Fédérale à la fin juin, histoire de réfléchir à son avenir et de s'occuper de ses enfants.

    C’est un enfant du Nord vaudois, où sa famille exploite un domaine agricole, à Champvent. Mais être paysan l’intéressait peu. Son truc, c’était la cuisine, qu’il apprendra avec Jacques Besse, Peter Baermann ou Edgard Bovier. Une formation voyageuse qui l’amènera jusqu’en Allemagne. Et pour son premier restaurant en propre, il a repris, il y a quatre ans, La Croix-Fédérale de Vugelles-La Mothe, un endroit rendu célèbre par Mary Nozahic. Il y propose alors une cuisine de saison, d’instinct aussi, sans menu. L’ardoise décrit les plats que ses visites au marché ou auprès des pêcheurs du lac de Neuchâtel lui inspirent. Sa pochouse devient célèbre.

    La chance de faire un livre

    Le jour où l’éditeur Philippe Vandelle lui propose de réaliser un livre sur les plats vaudois, Glauser convainc ce dernier de réaliser plutôt une ode aux produits du marché. «C’est une vraie chance de faire un livre, je l’ai saisie.» Nicolas Bringolf réalise la description d’une soixantaine de produits, tandis que le cuisinier leur adjoint ses recettes. «Je n’ai rien inventé, c’est juste des plats nés de mon parcours, que j’ai modifiés ou améliorés.» Le cuisinier a voulu des préparations simples, presque des suggestions: «Chacun peut changer un ou deux ingrédients, c’est comme il veut. Je donne des idées, pas des dogmes. Et ce sont des recettes que j’aime bien, assez rapidement faites pour ne pas décourager le lecteur.»

    Surtout, il promeut des produits de la région. «Sans doute à cause de mon enfance paysanne, je connais le terroir. Il faut préserver notre patrimoine, sinon il disparaîtra. Même s’il n’est pas facile de renoncer aux asperges étrangères quand elles arrivent et que nos clients les demandent. Si vous mettez à la carte les suisses deux mois plus tard, les gens auront déjà été rassasiés des importées.»

    Alors que paraît son livre, le chef va bientôt fermer la porte de sa Croix-Fédérale. Il arrête fin juin son aventure. «J’ai un peu tout fait en même temps: me lancer à mon compte, fonder une famille (ndlr: il a trois petits enfants avec sa femme, Sabine), et c’était trop. D’autant qu’il fallait encore réaliser le livre mes mardis de congé. Là, j’ai juste envie de m’occuper de mes enfants et de prendre du temps pour décider de mon avenir. Si jamais, dites que je cherche un repreneur.»

    Une recette: Raviolis d’aubergine et basilic

    Ingrédients pour quatre:
    220 g de farine
    2 œufs
    2 aubergines
    1 gousse d’ail
    2 ou 3 branches de basilic
    des copeaux de L’Etivaz
    des pétales de tomates confites
    huile d’olive
    sel et poivre.

    Préparation

    Coupez les aubergines en deux dans leur longueur. Salez, poivrez et ajoutez un filet d’huile sur chaque moitié. Faites cuire durant environ une demi-heure à 200o C. Grattez les aubergines pour en extraire la chair et hachez celle-ci grossièrement.

    Hachez l’ail et faites-le chauffer à l’huile d’olive dans une casserole, ajoutez l’aubergine, du sel et du poivre. Faites cuire un moment pour évaporer le liquide de l’aubergine. Laissez refroidir puis ajoutez le basilic haché.

    Confectionnez une pâte pas trop molle avec les œufs et la farine. Abaissez la pâte très finement. Sur une moitié, déposez de petites portions de farce et recouvrez-les de l’autre moitié de pâte. Découpez les raviolis en pressant bien les jointures. Faites-les cuire à l’eau salée quelques minutes, égouttez-les puis ajoutez quelques gouttes d’huile d’olive.

    Servez avec du basilic haché, des copeaux de L’Etivaz et des pétales de tomates confites.

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  • L'Ours entre à l'Abbaye

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    menu_ours_gras.JPGDepuis qu'il a repris l'Abbaye de Montheron en plus de son Chalet des Enfants du Mont-sur-Lausanne, Romano Hasenauer a une deuxième ambiance à proposer pour mettre en scène ses petites folies. Là, c'est avec la complicité de Catherine Fattebert, animatrice à Couleur 3 et officiant comme traiteur sous le nom de Fat Bear Catering, qu'ils ont mis sur pied une soirée qui rugit le 30 novembre prochain.

    Et, très vite, les deux organisateurs se sont mis d'accord sur le thème de la soirée, l'ours, présent dans la société de catering de Catherine (pas facile à dire, ça...) et que Romano Hasenauer voyait bien régnant sur l'Abbaye, comme au Moyen Age où c'était lui, le roi des animaux, avant que cette grande flemme de lion ne lui pique son trône.

    Le souper de l'ours gras est donc mis en scène et se déroulera en quatre actes.

    Au premier, pour "lisser l'ours dans le sens du poil et occuper sa bouche", muffin au cacao et sauciflard, gravlax au sapin d'ici, tartelettes aux pommes acides, gingembre et lard, chips de céleri, huile de truffe, noisettes rôties et chèvre tout frais mais qui ne fait pas "beeeee", soupe de potimaron, tout petit et pas marron avec quelques graines de courge.

    Puis, "pour satisfaire aux exigences de l'animal qui peut se montrer fort grognon s'il n'est pas content", salade de lentilles aux châtaignes et à la menthe, gratin de choucroute à la crème, pâté de coin-coin aux noisettes, champignons farcis aux épinards et à l'ail, brochettes du chasseur d'ours.

    Enfin, "pour terminer en douceur ce qu'on a si bien commencé", minifondants trop bons au chocolat, caramel au beurre salé, petits carrés aux amandes et au miel, pavlova comme une neige, au citron et à la menthe, mousse au chocolat blanc et ses pruneaux aux épices.

    Quoi? J'avais parlé de quatre actes, dites-vous?

    Oui, il reste "avec le café mais l'ours est déjà reparti", des tuilettes au chocolat qui glissent toutes seules.

    Bref, c'est le 30 novembre à l'Abbaye de Montheron, et ça ne coûte que 80 fr. sans les boissons. Un prix d'ours, non?

    Réservation au 021 731 73 73 ou à auberge@montheron.ch.

     

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  • A Ouchy, La Nautica conjugue terre et mer avec beaucoup de soleil

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    Nautica.jpgIl suffit de descendre à Ouchy pour se sentir en vacances. Sorti du M2, prenez à droite, le temps de contourner le port. Et là, au rez-de-chaussée du grand bâtiment de la Société nautique d’Ouchy, installez-vous sur la grande terrasse ou à l’intérieur d’un restaurant lumineux et moderne.

    La Nautica, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a été reprise en gérance il y a cinq mois par Max Speckinger, un jeune Lausannois au CV bien fourni, du Royal Savoy à l’Ecole hôtelière de Genève en passant par les Etats-Unis ou le Lausanne Palace cher à Edgar Bovier. Il a installé aux fourneaux Massimilliano Zanette, un Italien revenu de Hongkong, où il avait une étoile Michelin. A eux deux, ils proposent une carte qui conjugue leurs deux styles.

    Pour le second, c’est l’Italie, évidemment, avec un petit choix de pizzas joliment fines, des salades qui fleurent le Sud garnies de rucola et de mozzarella, des pâtes raffinées comme ces tagliatelle aux bolets (24 fr.) ou ces penne del mare (26 fr.). Le carpaccio rucola et sauce citronnée est très fréquentable (18 fr. en entrée, 23 fr. en plat).

    Pour Max Speckinger, c’est plutôt tartare de bœuf au pesto, une combinaison intéressante entre la douceur de la viande et l’acidulé du pesto (28 fr. les 120 g.). Le bœuf est rassis sur os cinq semaines avant d’être proposé en entrecôte café de Paris (34 fr.) ou en faux-filet (49 fr. pour 250 g), d’une tendresse exceptionnelle. A côté, les frites sont taille allumettes.

    La féra du voisin Serge Guidoux peut se retrouver en tartare ou en filet avec son beurre citronné (26 fr.), alors que la dorade entière est elle aussi parfaitement cuite (34 fr.).

    A la carte des vins internationale s’ajoutent un joli choix au verre et une belle palette de bières diverses. D’ailleurs, le jeudi soir, c’est apéro gourmand, vins à déguster et cocktail dînatoire de 17 h à 20 h. Reste un service éminemment sympathique et gentil, mais dont l’organisation laisse parfois sérieusement à désirer.

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  • Ferran Adrià ferme El Bulli

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    Adria.jpgDemain, le plus célèbre chef du monde arrête son restaurant, qui doit devenir un espace de recherche.

    C’est sans doute le cuisinier dont on a le plus parlé ces dix dernières années. Ferran Adrià tenait El Bulli, sur la Costa Brava, la cathédrale de la cuisine dite «moléculaire» dont le cuisinier catalan était le pape. La légende proclame qu’il y avait chaque année 2 millions de demandes de réservation pour les 8000 places disponibles. Le menu de 44 plats (!) n’y coûtait pourtant que 150 euros.

    Demain, donc, ce sera le dernier service à El Bulli. Les trente cuisiniers serviront le menu final aux cinquante convives chanceux. Et ce sera l’arrêt en pleine gloire pour un cuisinier qui a su rester étonnamment simple face à son succès planétaire, un arrêt qui prouve que l’envie de progresser tenaille toujours Ferran Adrià, qui n’y voit pas une fin de carrière. «Nous avions atteint une limite, explique le chef au magazine Omnivore. Depuis quelque temps nous créons moins, nous ne pouvons pas aller plus loin dans le cadre d’un restaurant normal avec ses quinze heures de travail et ses services quotidiens.»

    El Bulli ne ferme pas, il sera transformé en fondation et en laboratoire de recherche. «Rien ne dit que nous n’organiserons pas de temps en temps, pour quelques personnes, des repas afin de mettre en pratique le fruit de nos recherches, poursuit le chef. Jusqu’à présent nous consacrions 10% de notre temps à l’investigation et 90% au service. Désormais ce sera le contraire et c’est excitant.»

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  • Le réseau social des restaurants veut réserver votre table pour vous

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    paul_de_la_rochefoucault_itaste_01 copie.jpgLe site iTaste de Paul de la Rochefoucauld, qui permet de partager ses goûts, annonce 150 000 membres et une version alémanique.

    Vous aimez Facebook pour annoncer à vos amis où vous vous trouvez et ce que vous avez regardé à la télé? Vous devez aussi adorer iTaste, le réseau social lancé à Genève, qui permet de partager ses expériences dans les restaurants et de faire savoir à tous où vous allez manger ce midi. Le réseau, lancé en juin 2009 par Paul de la Rochefoucauld et quelques investisseurs, des anciens de LeShop.ch, annonce fièrement regrouper 150 000 membres aujourd’hui, alors que les développements techniques continuent à se faire.

    «On a déjà dépensé 2 millions de francs pour la machinerie», affirme le directeur avec philosophie. Parce qu’iTaste est construit sur les liens sociaux, il faut une dynamique parfaite du réseau, des outils adaptés, et les petits trucs qui rendent les internautes accros. «On vient de lancer un nouveau gadget qui permet d’annoncer qu’on est libre pour déjeuner ou pour dîner, et donc prêt à partager son repas avec un ami.» Et, désormais, l’équipe forte d’une vingtaine de personnes assure également un service de réservation en ligne dans n’importe quel restaurant de sa base de données.

    Ouverture alémanique

    Dans le même temps, Paul de la Rochefoucauld ouvre un bureau à Zurich et prépare une version alémanique de son site. «Nous sommes toujours en mouvement, et nous avons la chance de pouvoir compter sur nos investisseurs, Mais nous devons être les meilleurs. C’est comme Facebook face à Google: chez nous, c’est la recommandation, et les recommandations de mes amis sont encore plus importantes.»

    «Ami», le terme mis à la mode par les réseaux sociaux, prend un autre sens sur iTaste. D’ailleurs, le site vous en propose, qui ont des critères gastronomiques proches des vôtres. Et, surtout, tout un système flatte l’ego des membres, qui peuvent gagner des points de réputation et des points de contribution chaque fois qu’ils interviennent. Au point que certains sont presque frénétiques sur le site qu’ils inondent de leurs commentaires. Quand aux notes attribuées aux restaurants, elles sont pondérées selon la «qualité» du votant, entre 1 et 4.

    «Si je cherche un restaurant à Nice sur un moteur de recherche, je vais en avoir des centaines. Sur le réseau, je vais en trouver une trentaine que me conseillent des vrais gens qui me sont proches», affirme le patron. Qui mise également sur une plate-forme où il se passe toujours quelque chose. Il a donc une équipe qui relit tous les commentaires publiés par des internautes (qui ne sont jamais anonymes), qui pose des questions quand les évaluations manquent de détail, ou qui organise des animations dans les restaurants partenaires.

    Eh, oui, il y a des restaurants partenaires, parce que c’est sur eux que repose le business plan. «Je vends aux restaurateurs des contacts avec des gens qui sont intéressés par eux, qui ont signalé vouloir y aller ou qui l’ont évalué. A eux, ensuite, de nouer une relation avec eux, de leur proposer des nouveautés, d’afficher leur plat du jour, etc.» Trois formules d’abonnement, de 1000 à 4000 fr. par année, donnent différents accès. Avec le premier, le patron a accès aux contacts. A 2000 fr., l’équipe iTaste s’occupera de répondre à sa place sur le site. Et, avec la formule la plus chère, on va carrément organiser un événement chez lui. Ça marche?

    «Nous avons de plus en plus de restaurants abonnés, avec un taux de renouvellement de plus de 70%, ce qui signifie qu’ils y trouvent leur compte», affirme Paul de la Rochefoucauld. Il espère atteindre l’équilibre financier l’an prochain. Et il rêve d’ouvrir d’autres déclinaisons, sur les hôtels, les épiceries: «Nous avons appris comment faire de l’argent avec un réseau social.»


    Deux concurrents romands

    Face à iTaste, Restorang propose, comme son nom l’indique, divers classements un peu opaques selon le budget ou le type de restaurant. Les commentaires sont anonymes, et la note moyenne attribuée aux établissements peut se baser sur des visites vieilles de… cinq ans. La liste des restaurants n’est guère à jour, mettant par exemple à Lausanne le Riche Lieu qui est, en fait, à Sion. Les restaurateurs peuvent s’inscrire à trois types de package (700, 900 ou 1400 fr.) qui leur donnent droit à ajouter des photos, les menus du jour, des promotions ou une visite virtuelle de leur salle.

    En mains de Ringier, Bonresto permet de chercher des adresses selon 18 critères mais, attention, les restaurants abonnés (360 fr. par an) seront affichés en premier dans les résultats. Et les commentaires sur ces derniers sont généralement tous positifs. Il faut dire que les patrons qui ont payé l’abonnement peuvent également contrôler les commentaires, voire les effacer, comme ils peuvent annoncer leurs plats du jour, insérer des photos ou envoyer des newsletters. La moyenne des notes remonte à 2006 sans que les évaluations soient pondérées.

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  • Les Mossettes vendues

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    Depuis 1988, avec son complice Jean-Bernard Fasel, Judith Baumann avait rendu célèbre sa Pinte des Mossettes, à Cerniat, au-dessus de Charmey. Dans cette grande bâtisse, la cuisine aux plantes sauvages de la cheffe avait conquis un public qui aimait par-dessus cette ambiance champêtre, la poésie de leurs deux hôtes qui s’exprimait autant dans l’assiette que dans les intitulés de plats. Depuis une année, deux jeunes chefs avaient poursuivi l’aventure. Ce sont maintenant les restaurateurs genevois Isabel Guerdat (29 ans) et Philippe Wenger (33 ans) qui vont la reprendre, après l’avoir rachetée. Après une année de travaux, les Mossettes devraient donc rouvrir avec une cuisine toujours raffinée, pas forcément dans l’esprit Baumann, et quelques chambres d’hôte, et rester ouvertes toute l’année.

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